L'ITALIE EN ETAT DE CHOC APRES L'ACCIDENT DES DOLOMITES
PROVOQUE PAR DES MILITAIRES AMERICAINS.


Le président Clinton a présenté ses excuses au peuple et au gouvernement italiens, après la mort de vingt skieurs causée par un pilote américain de 31 ans qui, volant en rase-motte dans la station de Cavalese des Dolomites, sectionnait le câble du funiculaire, provoquant la chute de la cabine et de ses passagers. Mais à quoi servent les excuses face à une telle catastrophe?


Des membres d’une équipe d’enquêteurs de la marine américaine, 
de la police locale et divers experts, 
sur les lieux de l’accident à Cavalese.
 


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Obsèques des vingt victimes à Cavalese  

L’émotion passée, les skieurs inhumés, c’est un sentiment de colère antiaméricain qui s’empare des Italiens et du gouvernement qui les représente. Le biréacteur Grumman “Prowler” où se trouvaient le pilote et trois marines, était parti de la base d’Aviano et volait à 100 mètres d’altitude, comme l’a indiqué le ministre italien de la Défense, Beniamino Andreatta, en dessous de la limite 300-350 mètres autorisés. Aussi, le président Oscar Luigi Scalfaro a-t-il pressé le gouvernement de Romano Prodi d’ouvrir une enquête et de “promouvoir de manière urgente une révision de la norme qui réglemente les vols militaires.”
Il n’en fallait pas plus pour inciter la Refondation communiste, ainsi que les Verts à revenir à la charge, ralliant les suffrages de divers parlementaires, pour demander la fermeture des bases américaines en Italie. Le débat national s’envenime dans tout le pays. Les quatre militaires mis au secret ont refusé de comparaître devant la justice italienne, arguant du fait qu’ils ne sont justiciables que devant les autorités américaines. L’avion étant réquisitionné, la boîte noire n’a toutefois pas été remise aux enquêteurs italiens.
La polémique entre les militaires américains et les autorités italiennes se poursuit, les premiers tentant de calmer le courroux des seconds, insensibles aux promesses d’indemnisation des victimes et aux explications peu convainquantes.
En attendant, l’Italie a fait savoir qu’elle n’autorisera pas les Etats-Unis à utiliser les bases de l’Otan installées sur son territoire, en vue d’une opération militaire contre l’Irak.
   



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