QUI MENACE LES INTÉRÊTS DES USA? 
par EDOUARD BASSIL  

 

M. William Cohen, secrétaire US à la Défense, a émis mardi des réflexions pour le moins étranges, marquées par l’incohérence et la partialité.
Pour justifier la hargne manifestée par Washington contre Bagdad et sa campagne visant à débarrasser Saddam Hussein de son arsenal d’armes de destruction massive, le responsable américain a dit: “L’Irak figure parmi les vingt-cinq pays les plus dangereux de la planète”, citant, nommément aussi, la Libye, la Syrie et l’Iran.
“Pourquoi?”, lui a-t-on demandé. Il a répondu: “Parce qu’ils fabriquent ou se procurent des armes chimiques, biologiques et nucléaires (!)”. Et d’ajouter: “L’Irak possède le gaz le plus toxique (le “Vx”), capable d’exterminer des millions d’êtres humains”.
Or, l’Etat hébreu a monté trois réacteurs: à Demona, un autre dans le secteur centre-ouest à 30 kilomètres de Haïfa et un centre à Bir Yacoub non loin de Jérusalem. Il a des installations nucléaires et des stations souterraines équipées pour le lancement de missiles intercontinentaux...
Israël n’est-il pas plus et autant dangereux que l’Irak, la Libye, la Syrie et la République islamique?
“Non, a rétorqué M. Cohen, parce que son armement ne menace pas les intérêts des Etats-Unis” (sic).
Voilà donc le critère. Tant qu’un pays ne menace pas les intérêts de l’Amérique, tout lui est permis: il peut emmagasiner, à volonté, les engins les plus destructeurs, même si ces derniers constituent un danger potentiel pour toute une région du globe.
C’est la politique des deux poids et deux mesures qu’une grande puissance - la première du monde - ne devrait pas pratiquer, au risque de perdre sa crédibilité.
Est-ce ainsi que M. Cohen compte préserver la paix au P.O., qu’Israël compromet et dont il entrave le processus par sa politique belliciste?


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