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Ainsi, les Russes et les Européens s’agitent, à l’effet de prévenir une frappe militaire que les Américains projettent d’asséner au régime de Bagdad, pour le punir d’entraver la mission des observateurs des Nations Unies chargés de détruire les armes de destruction massive. Moscou a dépêché son vice-ministre des Affaires étrangères, Possovaliouk, pour la seconde fois en moins de dix jours, afin de convaincre Saddam Hussein de permettre aux inspecteurs en armement de l’ONU, de faire une perquisition dans les sites prési-dentiels. Désespérant de voir Saddam changer d’attitude, le chef du département d’Etat US a été dépêché dans la région, en vue d’amener les alliés de l’Amérique à souscrire à l’option militaire, le secrétaire d’Etat devant être suivi, le 8 février, par le secrétaire à la Défense. Celui-ci s’est dit, d’ores et déjà, confiant de ce que “plusieurs pays du Golfe apporteront leur soutien à Washington pour mener à bien toutes les opérations nécessaires”. Les Turcs se sont mis de la partie et viennent d’envoyer un émissaire sur les bords de l’Euphrate. En même temps, Américains et Européens (Britanniques et Suédois compris), s’emploient à amener Israéliens et Arabes à se retrouver autour de la table des négociations, pour débloquer le processus de paix. Tout en soutenant les efforts du “parrain américain”, l’Union euro-péenne présidée par la Grande-Bretagne, se propose de jouer un “rôle actif”, pour convaincre les protagonistes du conflit proche-oriental de s’aboucher, ainsi que l’ont proclamé le 26 janvier à Bruxelles, les ministres des A.E. des “Quinze”. Autres médiateurs attendus dans la région: le président de la commission européenne, le 6 février et le secrétaire général des Nations Unies dans la deuxième quinzaine de ce mois. Enfin, le chef de la diplomatie suédoise effec-tuera une visite au Liban et en Jordanie entre les 12 et 16 février, dans le même but. Tout cela est fort beau et en portant à l’optimisme, du reste mitigé, surtout par rapport à la crise irakienne, laisse sceptique en ce qui concerne le conflit israélo-arabe. Car l’action diplomatique menée à propos de la crise opposant Bagdad à l’ONU et aux USA est assortie d’une menace de frappe militaire, laquelle peut assouplir la position de Saddam Hussein, en l’incitant à méditer sur les consé-quences de son refus de coopérer avec l’organisation internationale. D’autant que l’ONU suit la politique de la carotte et du bâton, en insinuant qu’elle pourrait proposer la révision de l’accord “pétrole contre nourriture”, de manière à augmenter le volume de l’or noir irakien destiné à l’exportation. Ce qui contribuerait à améliorer les conditions de vie du peuple d’Irak. Mais tel n’est pas le cas par rapport à la crise du Proche-Orient, où l’Etat hébreu placé sous la férule des groupes extrémistes, refuse de respecter les accords conclus et le principe adopté à Madrid, prévoyant l’échange de la terre contre la paix. Israël fait fi des résolutions du Conseil de Sécurité (242, 338 et 425) exigeant son retrait inconditionnel des territoires occupés, illégale-ment, depuis 1967. Aussi, s’interroge-t-on sur le comportement partial des Nations Unies (et des Etats-Unis) qui tiennent à appliquer les résolutions relatives à l’Irak, en menaçant de recourir à la force armée, alors que la communauté internationale feint d’ignorer celles dont l’application permettrait d’instaurer la paix dans cette région du globe... L’ONU serait-elle donc favo-rable à la politique des deux poids et deux mesures? |