Evénements de la semaine
 
PAS DE REDRESSEMENT SANS GOUVERNEMENT D’UNION NATIONALE
 
Les responsables combattent la déprime des citoyens par les bonnes paroles, en les engageant à se donner la main pour remettre le pays sur les rails après sa dure épreuve. Tout en frappant d’exclusion une large fraction de la classe politique, qu’ils empêchent de partager les responsabilités. Puis, ils s’étonnent de voir les “opposants” boycotter l’Etat, alors qu’un Cabinet d’union nationale peut tout sauver, ainsi que ne cesse de le rappeler le cardinal Sfeir (notre photo).

Dans son message du 22 novembre, le chef de l’Etat a mis l’accent sur “la nécessité de consolider l’indépendance par l’édification d’un Etat fort et uni”.
De plus, il a observé que “les grandes réalisations ont été accomplies dans le pays grâce à notre unité et notre entente... la plupart de nos crises ayant été la conséquence de la discorde et de nos divisions internes”.
Après avoir rendu hommage à la Grande Muette dont la mission fondamentale est “de défendre l’indépendance, de protéger le système et de préserver la souveraineté de la loi et les libertés”, le président de la République s’est demandé “s’il est possible de réaliser le redressement national, si nous ne coopérons pas ensemble et ne mobilisons pas toutes nos forces afin de favoriser l’essor de notre patrie.”
“L’union fait la force”, c’est certain et c’est devenu une lapalissade, en ce sens que l’adage n’a pas besoin de preuves. Il est de notoriété publique que chaque fois que notre peuple a permis à la zizanie de s’infiltrer dans ses rangs, notre pays a connu des jours sombres, les plus dramatiques ayant été, sans conteste, les douloureux événements de 75-90 dont nous n’avons pas effacé totalement les séquelles...
... D’autant que l’unité et l’entente invoquées, à juste raison, par le président Hraoui restent aussi insaisissables qu’un mirage dans le désert. Et ce, par notre faute, parce que nous n’avons pas favorisé l’instauration de cette unité et de cette entente, condition sine qua non de la consolidation de la paix civile.
Bien que l’accord de Taëf le stipule clairement dans l’une de ses clauses, le Cabinet d’union nationale (ou de salut public) se fait attendre. Qui en empêche la constitution? Est-il besoin de le préciser et a-t-on besoin d’un dessin pour déterminer ceux qui en entravent l’avènement?
Pour avoir retardé la mise sur pied d’une telle équipe gouvernementale, seule capable de nous sortir de l’ornière, le pays est enlisé dans une situation très peu enviable. Comment peut-on, dès lors, édifier un Etat fort, apte à relever tant de défis et à déjouer les machinations de nos ennemis du dedans et du dehors, lesquels œuvrent aux fins de nous affaiblir, partant du principe: Diviser pour régner!
Et nous nous laissons manipuler ou du moins ceux qui trouvent leur intérêt dans la perpétuation de l’état de dislocation interne et la marginalisation d’une large frange de notre classe politique.
Certes, les gouvernants ne cessent de répéter, à tout bout de champ, que “l’opposition est nécessaire dans un régime démocratique”, mais sans lui laisser aucune latitude de se manifester et, surtout, en tournant l’oreille sourde à ses remarques et jusqu’à ses critiques les plus anodines. Et, aussi, de soutenir qu’elle ne dispose pas d’un programme de rechange et ne propose rien de concret pour régler les problèmes requérant des solutions urgentes.
Or, l’opposition ne peut se substituer au Cabinet, lequel a la responsabilité et le devoir de chercher les solutions requises. Sinon qu’il avoue son incapacité ou son échec, pour passer la main à une équipe plus à même d’assumer les charges du Pouvoir, celle qui est en place depuis cinq ans ayant brillé autant par son imprévoyance et son inertie.
Cependant et nous ne cessons de le ressasser depuis des mois, le mieux est de rassembler dans un même gouvernement toutes les forces vives de la nation, pour pouvoir entreprendre l’opération de sauvetage qui ne saurait plus être différée. 


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