Au cours de la première séance de travail qui a duré
une heure et demie, le président américain a posé
des idées précises concernant le retrait de Cisjordanie,
demandant au Premier ministre israélien une réponse claire
avant son départ de Washington.
La veille du sommet, M. Clinton avait fait preuve d’optimisme affir-mant:
“Je me réjouis de cette rencontre et je suis décidé
à en faire un succès.”
Ce premier entretien entre les deux hommes a été, aussitôt,
suivi d’une longue rencontre entre M. Netanyahu et Madeleine Albright,
secrétaire d’Etat U.S., qui en a expliqué l’objet en ces
termes: “Le président Bill Clinton a avancé quelques idées
que nous avons cherché, alors, à éclaircir”. Elle
a précisé que les pourparlers portent sur “des questions
délicates et demandent du temps pour être réglées.”
M. Netanyahu qui a déjeuné à la table du vice-président
Al-Gore, devait rencontrer de nouveau M. Clinton pour un deuxième
round de travail.
S’ENTENDRE SUR LES RETRAITS DE CISJORDANIE
Selon le porte-parole de la Maison-Blanche, les discussions ont notamment
porté sur le retrait israélien de Cisjordanie: son étendue,
son timing et les mesures de sécurité qui y sont liées.
Washington voudrait que ce retrait s’étende au moins sur 12% des
territoires occupés par Israël.
Mais le Premier ministre israélien ne voit pas les choses sous
le même angle. On sait qu’il s’est rendu à ce sommet sans
porter avec lui aucune précision concernant ce retrait. Netanyahu
justifie, par ailleurs, le refus de son gouvernement d’en délimiter
l’étendue: “Il n’est pas dans l’intérêt du processus
de paix d’avancer des chiffres et des dates précises, car ceci provoquera
des réactions de la part des Palestiniens et des Américains
et réduira, dès lors, les chances d’arriver à un accord.”
LES CHANCES DE SON CÔTÉ
En arrivant aux Etats-Unis, M. Netanyahu croyait disposer de plusieurs
cartes diplomatiques. Il a rencontré le principal opposant au président
Clinton, le chef de la majorité républicaine au Congrès,
ainsi que des groupes conservateurs qui appuient à fond Israël.
Il est prématuré d’évaluer les résultats
du sommet Clinton-Netanyahu qui fut suivi, jeudi 22 janvier, par le sommet
Clinton-Arafat. Mais un fait est certain: l’Amérique met tout son
poids dans le dossier israélo-palestinien, considéré
vital pour l’ensemble du processus de paix. Et c’est ce que confirme, d’ailleurs,
le porte-parole de la Maison-Blanche: “Netanyahu et Arafat sont face à
des choix difficiles et des décisions dures. On ne s’attend pas
à ce que les portes du ciel s’ouvrent aujourd’hui, mais on souhaite
que les efforts essentiels soient déployés concernant les
questions vitales relatives aux négociations israélo-palestiniennes.”