“QUAND JE M’EXAMINE...”
“Je m’inquiète... Quand je me compare... je me rassure...”
C’est cette réflexion qui nous saute aux yeux en entendant et
en assistant au “cirque” qui se tient, Place de l’Etoile.
Tous dénoncent le budget et se demandent de quelle manière
réduire les dépenses.
La réponse obvie, sous leurs yeux, ne leur vient même
pas à l’idée.
Diminuer leurs propres indemnités, leurs propres privilèges.
Cesser de regarder le peuple “d’en haut”, comprendre que ce dont ils parlent
les concerne en premier.
Mais ceci ne leur vient même pas à l’idée, à
l’exception de quelques-uns.
Ils votent ou ils ne voteront pas le budget, c’est secondaire, ils
savent qu’il passera.
Car ce qui se passe au Liban, ne concerne pas un gouvernement. Pour
la bonne raison qu’il n’y a pas de gouvernement.
La transparence?
Elle n’a jamais existé au Liban et n’existe pas.
Les caisses noires existent et sont utilisées dans les ministères
pour le plus grand profit de quelques-uns.
Il y a des gens qui s’enrichissent, outrageusement, d’autres qui s’appauvrissent.
***
D’OÙ TENEZ-VOUS CELA?
A combien de ministres, à combien de députés pourrait-on
poser cette question: “D’où tenez-vous toute cette richesse?”
Comment expliquer qu’un ministre qui n’avait rien au début de
son mandat et ce, de connaissance archi-publique, se trouve aujourd’hui
en possession de trois ou quatre maisons, avec parc et jardins à
la française ou à l’anglaise? De quelques chalets au bord
de la mer ou en montagne? Sans compter les bijoux, les fourrures, les voitures
et d’autres biens visibles et invisibles?
S’est-il trouvé un censeur ou un collègue pour lui demander
d’où a-t-il hérité tout cela?
Peut-être d’un “oncle d’Amérique”, selon l’usage... Dans
ce cas, qu’il le déclare.
***
POUR UNE RADIO-CASSETTE
Peut-on s’imaginer une seconde au Liban qu’un député
ou un ministre puisse voir sa carrière politique brisée à
cause d’un cadeau ne valant même pas 100 dollars?
Or, l’ancien ministre de l’Immigration en Australie, le très
compétent Michael Mackellar, a vu sa carrière politique fulgurante
brisée pour non déclaration d’une radio-cassette reçue
en cadeau lors d’un voyage en Extrême-Orient.
A son arrivée à l’aéroport de Sydney, le ministre
passe par la porte au-dessus de laquelle clignote “Nothing to declare”
(Rien à déclarer).
Or, la presse australienne avait rapporté, quelques jours auparavant,
le compte-rendu d’une cérémonie où l’on voyait le
ministre Mackellar recevant en cadeau une radio-cassette.
Le secrétaire l’avait mis dans les bagages du ministre et cela
avait été oublié.
Le douanier arrête le ministre et lui demande si vraiment il
n’avait rien à déclarer. Celui-ci de bonne foi et ayant oublié
le “cadeau”, maintient sa déclaration.
La presse et l’opinion publique s’emparent de l’incident. Quelques
jours après la cabale, le ministre Mackellar présente sa
démission qui est acceptée.
Un ministre plus que tout autre citoyen doit respecter le règlement,
lui rappelle-t-on et l’oubli n’est pas une excuse.
Si cela s’était passé au Liban?
Cela n’aurait pas pu se passer, car les ministres, les députés
et toute leur smalla passent directement de l’avion dans les voitures qui
les attendent aux pieds de l’escalier du transporteur et ils ne déclarent
jamais rien.
***
MADAME L’AMBASSADEUR? OUI
“Madame la ministre” ridicule et porte atteinte à la langue
française. Ainsi en a décidé l’Académie française,
qui vient de lancer un appel solennel au président Jacques Chirac.
Certaines femmes du ministère socialiste Lionel Jospin, commettent
à leur insu un contresens grammatical mais, de surcroît, vont
à l’encontre de la cause qu’elles croient défendre, à
savoir le principe de l’égalité femmes-hommes dans les fonctions
publiques.
En 1984, lors d’une tentative de féminisation du vocabulaire,
les académiciens Georges Dumézil et Claude Levi-Strauss ont
établi que “le genre dit masculin ou genre non marqué est
celui qu’on peut appeler également extensif”: Le genre dit couramment
féminin est le “genre marqué”. “Il institue une ségrégation
entre les deux sexes. Est-ce cette ségrégation que les femmes-ministres
veulent établir dans le gouvernement”? demandent les Académiciens.
Le ministre de la Justice, Elizabeth Guigou “devrait-elle être
appelée la Garde ou la Gardienne des sceaux”, s’interroge l’Académie.
“Aux femmes notaires ou commissaires-priseurs devra-t’on dire “maîtresse”,
ajoute-t-elle.
Déplorant chez les Québecois, l’emploi des mots “auteuse,
professeuse, écrivaine, sénatrice, conservatrice, censeuse,
etc...” à la place d’auteur, professeur, écrivain, sénateur,
conservateur d’un musée, censeur etc... et, chez les Belges, des
“sapeuses pompières”, l’Académie française affirme
“que ce n’est pas à la France de donner l’exemple de semblables
déviations et cela chez les membres du pouvoir exécutif.”
“Le Madame placé devant le nom de fonction lequel n’a pas à
varier en genre, suffit à marquer le sexe du titulaire et à
inviter aux égards qu’on lui doit”, souligne-t-elle.
L’Académie demande, en conclusion, au président Chirac
de bien vouloir user de son autorité suprême pour rappeler
chacun, où qu’il soit dans l’Etat, au “respect dû à
cette langue et éviter le ridicule de ces appellations.”
Les femmes ne doivent pas s’imaginer que le titre masculin a plus de
valeur qu’un titre féminin ou vice versa; il s’agit, uniquement,
de grammaire.
On continuera donc à dire “Madame l’ambassadeur” pour une femme
chef de mission diplomatique et “Madame l’ambassadrice” pour l’épouse
d’un ambassadeur. Et ceci sans porter préjudice à l’une ou
à l’autre.
Idem pour “Madame le Docteur” et non la “doctoresse” qui fait un peu
précieuse ridicule.
Ainsi en a décidé l’Académie française!
Et tant mieux! Imagine-t-on un peu si l’on doit dire pour une avocate
“bâtonnier”, “Madame la bâtonnière...”
Elle renoncerait, sans doute, à son titre...!
Quant aux Québecois et aux Belges, l’Académie française
les laisse maîtres de l’emploi de leurs langues chez eux. Non pour
l’exportation!
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