La
décision prise, samedi dernier, lors d’une réunion à
Damas (notre photo) de la commission ministérielle mixte, prévoyant
l’abolition des barrières douanières d’une manière
progressive a été qualifiée “d’historique” et agréée
par les organismes économiques locaux.
Il reste à réglementer l’écoulement
des produits de la terre et du règne animal - ce qui serait fait
dans un délai de trente jours - et à trancher le dossier,
combien épineux, de la main-d’œuvre travaillant dans les deux pays...
Les organismes
économiques libanais l’ont qualifiée de “décision
historique” - surtout les milieux industriels - et le vice-président
syrien, Abdel-Halim Khaddam la considère comme “un pas supplémentaire
vers la création d’un marché commun arabe”.
De quoi s’agit-il? De la réduction, dans une proportion de 25
pour cent par an, à partir de janvier 1999, des taxes sur les produits
industriels et de l’abolition à terme des barrières douanières
entre les deux pays.
L’accord en ce sens conclu, samedi dernier à Damas, au cours
d’une réunion de la commission ministérielle mixte, tenue
sous la présidence des chefs de gouvernement des deux pays, devra
être approuvé, au préalable, par le Conseil supérieur
libano-syrien, avant d’entrer en vigueur. Le dossier des échanges
agricoles sera examina ultérieurement.
Les délégations libanaise et syrienne ont, par la même
occasion, passé en revue les accords signés entre les deux
pays dans le cadre du “traité de fraternité, de coopération
et de coordination”.
En précisant que l’abolition des barrières douanières
ouvrira à l’industrie libanaise un marché de 16 millions
de consommateurs, le président Hariri a précisé que
le Liban a importé en 1996 des produits syriens d’un montant global
de 308 millions de dollars et exporté vers le pays voisin pour 70
millions de dollars.
La balance commerciale est donc en faveur de la Syrie. Comment parvenir
à l’équilibrer? Des produits libanais jusqu’ici interdits
en territoire syrien, nous dit-on, pourront y être écoulés
sans entraves et d’ici à quatre ans, les barrières douanières
entre les deux pays auront été éliminées.
Autre avantage: les produc-teurs syriens auront la possi-bilité
d’écouler leurs marchan-dises au Liban et de les exporter vers des
pays tiers à partir de nos ports.
Cet accord s’applique, dans un premier temps, aux produits industriels.
Par la suite, il s’agira de réglementer les échanges des
produits de la terre et du règne animal, “de manière à
protéger les agriculteurs libanais”... les frères syriens
s’étant montrés compréhensifs”. Sans autre dé-tail...
Fait à signaler: les agriculteurs libanais se plaignent de la
forte concurrence des produits syriens qui sont introduits au Liban en
contrebande. Comment mettre un terme à cette pratique d’autant préjudiciable
à notre pays, que du côté libanais la répression
de la contrebande n’est pas aussi efficace que celle exercée du
côté syrien...
Les ministres de l’Agriculture des deux pays doivent se concerter dans
un délai d’un mois, “à l’effet d’examiner les propositions
qui auront été élaborées, à ce sujet,
par la commission agricole technique conjointe”.
Cela dit, un autre dossier, non moins chaud, mérite d’être
ouvert: c’est celui concernant la main-d’œuvre admise de part et d’autre
des frontières communes. Et sur ce point, aussi, il n’y a pas lieu
d’être optimiste, car le flux des travailleurs syriens ne cessent
de s’amplifier, contraignant beaucoup de nos jeunes concitoyens à
s’expatrier... |