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LE PLAN DE SAUVETAGE DES "NAUFRAGEURS" NE DISSIPE PAS LES INQUEÉTUDES...
 
Le “plan de sauvetage de l’économie et de l’assainissement des finances publiques”, n’a pas l’air convaincant. Des voix critiques s’élèvent, dénonçant les moyens auxquels le Sérail compte avoir recours - l’endettement extérieur, notamment - pour remettre la pays sur les rails. Un signe qui ne trompe pas: la Commission parlementaire des Finances (notre photo) refuse d’entamer l’étude dudit plan, avant qu’il lui soit transmis “dans la forme légale.”

Le plan de redressement (ou de sauvetage) de l’économie nationale destiné à assainir les finances publiques, adopté la semaine dernière, par les trois pôles du Pouvoir, suscite une vive contro-verse; il fera couler beaucoup d’encre et de salive.
Naturellement l’opposition juge qu’il vient “très en retard” et le qua-lifie d’inefficace. Selon les milieux aounistes, “le gouvernement aurait dû commencer par adopter une politique d’austérité pour éviter la faillite” et soupçonne les “déci-deurs” de vouloir liquider le Liban...
Le Parti national libéral qualifie le plan “d’inquiétant et de douteux”, parce qu’il pose beaucoup plus de questions qu’il  propose des solu-tions rassurantes”. A son sens, “le mieux que le Cabinet a à faire est de démissionner”.
Le président Omar Karamé, lui, redoute une catastrophe, “surtout si des solutions urgentes ne sont pas trouvées à la crise socio-écono-mique actuelle”. Ses partenaires du Rassemblement national parlemen-taire: les présidents Husseini, Hoss et M. Nassib Lahoud abondent dans le même sens.
Mais que disent les responsables eux-mêmes pour justifier leur plan? “Il s’agit, soutient le chef de l’Etat, d’un mal nécessaire” et met le doigt sur la plaie qui est, à son avis, le nombre péthorique des fonction-naires (257.000) dont la répartition entre les différents départements ministériels n’est nullement équilibrée. De plus, il est acquis à la politique d’austérité, tout en assurant que “celle-ci n’affectera pas les régions sous-développées”.
Quant au président de l’Assem-blée nationale, il compare le plan de relèvement à un médicament. “Il est amer et difficile à avaler, mais peut être bénéfique si on le prend à petites doses” (sic).
Enfin, dans l’optique du prési-dent du Conseil, les trois problèmes à résoudre sans retard sont: le déficit budgétaire, la dette publique et la réforme administrative.
Cela dit, on est en droit de poser la question suivante: Pourquoi le sursaut s’est-il manifesté aujourd’hui, alors que le pays a atteint la cote d’alerte?
Un membre du gouvernement, en l’occurrence le ministre de l’Agriculture proche de Baabda, l’a reconnu au cours d’une interview télévisée: “Le renvoi de la crise jusqu’aujourd’hui, a été une erreur... A cela s’ajoutent la négligence des secteurs productifs et des régions éloignées, de même que l’ordre des priorités. Ces secteurs ont été marginalisés alors qu’ils font vivre 40 pour cent des citoyens”.
Le même ministre se montre sceptique quant à la disposition des hommes politiques à s’élever au niveau des responsabilités nationales et à prendre la ferme décision d’édifier l’Etat auquel tous les Libanais aspirent et de proclamer leur allégeance à la patrie, à l’exclusion de toute autre instance communautaire, sectaire, partisane ou confessionnelle...
En fait, le pays cueille le fruit de la politique gouvernemen-tale suivie au cours des cinq dernières années, dont les promoteurs ont tablé sur une “paix imminente” ou sur l’aide des pays amis (après le Forum de Washington); ils ont donc vendu la peau de l’ours avant de l’avoir abattu...
Les naufrageurs devraient, normalement, payer le prix de leur faute... en démissionnant. 


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