ENTRETIEN AVEC LE CHEF DE L’ÉTAT TUNISIEN
ZEIN EL-ABIDINE BEN ALI À MELHEM KARAM:
“LE CHANGEMENT A CONCILIÉ LES DONNÉES SOCIO-ÉCONOMIQUES TOUT
EN CONSACRANT LA DÉMOCRATIE ET LES DROITS DE L’HOMME”

 
Le président Ben Ali à Melhem Karam:
“La Tunisie est en droit de s’enorgueillir des
acquis de la femme depuis l’indépendance”.
J’ai passé une heure et demie au palais de Carthage avec le président Zein el-Abidine Ben Ali. Je l’ai écouté parler avec franchise et touché du doigt l’un des aspects du pouvoir courageux se distinguant par la transparence.
J’ai souhaité en demandant un rendez-vous avec le chef de l’Etat tunisien, qu’il me soit fixé après la célébration du dixième anniversaire de la fête du Changement, après les deux mots prononcés par le président de la République ayant porté sur les réformes démocratiques réclamées par les Tunisiens et sur les droits de la femme.
Au cours des deux occasions, j’ai relevé effectivement une vérité flagrante, à savoir que le lien entre le chef et le peuple se raffermit chaque jour davantage. Cet homme qui a empêché la Tunisie, le 7 novembre 1987, de connaître un triste sort et l’a ramenée dans le cours de l’Histoire, évite la loquacité et s’adresse aux Tunisiens avec un langage qu’ils comprennent, un langage simple et rationnel.
Le discours de Ben Ali les séduit, car dans toutes les circonstances il expose les problèmes en toute simplicité et les analyse en présentant les solutions adéquates. Les partis d’opposition se sont réjouis du discours présidentiel, en raison des éléments qu’il comporte, de nature à favoriser l’évolution de la vie politique, ces partis devant obtenir 20 pour cent au moins des suffrages aux élections législatives et municipales.
De son côté, la femme tunisienne a exprimé avec enthousiasme et spontanéité sa reconnaissance au président Ben Ali, au cours d’un imposant rassemblement féminin auquel ont assisté des milliers de Tunisiennes des différentes parties et professions.
Le Premier Tunisien est un leader moderne, initié au computer, à l’électronique et à l’Internet, qu’il manie avec la dextérité d’un spécialiste. Il prépare son pays à créer une zone franche avec l’Europe en l’an 2008, à partir d’un programme de réhabilitation auquel il ne renoncera pas, car il projette de conclure un accord de partenariat avec l’Europe qu’il se propose de concurrencer au double plan du don et de la qualité.
Il a foi dans le suivi, le considérant comme le chemin le plus court pour accomplir les réalisations et exécute les recommandations du Conseil des ministres, pressant les personnes qualifiées à les appliquer sans retard.
Parce que le président Ben Ali est porté, depuis son enfance, à aimer les gens, il a été obsédé dès sa prise en charge de la responsabilité présidentielle, par les préoccupations de son peuple. Aussi, œuvre-t-il en vue de rapprocher les cœurs et veille-t-il à ne laisser aucune fraction sociale en marge du cercle du développement économique.
Ainsi, une idée a rapidement mûri dans son esprit, pour engendrer une révolution parmi les Tunisiens; elle consiste en la concrétisation du Fonds de la solidarité nationale, connu par son compte bancaire 26-26.
Il a commencé par visiter en hélicoptère Al-Barrameh où il a été frappé par le sous-développement de ce village, si arriéré qu’on a l’impression qu’il vivait en marge de l’Histoire. Il l’a revivifié, en l’insérant dans le cycle de la construction et de la renaissance.
Dans son discours, le président Ben Ali a invité la télévision à instituer, à travers ses canaux, des débats et des dialogues auxquels l’opposition prendrait part et à retransmettre les séances parlementaires, afin que les citoyens écoutent tout et s’associent à la discussion de la chose publique.
Le 7 novembre 1987, il a dit: “Désormais, plus d’injustice, ni de pauvreté. Plus de décès à cause de la sous-alimentation ou du manque de médicaments. Plus de sans-abri dans notre pays.”
Il aime le Liban où il compte des amis personnels. Pour lui, les Libanais sont des gens cultivés et civilisés; rien ne leur manque et ils ont tout. “Nous soutenons ce pays frère et l’aideront à recouvrer sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire et sa vitalité. Nous le visiterons prochainement.”
Dans un récent discours, il a proclamé son souci de rendre contraignants les arrêts du Conseil constitutionnel. Il n’en était pas ainsi, auparavant et de ne plus permettre la violation des décisions de cette haute instance judiciaire.
Pour lui, la politique n’est pas synonyme de duplicité et de traquenard, mais une pratique faite de haute moralité et de transparence, affranchie de toute ambiguïté. Il a pris conscience des besoins du citoyen et s’emploie à améliorer ses conditions de vie et de travail, tout en prenant soin de son sort.
A mes questions, il a répondu sans réticence.
 
 
BILAN POSITIF DU PROCESSUS DE LA RÉFORME 
Melhem Karam: - La Tunisie célèbre l’anniversaire du 7 novembre. Quels sont les aspects du progrès réalisé par le processus de la réforme politique, du relèvement social et du développement économique en Tunisie au cours de la dernière décennie? 
Président Ben Ali: “Si dix années sont relativement courtes par rapport aux degrés de progrès des peuples, le bilan positif qui apparaît à travers l’amélioration de tous les indices du développement, suffit à témoigner du changement intervenu dans tous les secteurs de la vie publique, en ce qui concerne la conciliation entre les objectifs économiques, sociaux, la consécration de la démocratie et des droits de l’homme. 
Au plan politique, nous nous sommes souciés de réformer les institutions constitutionnelles, comme celles du système républicain. Ceci a raffermi le pluralisme politique pour la première fois à la Chambre des députés et permis de consolider l’Etat de la loi et des institutions. 
“En plus de cela, nous avons assuré les garanties constitutionnelles de manière à protéger le processus démocratique, en élargissant le cadre du référendum portant sur les questions vitales, engageant l’avenir du pays. 
“Parallèlement à ces réformes fondamentales, nous avons veillé à assurer les facteurs susceptibles de préserver la liberté d’expression, la pluralité politico-culturelle considérées comme les piliers de la société civile. 
“Pour confirmer notre détermination à persévérer dans la réforme, nous avons résolu d’œuvrer au cours de la prochaine décennie, à l’effet de renforcer la magistrature, de consacrer la démocratie et le pluralisme dans le texte et la pratique, tout en accordant plus de soin aux droits de l’homme. 
“A l’occasion du dixième anniversaire du Changement, nous avons pris des mesures importantes, afin de rendre les arrêts du Conseil constitutionnel contraignants pour toutes les autorités et pour assainir le système électoral, de manière à assurer à l’opposition vingt pour cent au moins du nombre total des sièges de l’Assemblée. Nous avons veillé, aussi, à introduire le pluralisme dans les élections municipales et à opter pour une formule de nature à assurer la multiplicité des candidatures aux prochaines élections présidentielles. 
 
 La liberté d’expression, le pluralisme politique et de la pensée, constituent le fondement de la société civile
 
 
 
 Le Fonds de la solidarité nationale a pour but de réaliser le relèvement des régions de l’ombre
 
 
 
MOBILISER TOUTES LES POTENTIALITÉS 
“Par ailleurs, la loi fait du juge l’unique recours pour interdire le voyage d’une personne objet de poursuites ou saisir le ticket de voyage. 
“Les ressources naturelles de la Tunisie étant limitées, nous avons agi en vue de mobiliser toutes les potentialités économiques, sociales et humaines, pour répondre aux besoins croissants de notre pays afin de le placer dans le cycle du partenariat économique basé sur l’échange des intérêts. 
“Au plan économique, nous avons réalisé une moyenne de développement annuel dans la proportion de 4,5 pour cent au cours de la dernière décade. Puis, nous avons freiné l’inflation dans les limites de 3,7 pour cent en 1996, contre 8,1 pour cent en 1987. Nous aspirons à élever cette moyenne à 6 pour cent dans le cadre du plan quinquennal pour le développement dont l’exécution a été entamée cette année. 
“Le développement économique et la diversité de la base de la production ont permis de satisfaire des demandes supplémentaires dans le domaine de l’emploi.“ 

Melhem Karam: - Quelle position occupe la Tunisie dans le rapport des Nations Unies sur le développement? 
Président Ben Ali: “Il n’est pas étrange que la Tunisie figure parmi les dix premiers pays dans le rapport des Nations Unies en 1997. Nous avons réduit la marge de la pauvreté, ramenant sa proportion de 22% en 1975, à 7% en 1995. 
“Parmi les indices prouvant ce succès dans le domaine du développement humain, il y a lieu de signaler la baisse de la proportion des habitations insalubres de 8,8% en 1984 à 2,7% en 1994. Puis, 50% des Tunisiens se sont appropriés leurs appartements et ont amélioré leur condition de vie avec l’accroissement de leur revenu. 
“La proportion des citoyens recevant l’eau potable se situe autour de 88,5% cette année. Dans les régions rurales, cette proportion est de 70% maintenant, contre 31,1% en 1987. 
“Quant à l’électricité, elle profite à 91 pour cent des habitants à l’échelle nationale et dans les zones rurales, 80% des habitants reçoivent le courant électrique, alors que cette proportion n’excédait pas 28% en 1987“. 
 

Les succès renforcent la confiance dans la justesse de notre action et nous incitent à gagner de nouveaux paris 
 
 
 
 
 
 
 
 

 Nous rattacherons nos institutions universitaires, secondaires et préparatoires au réseau de l’Internet 
 

PROGRÈS DANS LES SECTEURS MÉDICAL ET DE L’ENSEIGNEMENT 
Melhem Karam: - Qu’en est-il des secteurs de l’enseignement et de la santé? 
Président Ben Ali: “Là aussi, nous avons réalisé des progrès. De fait, on compte, à présent, un médecin pour chaque groupe de 1465 habitants; les services sanitaires se sont généralisés par la création de centres médicaux et d’établissements hospitaliers dans les zones rurales et les régions éloignées. 
“Bien que la pauvreté ait été combattue efficacement, nous avons constaté que certaines régions et catégories de citoyens ont encore besoin de protection. A leur intention, nous avons créé le Fonds de solidarité nationale, dans le but d’améliorer les conditions de vie des habitants et de leur assurer le bien-être d’ici à l’an 2000. 
“Jusqu’en 1996, 571 régions où vivent près de cent mille familles, ont bénéficié des prestations de ce fonds qui couvrira les besoins de la plupart des régions défavorisées dans la période allant de 1997 à l’an 2001.“ 

Melhem Karam: - Pourquoi avoir fondé la banque tunisienne de solidarité? 
Président Ben Ali: “Cette banque a pour objectif de fournir une aide financière aux personnes désireuses d’exécuter des projets d’utilité publique. Le capital de cet établissement bancaire a fait l’objet d’une souscription publique et la participation des différentes couches sociales a dépassé toutes les prévisions. La banque entamera ses activités au début de l’an prochain. Dans notre optique, elle encouragera la réalisation des petits projets que les jeunes voudraient mettre à exécution dans toutes les régions du pays. 
“Ces résultats positifs, tout en renforçant notre confiance en nous-mêmes et en la justesse de notre processus économique, nous permet de gagner tous les paris auxquels nous sommes confrontés. Aussi, avons-nous placé la nouvelle décennie sous le slogan de l’effort, de la persévérance et du travail. 
“A cet effet, nous avons procédé à une réforme profonde du système du recensement, du sondage et des statistiques, en dehors des structures administratives, aux fins de permettre à ceux qui sont appelés à prendre des décisions, de baser leur analyse et leurs prévisions sur des statistiques valables, pareilles à celles établies dans les pays évolués. 
 

 Nous avons transposé la femme de la phase de l’égalité à celle du partenariat
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 La Constitution permet la candidature à l’Assemblée de citoyens de père ou de mère tunisiens
 
GÉNÉRALISER LE RÉSEAU DE L’INTERNET 
“Nous élaborerons une conception claire de l’école de demain, en prenant en considération les possibilités du pays et les spécificités du marché de l’emploi. Nous généraliserons, également, le réseau de l’Internet pour en faire bénéficier les institutions universitaires, les centres de la recherche scientifique, les établissements de l’enseignement secondaire et préparatoire ou même les écoles primaires.“ 

Melhem Karam: - La femme en Tunisie jouit de droits et d’acquis pionniers. A-t-elle obtenu d’autres avantages au cours de la dernière décennie? 
Président Ben Ali: “Le mouvement du 7 novembre 1987 a constitué une victoire pour la Tunisienne dont les acquis ont été transposés de la phase de l’égalité à celle du partenariat dans les différents aspects de la vie nationale. Nous avons procédé dans ce domaine, à partir d’une conception complémentaire, de façon à sauvegarder la dignité de la femme, tout en préservant les intérêts de la famille et la sécurité de la société. Nous avons veillé à assurer l’égalité des chances entre l’homme et la femme et à rénover les législations régissant le domaine féminin. Dans le secteur de l’enseignement, ce dernier a été rendu obligatoire, ce qui a porté à 99% la proportion des jeunes filles scolarisées. La proportion dans le cycle primaire est de 47,3% et, dans le cycle préparatoire et secondaire, de 45,5%, alors qu’elle est de 50% dans l’enseignement supérieur.” 

 
 
 Nous assurerons des garanties aux capitaux français pour faciliter leur investissement chez nous
 
 
 
 
“En célébrant avec fierté le dixième 
anniversaire du Changement, nous 
entamons une nouvelle décennie avec
une confiance inébranlable et une 
détermination à relever les défis”, 
nous dit le chef de l’Etat tunisien.
4.600 FEMMES D’AFFAIRES EN TUNISIE 
 Melhem Karam: - Quel est le nombre des femmes d’affaires (business women)? 
Président Ben Ali: “Elles sont  de 4.600 environ, ce qui représente 8% du nombre des hommes d’affaires à l’heure actuelle, alors qu’elles n’étaient que six cents en 1989. 
“De plus, mille trois-cents femmes se dépensent dans le secteur industriel dans ses différentes branches, y compris celles de la mécanique, de la chimie, des matériaux de construction et de l’agro-alimentaire. 
“La Tunisienne s’est, également, affirmée dans les divers domaines de la vie publique: la santé, l’avocature, l’aviation, la magistrature et autres. Nous avons fourni à la citoyenne l’occasion de contribuer au développement dans son ensemble et d’assumer ses responsabilités au même titre que son concitoyen. 
“Je me dois d’indiquer que les retouches apportées à certaines dispositions de la Constitution, habilitent le citoyen de père ou de mère tunisiens, à poser sa candidature aux élections législatives. 
“Nous avons mis au point, dernièrement, un projet de loi, à soumettre à la Chambre pour approbation, prévoyant un système facultatif relatif au partage de la propriété entre les conjoints, afin d’assurer les meilleures conditions à la famille, en vue de son équilibre et de consolider les liens entre ses membres.” 
 
Les efforts de l’Etat et l’authenticité des Tunisiens se sont conjugués pour rendre justice aux catégories démunies
 
 
LA FRANCE, UN PAYS AMI 
Melhem Karam: - Votre récente visite en France a-t-elle atteint ses objectifs? 
Président Ben Ali: “La France est un pays ami auquel nous attachent d’anciens liens basés sur la coopération et l’entente mutuelle. Elle est notre premier partenaire économique en Europe et la visite d’Etat en France, traduit les solides liens d’amitié et les traditions de la consultation fructueuse entre nos deux pays. 
“Nos liens ont transposé nos relations de l’étape de la coopération traditionnelle, à l’étape du partenariat moderne, prélude à la signature d’un accord de partenariat entre la Tunisie et l’Union européenne. 
“La coopération avec la France s’est diversifiée au cours des dernières années, en harmonie avec les priorités économiques que nous avons établies dans le domaine du développement. Ainsi, les nouvelles conventions conclues entre nos deux pays s’étendent aux domaines de la réhabilitation professionnelle, des institutions, des petites et moyennes entreprises, tout en prévoyant des garanties aux capitaux privés français investis en Tunisie. Ceci favorise, à notre avis, le partenariat moderne profitable aux deux parties.” 
 
Les peuples maghrébins émergeront de nouveau en tant que partie agissante dans l’environnement arabe, méditerranéen et international
 
 
 
LA TERRE TUNISIENNE NE SE PRÊTE PAS À L’EXTRÉMISME 
Melhem Karam: - Bien des Etats arabes pâtissent de l’extrémisme. Comment la Tunisie a-t-elle pu mâter ce phénomène, en intégrant les courants extrémistes, la violence et le terrorisme? 
Président Ben Ali: “Nous avons montré en plus d’une occasion que le sol de Tunisie ne se prête pas à l’éclosion de l’extrémisme. Cette page, nous l’avons tournée en favorisant la réalisation d’un projet social complémentaire, reposant sur des réformes multiples, ce qui permet au pays d’atteindre ses objectifs dans l’évolution et le progrès. 
“Nous nous sommes préoccupés de traiter la disparité et le déséquilibre entre les différentes catégories de notre peuple, afin de préserver la cohésion et l’équilibre au sein de la société. 
“En plus de cela, nous avons réalisé des plans du développement socio-économique.” 

Melhem Karam: - Quelle a été la riposte aux islamistes? 
Président Ben Ali: “Nous avons œuvré à l’effet de réhabiliter la religion islamique, celle de la tolérance et de la modération, tout en réalisant des réformes aux plans pédagogique et culturel. Ceci a favorisé la formation de générations acquises aux valeurs religieuses et aux principes nationaux, ce qui les met en état de s’adapter au modernisme.” 
 

Notre pays est une oasis de sécurité et de paix. Nous continuerons à œuvrer aux fins de le hisser au plus haut niveau
 
 
 
 
 
 
 
L’affaire palestinienne est ma cause personnelle 
 
LES ACQUIS DE LA TUNISIENNE 
Melhem Karam: - La Constitution tunisienne a accordé beaucoup de droits à la femme. Pourquoi? 
Président Ben Ali: “Nous avons soutenu la femme en tant qu’élément vital dans la cohésion de la société, à travers la consécration du principe de l’égalité au niveau de la Constitution et l’évolution de la loi sur le statut personnel, afin de garantir les droits de la citoyenne au foyer. 
“Sans perdre de vue les droits de la femme au travail, la loi sur la naturalisation et sur la protection de l’enfant, comme celle assurant à la Tunisienne le droit d’accès aux différents échelons de la fonction publique. 
“De ce fait, les Tunisiens ont la conviction que la patrie est à tous ses fils et, aussi, que le respect de la loi, comme la sécurité du territoire constituent les éléments essentiels pour la promotion du développement et du bien-être. 
“Le fait pour notre pays d’apparaître en tant qu’oasis de sécurité et de paix, est pour nous un sujet de fierté, car nous avons consacré à la fois le développement et la démocratie, ce qui nous fait l’obligation d’assumer plus de responsabilité afin d’élever notre pays au plus haut niveau.” 
 
Le gouvernement israélien paralyse la paix, en invoquant des prétextes pour dénoncer les accords signés sous l’égide des USA et de la Russie
LA CAUSE PALESTINIENNE, MA CAUSE PERSONNELLE 
Melhem Karam: - Vous avez pris la défense de la cause palestinienne: comment concevez-vous l’avenir de l’opération de paix, au plan de la recherche d’un règlement répondant aux droits légitimes du peuple palestinien? Et qu’en est-il du processus de paix au niveau des volets libanais et syrien? 
Président Ben Ali: “La cause du peuple palestinien et son droit à étendre sa souveraineté sur son territoire sont dans la conscience de tout Tunisien. J’ai toujours dit en accordant l’hospitalité à nos frères palestiniens: Cette cause est ma cause personnelle. 
“La Tunisie a joué un rôle efficace dans les premières négociations de paix adoptées par la communauté internationale qui y a fondé de larges espoirs, tout en s’employant à mettre un terme à l’injustice historique ayant affecté le peuple palestinien et à régler le conflit israélo-arabe de façon à préserver les droits de toutes les parties. 
“Cependant, le fait pour le gouvernement israélien de bloquer, sciemment, le processus de paix et d’invoquer de fallacieux prétextes à l’effet de dénoncer, unilatéralement, les accords de paix signés sous l’égide des Etats-Unis, de la Russie et de l’Union européenne, doit les inciter à exercer des pressions sur l’Etat hébreu pour l’amener à faire aboutir les négociations, partant de la disposition des Palestiniens et des Arabes à favoriser l’instauration d’une paix juste et globale. 
“Les Israéliens doivent savoir s’il est de l’intérêt de l’Etat hébreu de violer les accords conclus ou, au contraire, de s’engager résolument dans le processus de paix. C’est une occasion qu’il faut, à mon avis, exploiter pour gagner du temps et jeter les bases de relations reposant sur la coexistence et la coopération. 
“La Tunisie a affirmé que l’opération de paix est un tout indivisible, la reprise des pourparlers sur les volets libanais et syrien étant de nature à préserver les droits de toutes les parties et à dépasser la logique de la confrontation et du conflit. Ainsi, il sera possible d’ouvrir une nouvelle page pour faire bénéficier de la paix et de la stabilité tous les peuples de la région.” 
 
Après avoir parachevé la restructuration de leurs institutions, les Algériens pourront vivre dans la stabilité
QUID DE L’UNION MAGHRÉBINE? 
Melhem Karam: - Comment voyez-vous l’avenir de l’Union maghrébine? Une chance se présente-t-elle lui permettant de la réactiver pour atteindre ses objectifs dans un avenir prévisible? 
Président Ben Ali: “L’attachement de la Tunisie à l’Union du Maghreb arabe est une aspiration populaire, une option stratégique et constitue l’une des constantes politiques de notre pays, telles que définies le 7 novembre 1987. 
“En dépit des obstacles circonstanciels et des spécificités de l’un ou l’autre des Etats membres de l’Union, nous avons la certitude que la ferveur ne s’est pas attiédie. De fait, nous nous employons à intensifier les relations, partant du fait que cette forme de coopération ne va pas à l’encontre de l’édifice maghrébin, mais soutient ses fondements. 
“Après que l’Algérie eut achevé l’édification de ses institutions constitutionnelles, nous avons l’espoir que le peuple algérien frère pourra jouir de la sécurité et de la stabilité, pour se consacrer entièrement à l’opération du développement. 
“De même, nous ne cessons d’appeler à répondre à la disposition de la Libye de parvenir à une solution pacifique  au conflit qui l’oppose à certains Etats occidentaux, à propos de l’affaire de Lockerbie pour mettre un terme à l’épreuve du peuple libyen frère découlant de l’embargo qui lui est imposé.” 
Nous appelons à une réaction positive à l’égard de la proposition formulée par la Libye pour régler l’affaire de Lockerbie
 
 

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