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LA "MULTINATIONALE" DES RÉFUGIÉS DEVRAIT METTRE FIN À LEUR ERRANCE
 
Lors de sa visite à Beyrouth, M. Lloyd Axworthy, ministre canadien des A.E. a affirmé qu’Ottawa ne cherchait pas à implanter les réfugiés palestiniens dans les pays  arabes - dont le Liban - où ils sont actuellement établis et que son aide à ces derniers est purement humanitaire. Pourquoi le Canada et les pays membres de la commission multilatérale n’œuvreraient-ils pas à l’effet d’assurer l’application des résolutions de l’ONU en rapport avec la crise israélo-arabe? Notre photo: M. Axworthy salués par des enfants au Liban-Sud.
Ayant effectué une tournée au Proche-Orient, pour obtenir l’adhésion des pays de la région au traité d’interdiction des mines anti-personnel, M. Lloyd Ax-worthy, ministre canadien des Affaires étrangères, a infirmé les informations selon lesquelles son gouvernement mènerait une campagne en faveur de l’implan-tation des réfugiés palestiniens au Liban.
Des rumeurs en ce sens avaient été propagées depuis que le Canada a assumé la présidence de la commission issue des négociations multilatérales. M. Axworthy a dit que son pays re-cherchait une solution au pro-blème des réfugiés, en précisant que son aide à ces derniers était d’ordre humanitaire.
A Hanoï, où il participait au sommet de la francophonie, M. Jean Chrétien, Premier ministre du Canada, a démenti que son pays s’employait à implanter les Palestiniens en terre libanaise.
Il l’a affirmé à son homologue libanais. “Ce n’est pas à nous de décider du sort des réfugiés, mais je me demande qui serait disposé à les recevoir. Chez nous, nous accueillons, chaque année, une certaine proportion d’immigrants.“
Dans le même temps, M. Chrétien a annoncé l’autorisation accordée à la MEA de reprendre ses vols vers Montréal, capitale du Québec, après plusieurs années d’interruption.
Cela dit, on est en droit de se demander pourquoi la commis-sion des réfugiés palestiniens issue des négociations multilaté-rales, ne prendrait pas l’initiative d’une action destinée à assurer l’application des résolutions du Conseil de Sécurité, dont celle reconnaissant le “droit du re-tour“ aux Palestiniens établis sur notre territoire ou dans d’autres Etats arabes, la Syrie et la Jordanie, notamment?
Ottawa, comme l’a rappelé M. Axworthy, appuie la réso-lution 425 exigeant d’Israël de retirer, inconditionnellement, ses troupes qui occupent, illégalement, des portions du territoire dans la partie méridionale de notre pays.
On nous répondra, naturelle-ment, que bénéficiant du soutien illimité des Etats-Unis, Israël refuse d’appliquer les résolu-tions de la légalité internationale.
Il va sans dire que Washington ne s’acharne que contre l’Irak et paraît déterminé à maintenir l’embargo imposé à cet Etat arabe, “jusqu’au départ de Saddam Hussein.“
Tout en sachant que le peuple irakien pâtit le plus des sanctions anti-irakiennes qui, paradoxale-ment, ont pour conséquence de renforcer le régime de Bagdad et non d’accélérer sa chute, comme le montrent les manifestations monstres dont les rues de la capitale irakienne sont ces jours-ci le théâtre.
Aussi, doit-on s’interroger sur les raisons de l’apathie des Etats membres de la commission multilatérale sur les réfugiés palestiniens, qui devraient re-chercher une solution, non seulement à leur problème, mais agir sans plus de retard à l’effet de traiter la cause de leur exode qui remonte à 1948, date de la création d’Israël.
Or, le plan de partage des Nations Unies prévoit une place à deux Etats en Palestine, l’un réservé aux Palestiniens et, l’autre, aux Israéliens.
Malheureusement, invoquant des raisons bibliques, ceux-ci rêvent du “Grand Israël,“ dont les frontières iraient de l’Eu-phrate au Nil. Ce qui pousse un ancien peuple errant ayant assuré aux juifs un foyer national en Terre Sainte, à condamner à l’errance un peuple chassé manu militari de sa patrie... 

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