LA RÉOUVERTURE DU MUSÉE NATIONAL

 
Le président Hraoui dévoile la plaque commémorative devant
le Premier ministre Rafic Hariri et Camille Asmar, directeur général des Antiquités.
 
Enfin, le Musée national a revêtu les habits du passé, rassemblé ses illustres hôtes: figures hiératiques, personnages drapés de pierre, statues de marbre, fresques, mosaïques, stèles, sarcophages dont certains ont traversé six millénaires, confondant le temps et se mesurant à l’éternité.
Les deux présidents et Camille Asmar visitant les sarcophages au sous-sol.
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Enfin, le Musée national est revenu à la vie. Après les horribles années de la guerre et grâce à une somme inouïe d’efforts généreux et obstinés, les dons multiples et renouvelés, une restauration laborieuse, passionnante et passionnée, il a rouvert toutes larges ses portes au public.
D’abord, par une cérémonie officielle présidée par le chef de l’Etat qui, le premier, l’avait remis sur orbite, grâce à un cycle de dons et a levé le voile sur la plaque commémorative.

UN COUP DE JEUNE INSÉRÉ DANS LE TEMPS
Sous la pluie, façades illuminées, l’affluence du beau monde a repris, le mardi 25 novembre à 17h dans l’enceinte du Musée national. M. Elias Hraoui et son épouse, présidente de la Fondation nationale du patrimoine, M. et Mme Rafic Hariri, Mme Randa Berri représentant le président de l’Assemblée nationale, des ministres, des députés, des chefs de missions diplomatiques, des figures de proue du monde des arts, des lettres, des médias, l’immense chaîne des Amis du Musée, de la Fondation du patrimoine, des donateurs, collaborateurs, travailleurs de l’ombre, des hôtes étrangers: le président et le directeur de l’Institut du monde arabe, MM. Camille Cabana et Mohamed Benouna, le Conservateur des antiquités du Musée du Louvre, Mme Annie Caubet; l’architecte français Jean-Michel Wilmott, auteur de la nouvelle scénographie du musée... Ils étaient tous là.
Insérés dans le temps, les lieux ont pris un sérieux coup de jeune en intégrant les techniques modernes dans un but éducatif. Désormais, le musée n’est plus cet univers triste et morose qui vous serrait le cœur, mais un haut-lieu où les témoins du passé conservent la mémoire d’un pays et d’une civilisation, offrant un cadre idéal à des manifestations culturelles et artistiques.
 


Autour de Mme Hraoui et à l’ombre des statues,
un bouquet de personnalités parmi lesquelles 
on reconnaît Mmes May Arida, Suzy Hakimian,
le ministre Fawzi Hobeiche, Ghassan Tuéni, Marwan Hamadé.

 

Toute la République était présente à l’inauguration du Musée.
 
 

“NOUS AVONS COMMENCÉ AU-DESSOUS DE ZÉRO, LES MAINS TENDUES...”
La cérémonie débute par l’hymne national et la parole revient en premier à Camille Asmar, directeur général des Antiquités, qui souligne le rôle essentiel du président Hraoui dans la restauration du Musée national. Il écarte le mot résurrection “parce que le musée n’est jamais mort, il est resté vivant dans le cœur des Libanais”.
“Nous sommes aujourd’hui, ajoute-t-il, dans l’enceinte du musée, nous le ramenons à la place qu’il occupait par le passé et entendons le conduire vers une étape ultérieure. Nous avons commencé au-dessous de zéro mais avec les mains tendues et nous sommes parvenus au stade actuel”.
Camille Asmar rappelle les différentes phases de travaux qui ont permis l’ouverture du rez-de-chaussée, d’une partie du sous-sol et qui, en l’espace d’un an, permettront la remise en état et l’ouverture définitive de l’ensemble du bâtiment. Il rend hommage à la Première Libanaise qui a fixé l’échéance de la fête de l’Indépendance pour la réouverture du musée. Ses remerciements vont aux équipes qui ont œuvré à sa réhabilitation, à l’exemple d’une ruche ou d’un orchestre dans lequel chacun avait un rôle précis avec l’esprit d’une même famille.
Marwan Hamadé, député, qui avait remarquablement soutenu les efforts de l’émir Maurice Chéhab et son épouse Olga, dans leur combat héroïque pour la préservation des trésors nationaux, alors qu’il était ministre du Tourisme, exprime son émotion “en ces instants qui sont le couronnement d’années de travaux et d’efforts”. Il salue la mémoire de l’émir Maurice, l’équipe de la direction générale des Antiquités, les amis français, dont Mme Sophie Cluzant de la direction des Musées de France et “tous les obscurs, les sans-grades...”. “Les musées comme les nations, a-t-il conclu, sont nés de l’Histoire et conservés par la mémoire”.
Le ministre de la Culture et de l’Enseignement supérieur, Fawzi Hobeiche exprime, à son tour, sa joie de voir le musée réinséré dans la vie nationale. “Celui qui l’a vu dans un passé proche et le voit aujourd’hui, est en mesure d’imaginer la somme d’efforts réalisés pour le remettre debout. “La paix l’a ramené à sa vocation première, la vie est permanence”.
 


Mouna Hraoui servant de guide à Nazek Hariri.
 

Camille Asmar fournissant des explications à ses hôtes.
 
 

“LE MUSÉE, UN TREMPLIN POUR LA CRÉATIVITÉ
Le président Elias Hraoui évoque le début des travaux entrepris il y a quatre ans, redit sa joie de voir franchie la première étape de la restauration et son refus de voir le musée se transformer “en ligne de démarcation entre deux suicides imposés par l’épreuve”. Il invite, surtout, les Libanais, les générations montantes, notamment, à “commencer à écrire l’histoire de notre futur. Le musée n’est pas une maison pour le passé, mais un tremplin pour la créativité, aujourd’hui même.”
“Je salue l’émir Maurice Chéhab qui a procédé à des mesures exceptionnelles de protection au cours de la guerre. Mes félicitations à la Direction générale des Antiquités, à la Fondation du patrimoine, à tous ceux qui ont aidé, donné, travaillé, œuvré afin que le musée rouvre ses portes aujourd’hui”.
“Celui qui n’a pas de racines, ajoute le président, ne peut survivre nulle part au monde”... S’adressant à tous les Libanais, il les invite à venir visiter le musée “pour que vous constatiez que votre patrie est grande par ses réalisations et qu’elle le reste”.
Après les discours, le contact avec la mémoire du pays. Les invités suivent une sorte d’itinéraire initiatique pour remonter le cours du temps et s’aperçevoir,  enfin, que rien ne change sous le soleil du Bon Dieu.

EVELYNE MASSOUD

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