![]() Des manifestants palestiniens brûlant les photos de Netanyahu. |
![]() Banderoles et affiches anti-Netanyahu brandies par les partisans de l’extrême-droite israélienne. |
DE MULTIPLES CONDITIONS
M. Netanyahu a, également, proposé que les négociations
sur le statut final des territoires palestiniens débutent, immédiatement,
pour s’achever en 99. Les discussions devront porter sur la création
éventuelle d’un Etat palestinien, l’avenir de Jérusalem-Est,
les colonies et le sort des réfugiés. Il a, en même
temps, laissé planer la menace d’une annexion des territoires palestiniens,
si Yasser Arafat proclamait de façon unilatérale la création
d’un Etat indépendant.
A travers sa proposition de retrait limité et conditionné,
M. Netanyahu a réussi à obtenir l’accord et l’appui de la
majorité de ses ministres. Mais selon des observateurs politiques,
la véritable épreuve de force avec les inconditionnels du
“Grand Israël” aura lieu au parlement.
Au dire de certains, l’opposition travailliste à la Knesset
a entamé des tractations avec une dizaine de députés
d’extrême-droite, en vue de faire tomber le gouvernement et provoquer
des élections anticipées.
LA MENACE INTERNE
Quant aux ultras de droite, ils n’hésitent pas à manifester,
ouvertement, leur désaprobation totale de la politique du Premier
ministre, n’hésitant pas à placarder sur les murs de Jérusalem
des portraits de Netanyahu en keffiyé et, au bas, le mot “menteur”.
Rabin avait eu droit au même traitement et au qualificatif de “traître”
peu de temps avant son assassinat.
Du côté des travaillistes et selon un sondage publié,
récemment, par le quotidien “Maariv”, le chef de l’opposition travailliste,
Ehud Barak, devance nettement pour la première fois Benjamin Netanyahu
dans les intentions de vote.
REFUS PALESTINIEN
Du côté palestinien, les réactions critiques et
même de refus de la proposition de Netanyahu d’un retrait conditionné
ne se sont pas fait attendre. M. Arafat qui avait formulé l’espoir
de voir Israël respecter les accords d’Oslo, n’a pas caché
sa déception.
Mme Hanane Achraoui, ministre de l’Education, devait exprimer la réaction
de l’ensemble de ses compatriotes: “La décision israélienne,
a-t-elle affirmé, est une manœuvre à même de porter
un nouveau coup au processus de paix.”
Réclamant l’application des retraits, tels que prévu
par Oslo, les Palestiniens se sont élevés contre ce qu’ils
ont qualifié de “marchandage interne israélien” et considèrent
que, par sa proposition, Netanyahu cherche uniquement à apaiser
les tensions avec les Etats-Unis.
BRAS DE FER
De fait, depuis quelque temps déjà, la relation était
assez tendue entre le président américain, Bill Clinton et
le Premier ministre israélien. Ce bras de fer s’était manifesté
au grand jour, lorsque le président US avait refusé de recevoir
M. Netanyahu à la Maison-Blanche lors de son voyage, début
novembre, aux Etats-Unis, en faisant valoir que son emploi du temps était
trop chargé. Cela n’a pourtant pas empêché M. Clinton,
peu de temps après, d’accorder une longue audience à l’ancien
Premier ministre travailliste, Shimon Pérès et Lea Rabin,
veuve de Yitzhak Rabin, assassiné en 1995.
Selon la presse israélienne, M. Clinton reprocherait à
Netanyahu, son intransigeance qui paralyse le processus de paix et porte
atteinte aux intérêts des Etats-Unis au Proche-Orient. Ce
qui fut le cas, lors de la conférence économique de Doha,
boycottée par des alliés sûrs des Américains,
tels l’Egypte et l’Arabie séoudite, à cause du blocage du
processus de paix.
Les pressions sur M. Netanyahu de l’intérieur ou de l’extérieur
sont multiples et menaçantes pour l’avenir de son gouvernement.
A travers sa proposition de retrait conditionné de Cisjordanie,
parviendra-t-il à sauver son avenir politique?