L’ASSURANCE-VIEILLESSE EN ÉTRENNES?  

par EDOUARD BASSIL  
 
Il n’y a pas longtemps, le prési-dent du Rassemblement de diri-geants et chefs d’entreprises liba-nais (RDCL) avait présenté le projet de l’assurance-vieillesse dont cette association est la promotrice depuis dix ans et qui a été adopté, dernière-ment, par les organismes économi-ques comme “projet du patronat”. 
Il précisait, aussi, que ce projet en cours de discussion avec les syndicats ouvriers, devait supplan-ter les trop vétustes “indemnités de fin de service” dont la perception par le salarié, au terme de vingt années d’activité ininterrompue, ne lui suffisent pas à couvrir les frais d’une journée en famille. 
Effectivement et beaucoup de citoyens en ont fait l’amère expé-rience: obtenir ces indemnités exige des démarches et des formalités nécessitant des déplacements fas-tidieux, en plus d’entrevues avec des ronds-de-cuir à la mine rébarbative. 
En plus de cela, il faut débourser un montant (en frais de voiture, de parking, de timbres et autres) équivalant aux indemnités elles-mêmes... 
A tel point, que l’intéressé préfère souvent y renoncer. Aussi, le projet de l’assurance-vieillesse est-il accueilli avec un brin d’espoir. Encore faut-il que ce soit une formule moins compliquée que celle des indemnités de fin de service et surtout moins trompeuse... 
D’ores et déjà, et désespérant sans doute de toute entreprise étatique, des fonctionnaires se soucient d’assurer une vieillesse tranquille, débarrassée de toute angoisse ou peur du lendemain. 
Mais il n’est pas donné à tous les citoyens et, surtout, aux commis de la République de se lancer dans les affaires - et le peuvent-ils avant de prendre leur retraite? - tel de s’adonner au commerce: cela demande beaucoup d’argent et risque d’alerter, ultérieurement, les instances chargées d’appliquer la loi sur l’enrichissement illicite... 
Le Sérail serait mieux inspiré si, au lieu du palais des congrès, il offrait aux Libanais, comme étrennes du Nouvel An, la promesse de réaliser l’assurance-vieillesse pour leur garantir un troisième âge serein et paisible. 

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