Venant
après la rencontre Assad-Moubarak et avant les ultimes rencontres
de la Maison-Blanche entre le président Clinton, Arafat et Netanyahu,
le sommet libano-syrien a été axé sur la conjoncture
régionale et le processus de paix. Au terme de leurs concertations;
Beyrouth, Damas et Le Caire semblent avoir convenu d’attendre les résultats
des conciliabules de Washington, avant d’élaborer la stratégie
de l’étape future... Alors que le chef de l’Autorité palestinienne
a brandi le spectre d’une nouvelle intifada avant de gagner la capitale
fédérale.
«Je ne
vois pas la nécessité de tenir un sommet bipartite à
Damas, d’autant plus qu’une rencontre prolongée nous a réunis
avec les frères syriens à Téhéran à
la faveur du VIIIème congrès islamique... Point n’est besoin,
aussi, d’une réunion du Conseil supérieur syro-libanais,
parce qu’il n’y a pas de nouveaux accords à discuter», a déclaré
le chef de l’Etat dans l’interview qu’il a bien voulu accorder, la semaine
dernière, à notre hebdomadaire (voir la dernière livraison
de «La Revue du Liban», en page 18).
Vingt-quatre heures plus tard, le président de la République
se rendait dans la capitale syrienne pour de longs entretiens avec le président
Assad: d’abord, en tête-à-tête; puis, en présence
du vice-président Khaddam, du Premier ministre el-Zohby et du ministre
des Affaires étrangères el-Chareh.
Le président Hraoui était accompagné du directeur
général de la Sûreté. Devait-il discuter de
questions sécuritaires? Et pourquoi n’avoir pas joint à sa
suite le Premier ministre et le chef de la diplomatie?
Rien ou presque n’a filtré à propos de ce sommet et d’après
un communiqué diffusé par SANA «les entretiens ont
porté sur tous les développements régionaux: la conférence
islamique de Téhéran, l’initiative diplomatique française
au Proche-Orient, l’état du processus de paix et des questions d’intérêt
commun aux deux pays.»
Selon certains recoupements, la résolution 425 du Conseil de
Sécurité aurait été évoquée,
suite à son acceptation par l’Etat hébreu, assortie de conditions
jugées rédhibitoires. Les dirigeants syriens auraient exprimé
leur satisfaction du fait pour le Liban officiel d’avoir rejeté
les propositions israéliennes, estimant que celles-ci ont pour but
de dissocier le volet israélo-libanais des négociations du
volet syro-israélien.
Le lendemain, M. el-Chareh déclarait que «la Syrie ne
s’opposait nullement à un retrait israélien inconditionnel
du Liban-Sud, comme l’exige la 425» et que, dans ce cas, l’Armée
libanaise se déploierait jusqu’aux frontières interna-tionalement
reconnues, aux fins de maintenir la sécurité dans la zone
frontalité.
«Dans le même temps, dit-il, le «Hezbollah»
jubilerait, car il aurait obtenu le retrait de «Tsahal» du
Sud, sans négociations, ni arrangements de sécurité.»
Le fait pour la Presse damascène d’avoir insisté sur
la nécessité de préserver, en la renforçant,
la cohésion des volets syrien et libanais, à la suite de
la rencontre Hraoui-Assad, porte à penser que cette question a été
au centre du sommet bipartite. Car cette cohésion, de l’avis de
nos confrères syriens, permettra aux deux pays de récupérer
leurs terres et de parvenir à une paix juste et durable dans la
région.
Le sommet de Damas est intervenu après la rencontre Assad-Moubarak,
avant les pourparlers que le président Clinton devaient avoir avec
Netanyahu et Arafat les 20 et 22 janvier à Washington.
Les présidents libanais, syrien et égyptien auraient
convenu d’attendre les résultats de ces deux rencontres à
la Maison-Blanche, pour élaborer la stratégie de l’action
à entreprendre dans la future étape...
... Alors que Abou-Ammar agitait déjà, avant de se rendre
dans la capitale fédérale, le spectre d’une nouvelle intifada. |