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LIBERTÉ CHÉRIE! |
La
décision gouvernementale interdisant l’interview télévisée
d’un ancien responsable, enre-gistrée à partir de son lieu
d’exil, ne manque pas de gêner les Libanais et, surtout, de les inquiéter
quant à l’avenir de la liberté dans leur pays, celle-ci étant
sa raison d’être.
Est-il possible, comme l’a prétendu le ministre de l’Infor-mation, que les déclarations du général Michel Aoun, si viru-lentes ou incendiaires fussent-elles, auraient compromis la paix civile et l’entente nationale? Pourtant, une semaine plus tôt, les propos d’un ancien chef de l’Etat, en l’occurrence, le président Amine Gemayel, n’avaient pas provoqué, à notre connaissance, un cataclysme dans nos murs. Qui veut-on tromper? Tout le monde sait qu’une appa-rition sur le petit écran cause moins de tort à ce pays que les bisbilles des trois présidents. La répétition de leurs querelles - on ne sait, d’ailleurs, pour-quoi ils se disputent et sur quelle base ils se réconcilient avec l’aide des “décideurs” - contraint, chaque fois, la Banque centrale à intervenir sur le marché des changes pour maintenir au même niveau la parité de la monnaie nationale par rapport au dollar... Est-il besoin de rappeler que la Constitution garantit le droit du citoyen à la liberté et à une vie digne? Sans la liberté, pour quelle contrainte l’homme est-il destiné et quelle servitude? Quel res-ponsable, si haut placé soit-il, est habilité à dicter à tout un peuple la conduite à suivre? Le pouvoir absolu, en hon-neur dans les Etats totali-taires, n’est-il pas la négation de la conscience des autres? Quoi qu’on dise ou pense de la liberté, rien ne peut justifier son bâllonnement. Tout compte fait, une démo-cratie, même mauvaise, est préférable à la dictature... |