LA LIBERTÉ, RAISON D’ÊTRE DU LIBAN
“Nous avons élevé tant de fois la voix en toutes circonstances,
dit M. Karam, pour demander à tous les responsables de consolider
la liberté, raison d’être du Liban, surtout la liberté
médiatique; de respecter le droit de tous, loyalistes et opposants,
d’exprimer leurs opinions, en leur rendant inaccessibles les moyens d’information
et en barrant la voie menant aux tribunes, car c’est un droit consacré
par la Constitution libanaise et la charte des Nations-Unies.
“Notre point de vue a toujours été que l’information
doit permettre aux citoyens d’extérioriser ce qu’ils ressentent
en leur for intérieur, spécialement ceux qui sont en dehors
du Pouvoir, la critique et l’opposition faisant partie intégrante
du système démocratique, comme la nature de ses institutions.
Méconnaître ce droit en interdisant son exercice, transpose
la confrontation du cadre médiatique à la rue, avec les conséquences
négatives qui peuvent en résulter, ce qui n’aide pas à
l’édification de la paix civile sur une base solide.
“Nous regrettons, me confrères de l’Ordre des journalistes et
moi-même, que nos appels réitérés en vue de
la renonciation aux mesures discrétionnaires dans la manière
de traiter le dossier de l’information, soient tombés dans les oreilles
sourdes de ceux qui sont censés prendre garde aux séquelles
qu’une telle politique peut engendrer.
“Les incidents provoqués par l’interdiction d’une interview
du général Michel Aoun à la MTV ont corroboré
la justesse de nos mises en garde. Nous ne croyons pas que les répercussions
s’arrêteront à ce stade, si les causes ne sont pas traitées,
radicalement; si les règles et les lois régissant le secteur
de l’audiovisuel ne sont pas respectées. Et si n’est pas respectée
l’instance chargée de contrôler ce secteur, le Conseil national
de l’Information dont le gouvernement viole les prérogatives. Etant
entendu que la constitution dudit Conseil s’est effectuée conformément
aux désirs du gouvernement qui compte au sein de cet organisme plus
d’un allié et partisan.
“Ceux qui ont réprouvé l’interdiction de l’interview
du général Michel Aoun et ont manifesté en signe de
protestation, ne l’ont pas fait pour prendre le parti d’une personne, mais
pour le principe des libertés médiatiques et démocratiques,
après avoir senti que des dangers véritables les menacent.
APPEL AUX RESPONSABLES
“C’est pourquoi, nous invitons les responsables à tirer les
leçons de ce qui s’est produit et à ne pas commettre de nouveau
cette erreur flagrante. De même, nous les invitons à reconnaître
l’inanité de la ligne de conduite qu’ils ont suivie dans la manière
de traiter le problème médiatique, laquelle pourrait être
une bombe à retardement pouvant exploser à tout moment, si
la mentalité reste la même.”
M. Karam conclut: “Nous ne prenons la défense de personne. Il
peut se faire que ceux qui élèvent aujourd’hui la voix pour
défendre les libertés, lui aient le plus porté atteinte
dans le passé. Cependant, nous sommes disposés à partir
de notre position syndicale et médiatique, à défendre
le droit de toute personne ou partie à faire entendre sa voix et
à exprimer son opinion sans contrainte ni restrictions, hormis celles
définies par les lois en vigueur.”
M. Karam qui faisait cette déclaration à l’occasion de
la rencontre élargie tenue par la Fédération des Ordres
des professions libérales et après délibérations
sur le thème: “Le sort des libertés publiques” a conclu en
ces termes: “Nous sommes engagés vis-à-vis des résolutions
de la FOPL, quant aux moyens à mettre en œuvre pour consolider les
libertés démocratiques et médiatiques et pour les
immuniser, afin de sauver le Liban, de confirmer sa mission et sa raison
d’être dont la liberté constitue l’épine dorsale”.