CHACUN EST PRÉSUMÉ INNOCENT
“Jusqu’à ce qu’il soit reconnu coupable”, écrit William
Blackstone dans “Commentaries on the Laws of England”.
Il en est de même dans tous les pays civilisés.
Ce qui se passe, actuellement, au Liban est une honte.
Une petite fille est morte en des circonstances difficiles et même
mystérieuses. L’enquête est en cours. Dans un excès
de zèle peu louable, on arrête à gauche et à
droite avant même d’avoir des preuves. Les médias rivalisent
de “scoops” n’hésitant pas à téléviser les
personnes interrogées, menottes aux poignets. Or, ce sont des personnes
mises en garde à vue, non inculpées, encore moins accusées
et reconnues coupables.
Comment autorise-t-on un scandale pareil?
“Croyez qu’il n’y a pas de plate méchanceté, pas d’horreurs,
pas de conte absurde, qu’on ne fasse adopter aux oisifs d’une grande ville
en s’y prenant bien (...)
D’abord, un bruit léger, rasant le sol comme hirondelle avant
l’orage, pianissimo murmure et file et sème en courant le trait
empoisonné. Telle bouche le recueille et piano piano vous le glisse
à l’oreille adroitement. Le mal est fait: il germe, il rampe, il
chemine et rinforzando de bouche en bouche il va le diable; puis, tout
à coup (je) ne sais comment, vous voyez calomnie se dresser, siffler,
s’enfler, grandir à vue d’œil. Elle s’élance, étend
son vol, tourbillonne, enveloppe, arrache, entraîne, éclate,
tonne et devient grâce au ciel, un cri général, un
crescendo public, un chorus universel de haine et de proscription. Quel
diable y résisterait?” écrit Beaumarchais dans “Le Barbier
de Séville”.
Les chaînes de TV au Liban, ainsi que de nombreux organes de
presse, qui ne sont pas souvent des feuilles de choux, se font l’écho
d’arrestations (peut-être arbitraires), photographient ou télévisent
des accusés non encore jugés. Il s’agit souvent de petits
gangs, arracheurs de sacs, voleurs sans grande envergure et sans grande
importance.
Or, des voleurs, on en connaît beaucoup au Liban.
Certains sont même “importants”... Alors photographier pour photographier,
autant le faire avec les grosses prises qu’avec quelques malfaiteurs de
troisième ordre.
Pour en revenir à l’“affaire Gregory “à la libanaise”,
il faut que le silence se fasse pour permettre aux magistrats instructeurs
de faire leur travail.
Après les résultats de l’enquête, la presse pourra
se déchaîner. En attendant, un peu de retenue.
ENTRE L’ÉTAT PROVIDENCE
Et l’Etat escroc, il y a un monde.
L’électricité s’envole et l’Etat vole. Des factures d’électricité
deux fois le salaire minimum... Quand ce n’est pas trois et quatre fois.
Or, il ne s’agit ni d’usines, ni de bureaux, ni de locaux commerciaux.
Il s’agit d’appartements qui abritent deux, trois, quatre ou quelque fois
cinq à six personnes.
Comme on ne sait plus comment récolter de l’argent, on est en
train de matraquer le citoyen.
Superbe cadeau de Noël ou peut-être à l’occasion
de la Saint-Nicolas, les factures d’électricité ont pris
un envol incroyable.
Il ne faut pas considérer le prix de l’électricité
dans l’absolu comme nos responsables le font. Ils osent donner des chiffres,
citer des exemples. Il faut qu’ils considèrent ces factures dans
leur contexte relatif.
Au Liban, le citoyen libanais n’a pas les mêmes revenus le même
PNB qu’en France, en Angleterre ou en Italie.
Imaginons un peu ce que feraient les Français, s’ils recevaient
des factures égalant à deux ou trois fois le salaire minimum?
Imaginez un peu ces factures de 12.000 ou 15.000 ou 30.000 Francs
français...
Pour beaucoup moins que cela, les français ont dressé
des barricades, ont fait la grève, ont renversé des gouvernements.
Alors au Liban, quand la facture est de 400.000L.L. ou de 600.000L.L.
cela équivaut au double et triple du salaire minimum... Sans compter
les autres cadeaux de Noël!!! Jusqu’à quand le Libanais demeurera-t-il
amorphe, abruti, lésé, soumis, brimé et résigné?
NOËL COMMERCIAL
Tout est à vendre et tout est à acheter au Liban. Même
les bons sentiments, et les fêtes religieuses. On vendrait le diable
s’il était cuit.
Décembre c’est le mois de Noël, une fête religieuse.
Qui a mentionné une seule fois l’événement dans les
publicités qui ont commencé en novembre. Il s’agit
de tout, sauf de la Nativité du Christ.
Loin de nous de prêcher ou de sermonner. Néanmoins, sans
avoir un petit esprit, sans être petit bourgeois ou bigot, qu’on
nous permette de nous étonner de cette masse publicitaire commerciale
exploitée à qui mieux mieux.
Dans le déroulement morose de l’année liturgique, il
est une fête joyeuse, heureuse, la plus belle fête de la Chrétienté,
celle de l’espérance où le Sauveur est né.
“Paix sur la Terre aux hommes de bonne volonté”...
Avons-nous encore des hommes de cette trempe?