Le
dialogue entre Bkerké et Damas est de nouveau évoqué
dans les milieux politiques et, surtout médiatiques. Dans une émission
télévisée, le ministre de la Santé s’est demandé
pourquoi le chef de l’Etat ne prendrait pas l’initiative de déblayer
le terrain des obstacles entravant le rétablissement des contacts
entre le siège patriarcal maronite et la capitale syrienne...
Au moment où
des meetings sont organisés en différentes régions
du pays, à l’occasion du 27ème anniversaire du mouvement
de redressement en Syrie ayant marqué l’accession du parti Baas
au pouvoir, la question des rapports entre Bkerké et Damas est de
nouveau posée à plus d’un niveau, politico-médiatique
notamment.
Au cours d’une interview télévisée, retransmise
jeudi dernier par la LBC, M. Sleiman Frangié, ministre de la Santé,
a été amené à se prononcer sur ce point précis
étant donné les liens amicaux qu’il entretient avec les responsables
damascènes et, tout particulière-ment, avec le Dr Bachar
Assad, fils du chef de l’Etat syrien avec lequel il échange les
visites.
M. Frangié a admis avec M. Abdel-Halim Khaddam, que “les contacts
entre la Syrie et le Liban s’effectuent d’Etat à Etat” et, en conséquence,
la capitale syrienne s’interdit de communiquer direc-tement avec le patriarcat
maronite.
Cependant, le ministre de la Santé s’est demandé pourquoi
le président Elias Hraoui n’entrepren-drait pas une démarche
entre Bkerké et la capitale syrienne, à l’effet de déblayer
le terrain des embûches - s’il en existe - empê-chant la communication
entre les deux parties.
On pourrait déduire des réflexions émises par
M. Frangié, un blâme à l’égard du chef de l’Etat,
pour n’avoir pas encore pris l’inititive de rétablir les ponts et
de normaliser les relations entre Damas et le siège patriarcal maronite.
On sait et Sa Béatitude l’a rappelé dans sa dernière
homélie dominicale, que S.Em. le cardinal Sfeir met l’accent, en
permanence, sur le retard mis à réaliser l’entente nationale
et sur le fait que l’accord de Taëf est appliqué d’une manière
sélective.
Qu’est-ce qui retarde ou empêche la formation d’un Cabinet d’union
ou de salut public: le Pouvoir (local) ou les “décideurs”? Ou bien
ces derniers ne verraient-ils pas d’un bon œil un tel Cabinet, dont la
constitution aurait pour consé-quence de mettre un terme aux interférences
extérieures? En ce sens que les Libanais seraient, alors, en mesure
de régler leurs problèmes sans requérir l’inter-vention
des “frères” et des “amis”? Et de ce fait, l’herbe recommncerait
à pousser sur le chemin menant aux bords du Barada?
Les Libanais bien pensants sont curieux de connaître le point
de vue du président Hraoui sur cette question et, surtout, d’être
fixés sur ses véritables intentions à ce sujet.
Le Premier Libanais serait bien inspiré s’il tentait une action,
avant la fin de son mandat, destinée à renouer le dialogue
direct entre la Syrie et le chef spirituel de la communauté maronite
et, par son intermédiaire, avec l’ensemble des chrétiens.
Il y va de l’intérêt des deux pays et, partant, de l’avenir
de leurs relations qui devraient s’établir sur des bases saines
et claires, affranchies de toute ambiguité. |