“Nous
sommes attachés à notre terre et ne la quitterons pas. Dans
le même temps, nous nous opposons à l’implantation palestinienne”,
a déclaré le ministre de l’Industrie. Celui-ci a été
exclu du bloc parlementaire du chef du Législatif (notre photo)
pour avoir adhéré au “Rassemblement de Mar Roukoz” formé
de notabilités de Jezzine. Ce dernier a pour objectif de défendre
les droits et les intérêts des habitants de cette région
sudiste, la plus exposée aux attentats à l’explosif...
“Nous n’accepterons
pas l’implantation (des Palesti-niens)... Or, ils (?) semblent vouloir
nous dire: “Evacuez la région! Nous ne la quitterons pas”... Ainsi,
a parlé un membre du gouvernement Hariri, en l’occurrence le ministre
de l’Industrie, Nadim Salem, originaire de Jezzine.
Qui veut l’implantation et qui œuvre en vue de la réaliser?
Il ne l’a pas dit expressément.
Cependant, il a émis des ré-flexions, pour le moins étranges,
mettant un point d’interrogation sur le comportement du chef du Législatif...
Celui-ci est opposé à la participation de M. Salem au
“Rassemblement de Mar Roukoz”, dont font partie des notables de Jezzine
et qui a été constitué l’été dernier,
suite à la série d’attentats perpétrés dans
ce caza.
“Il est de mon devoir, a ajouté le même ministre, que
je prenne part aux réunions de ce rassemblement, d’autant que ma
région souffre... Je sais que j’en paierai le prix à l’avenir”.
Le “prix” que le ministre-député devrait payer, consiste
en son exclusion de la liste électorale du président de la
Chambre, lors des prochaines législatives de l’an 2.000. Il a tiré
cette déduction du fait qu’il n’est plus invité à
prendre part aux réunions du “bloc de la libération”. Aussi,
se considère-t-il comme n’en faisant plus partie. “Je suis bien
là où je me trouve en ce moment”, a-t-il confié...
Le ministre-député doit disposer de renseignements qui
lui font craindre l’implantation (palestinienne) dans le caza de Jezzine.
Qu’il les divulgue, pour que les Libanais sachent à quoi s’en tenir
et comment conjurer ce danger.
A notre connaissance, des dizaines de logements ont été
construits dans ce caza. Ce complexe résidentiel non encore occupé,
à qui est-il destiné? Serait-ce aux Palestiniens qui seraient
empêchés de réintégrer la terre natale, une
fois la paix revenue et serait-elle jamais instaurée dans la région
proche-orientale?
Cela dit, on ne s’explique pas la position adoptée par le président
de l’Assemblée et, surtout, son opposition à ce que M. Salem
fasse partie du “groupe de Mar Roukoz”, dont les membres ont pour objectif
de défendre les intérêts et les droits de leurs compatriotes.
Pourtant, le second magistrat de la République avait proposé
l’achat de la récolte de pommes de Jezzine “pour aider ses habitants
à résister et à ne pas déserter leurs terres”,
l’Etat ayant déjà entrepris d’équiper l’hôpital
de cette localité et est appelé à s’en occuper davantage.
Dans notre dernière livraison, nous avons demandé à
la Résistance de joindre ses efforts à ceux de l’Armée,
à l’effet de pacifier ce caza en mettant fin, tout d’abord, aux
attentats à l’explosif perpétrés sur la voie de passage
de Kfarfalous.
Qui a donc intérêt à compromettre la sécurité
et la stabilité dans cette région? Seraient-ce les partisans
de l’implantation? Après la déclaration du ministre-député
de Jezzine, on a de plus en plus tendance à partager ses soupçons
et ses craintes... |