“MADAME CHÔMAGE”

par EDOUARD BASSIL  
 
Le mouvement des chômeurs ayant contribué à la baisse de sa popularité, M. Lionel Jospin s’est empressé de s’attacher un «conseiller social», pour l’aider à remonter la pente. Car pour la première fois depuis son arrivée à Matignon, un Français sur deux déclare avoir une bonne opinion de lui. De fait, il perd du terrain même chez les sympa-thisants communistes (-14%) et les Verts (-15%).
Ainsi, le 9 janvier, M. Jospin a annoncé devant une cinquantaine de journalistes, la nomination de Mme Marie-Thérèse Joint-Lambert au poste de conseiller pour les questions sociales.
Le 15 mars prochain, celle-ci - surnommée «Madame chômage» - devra avoir repensé tout le système des aides et des minima sociaux. «Elle réussira, assure Jacques Rigaudiat, conseiller à l’hôtel Matignon, car elle baigne dans le social depuis toujours.»
Mme Joint-Lambert avait été déjà conseiller social de Rocard en 1988. «Sans elle, affirme M. Rigaudiat, les conflits sociaux de l’époque n’auraient peut-être pas été aussi bien gérés»... Puis, elle connaît bien le monde des chômeurs et de l’exclusion...
Le principal atout de cette «madonne», comme on l’appelle aussi, est qu’elle réside non loin des quartiers pauvres, dans le XIIème arrondissement. Elle sert des repas aux «restos du cœur» et se consacre, également, à différentes causes humanitaires.
Jospin, assure sa coterie, a tout misé sur elle et le sort du Premier ministre pourrait en dépendre.
Nos sphères dirigeantes au-raient besoin d’un conseiller social de la trempe de «Madame chômage», pour les aider à démê-ler tant de conflits auxquels sont confrontés les gagne-petits et la classe laborieuse dans son en-semble...
Il faut, toutefois, que les responsables fassent procéder à des sondages pour être fixés sur leur popularité et renoncent, enfin, à la politique du rouleau compresseur!

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