FRANCO PACHA ET L'ITALIE
A quand remonte l’intérêt “pratique” de l’Italie pour
le Liban?
A 1868...
C’est à dire sept ans, après la proclamation du royaume
d’Italie avec pour souverain Victor Emmanuel et pour capitale Florence.
En effet et pour la première fois, l’ambassadeur d’Italie à
Istanbul signe le protocole de désignation du Moutassarrif, en l’occurrence
Franco Pacha (1868-1873) inaugurant de ce fait, “l’entrée du royaume
d’Italie dans la politique de l’Europe au Liban”, selon l’historien Adel
Ismaïl dans “Documents diplomatiques”.
Un moutassarrif est le gouverneur du Mont-Liban, érigé
en province par la Sublime Porte. Donc l’Italie s’intéresse de près
au Liban depuis environ 130 ans.
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À LA MODE DE CHEZ NOUS
Pour de nombreux Libanais, le français c’est grasseyer... même
en faisant des fautes de français énormes.
Peu importe la grammaire pourvu qu’on grasseye.
C’est ainsi que l’on entend les Libanais ayant obtenu récemment
la nationalité française, et séjourné quelques
mois ou quelques années en France, grasseyer, de la manière
la plus artificielle.
On grasseye dans un mot, on l’oublie dans un autre... On grasseye même
en arabe.
C’est le français à la mode de chez nous... A la libanaise.
On entend des speakers mais, surtout, des speakerines grasseyant à
qui mieux mieux sur nos antennes.
Vive la France, Vive le Français, Vive la Francophonie. Vive
le grasseyement.
Et surtout, “ne forçons point notre talent...”
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TOP SECRET
Un publiciste très connu a bien voulu divulguer-sous promesse
de l’anonymat - le secret de l’absence d’une chaîne francophone de
TV ou de radio au Liban et même l’absence de bons films français.
Il semble que les clients: agents de produits, commerçants, industriels,
même ceux qui importent et distribuent des articles français,
sont réticents à faire passer leurs publicités dans
des programmes parlant français. Ils préfèrent les
productions parlant anglais ou arabe.
Selon ces clients, la clientèle audiovisuelle et des médias,
strictement francophone, est la classe intellectuelle qui n’a pas beaucoup
de sous et donc peu intéressante. Les francophones qui ont “de gros
moyens” sont aussi anglophones et arabophones. Donc en bons “boutiquiers”
commerçants et agents refusent que leurs messages publicitaires
passent dans des programmes qui n’attirent pas une grande audience.
Même quand il s’agit d’un événement francophone
au Liban ou de la visite d’un grand officiel français, les commerçants
ne sont pas prêts à sacrifier des milliers de dollars pour
encourager la langue de Molière.
La plupart d’entre eux optent pour des séries populaires telles
que: “The bold and the Beautiful”, “Mr Bean”, “X Files”, “E.R. “Baywatch”,
“Mission Impossible”, “Perfect Strangers” etc...
Cela devient donc un cercle vicieux: pour diffuser de bons films français,
il faut que cela soit rentable... Cela ne peut pas être rentable
faute de publicités...
Les amateurs de bons programmes français doivent chercher ailleurs:
chaîne câblée, satellite, etc... mais certainement pas
sur les chaînes libanaises.
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LA SAINTE CATHERINE
On connaît l’expression “coiffer la Sainte Catherine”, c’est-à-dire
ne pas être mariée à 25 ans, pour les jeunes filles.
On célèbre Sainte Catherine le 25 novembre, donc la semaine
prochaine.
Un homme qui ne se marie pas et reste célibataire bien au-delà
de la quarantaine, voire de la cinquantaine, n’est qu’un célibataire
endurci... S’il ne s’est pas marié - surtout en Orient - c’est parce
qu’il ne l’a pas voulu, dit-on. Non pas parce qu’il n’a pas trouvé
preneur.
Par contre, si une femme reste célibataire au-delà de
la quarantaine, c’est une “vieille fille” (surtout dans les pays arabes),
non parce qu’elle a choisi le célibat, ce qui est souvent le cas,
mais selon le sexe fort, car elle n’a pas trouvé de prétendants,
bons, moyens ou mauvais.
Ces braves messieurs ne peuvent imaginer un seul instant que nombre
de ces demoiselles qui ne se sont pas mariées, l’ont fait par choix,
soit pour des raisons familiales, la plupart d’entre elles ayant à
soigner un parent âgé ou malade, donc par sacrifice... alors
que d’autres n’en ont pas eu envie.
Alors si l’on commençait par changer de jargon et supprimer
le terme de “vieille fille” en adoptant simplement le titre de mademoiselle
ou célibataire. Là commencera l’égalité.
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NOUS ET LA COLÈRE
“Tout le monde peut se mettre en colère. Mais il est difficile
de se mettre en colère pour des motifs valables et contre qui le
mérite, au moment et durant le temps voulus”, écrit Aristote
dans l’“Ethique à Nicomaque”.
Or, cheikh Sobhi Toufayli est en colère, ou plutôt est
furieux contre les gouvernants...
A-t-il raison?
A-t-il tort?
Benjamin Franklin l’a bien dit: “La colère n’est jamais sans
raison, mais c’est rarement la bonne raison”.
Quoi qu’il en soit, à l’heure où ces lignes sont écrites,
c’est la spirale infernale. La colère attire la colère et
ce n’est pas une bonne conseillère.
Si Toufayli défie le gouvernement, c’est bien parce qu’avant
lui d’autres l’ont défié. Parmi les plus célèbres,
Walid Joumblatt.
Alors si Walid Joumblatt le fait, pourquoi pas cheikh Sobhi Toufayli...
Et si lui l’ose, pourquoi d’autres Libanais ne le feraient-ils pas?
Si l’Etat n’est pas respecté, c’est qu’il n’est pas respectable...
C.Q.F.D.
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