“SUMMUM JUS, SUMMA INJURIA”
Qu’en est-il actuellement au Liban où il est question, entre
autres, de supprimer “les indemnités de retraite aux présidents
et députés, pour les remplacer par un système d’aide?”
Sait-on que des milliards sont payés en indemnités aux
familles des “Ex”... même s’ils ne l’ont été que l’espace
d’un printemps?
Si on compare ces indemnités à celles payées à
des fonctionnaires honnêtes qui ont trimé des années
durant, pour une République ingrate, il est temps et grand temps
de remettre les choses au point.
Dans ce programme, il est question de supprimer énormément,
mais il est indispensable de considérer des cas aussi où
l’on ajoute où l’on augmente... Par exemple dans le cas d’un fonctionnaire
décédé en mission et en raison de la mission, il est
impensable, il est absurde que l’on indemnise la famille comme s’il était
un simple retraité, ou décédé normalement.
Dans notre République bananière, “Summum jus, summa injuria”
(comble de justice, comble d’injustice) ne veut rien dire pour nos dirigeants.
“J’ACCUSE”
Un cas à la Dreyfus divise l’opinion publique libanaise. C’est
un crime odieux, révoltant, abominable qui ne peut rester impuni.
Viol, sodomisation, sévices, etc...
Il faut laisser la justice suivre son cours. Or, l’opinion alertée
s’est divisée en deux clans: le clan de la famille et le clan du
collège. Il s’agit d’une petite morte âgée de 6 ans.
Tous sont d’accord qu’il faut châtier, le ou les coupables. Mais
comment la justice peut-elle faire objectivement son travail quand les
rumeurs les plus folles, les plus absurdes courent la ville?
Alors que Dreyfus était vivant, adulte, avait les moyens de
se défendre, la petite victime est incapable de le faire.
Les médias ont un devoir, un devoir sacré: celui d’informer.
Mais ils ne doivent pas exploiter “l’affaire”. Il faut attendre le résultat
des analyses, les conclusions de l’enquête. Il faut, surtout, prévenir
ces cas, par l’information minutieuse, par une surveillance étroite
dans les familles, dans les collèges. Il y a eu, certainement, négligence,
complicité et tentatives pour étouffer l’affaire. Tout cela
est fortement répréhensible, mais de là à laisser
l’imagination s’égarer, vagabonder.
On doit s’apitoyer, on doit dénoncer, on doit s’indigner. Mais
on ne doit pas accuser sans preuve. Il ne s’agit pas d’un crime à
la Agatha Christie (et encore cette dernière n’a jamais envisagé
une telle horreur). Quand on pense à la petite Nathalie, on ne peut
que répéter:
“N’as-tu donc pas, Seigneur, assez d’anges aux cieux?”
“FIAT VOLONTUS TUA” ET “BEL HORIZON”
Quand S.S. le Pape a visité le Liban en mai, il s’est écrié
à différentes reprises devant la foule des jeunes qui l’acclamaient
sous la statue de Notre-Dame du Liban:
“Quel bel horizon”... “Quel bel horizon”
Réflexion spontanée, venant du cœur, n’ayant aucun but
publicitaire et pour cause, Jean Paul II ignorant que tout à côté,
un club du même nom avait vu récemment le jour, “le Bel Horizon
Country Club”... Ceci rappelle l’historiette que tout le monde connaît
au sujet de “Fiat” dans les prières romaines et qui ont suscité
de nombreux jaloux de la célèbre firme, ignorant que “Fiat”
est un terme très employé en latin “Fiat Lux”, etc...
Pour en revenir aux clubs, s’il y a des clubs fort honorables et fort
bien gérés au Liban; il y a une pléthore d’autres
qui ne sont que des arnaques.
Tous les jours, on entend parler d’un club qui a fait faillite avant
même d’avoir commencé, d’un autre qui est en train de rembourser
les actionnaires avec intérêts ou sans intérêts;
d’un troisième à qui les actionnaires viennent d’intenter
un procès pour non respect des engagements, un quatrième
qui a arrêté les travaux parce qu’il n’y a plus d’argent,
etc... etc...
On arrive à se poser la question: comment autorise-t-on, et
sur quels critères, la vente d’actions et la construction de clubs
dont certains ne répondent à aucun critère et d’une
manière obvie? Après le scandale des finances, après
celui des Airbus de la MEA, après tant de scandales... on arrive
au scandale du “Clubomania”. Le Liban pouvait bien s’en passer!
“DU FUMIER CONTRE DE L’OR”
Les travaux intellectuels sont de plus en plus mal rémunérés
au Liban, contrairement aux travaux manuels...
C’est Talleyrand qui disait: “Pour faire fortune, ce n’est pas de l’esprit
qu’il faut, c’est de la délicatesse qu’il ne faut pas”...
Si l’on juge par le nombre d’immeubles, de biens de toutes sortes que
députés et ministres (avec quelques exceptions) et toutes
sortes de responsables sont en train d’accumuler, on réalise effectivement
- sachant pertinemment le peu d’esprit qu’ils ont - qu’ils n’ont pas de
délicatesse!
Car comment expliquer que ce petite entrepreneur hier, que cet avocat
sans cause hier, que ce commerçant sans le sous hier, que ce politicien
ignorant l’alphabet, se trouvent aujourd’hui à la tête de
très grosses fortunes visibles, sans parler des fortunes “invisibles”
et de nombreux comptes en banque, ici et ailleurs!
Il avait été décidé au Liban de faire acte
de transparence en déclarant son patrimoine avant la prise en fonction
de n’importe quelle charge.
En fait de déclarations de patrimoines et de transparence, il
y a en a eu 5 ou 6 hommes politiques à l’avoir fait. Le reste est
demeuré opaque!
Combien d’hommes politiques ont vendu leur âme pour de l’argent?
Il ne faudrait pas s’en étonner, car tout comme Talleyrand de qui
Mirabeau disait: “Pour de l’argent, Talleyrand vendrait son âme et
il aurait raison, car il troquerait son fumier contre de l’or”, nombreux
sont les politiciens libanais de qui on peut répéter la même
chose. “Du fumier contre de l’or.”