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Obsèques des vingt victimes à Cavalese
L’émotion passée, les skieurs inhumés, c’est un
sentiment de colère antiaméricain qui s’empare des Italiens
et du gouvernement qui les représente. Le biréacteur Grumman
“Prowler” où se trouvaient le pilote et trois marines, était
parti de la base d’Aviano et volait à 100 mètres d’altitude,
comme l’a indiqué le ministre italien de la Défense, Beniamino
Andreatta, en dessous de la limite 300-350 mètres autorisés.
Aussi, le président Oscar Luigi Scalfaro a-t-il pressé le
gouvernement de Romano Prodi d’ouvrir une enquête et de “promouvoir
de manière urgente une révision de la norme qui réglemente
les vols militaires.”
Il n’en fallait pas plus pour inciter la Refondation communiste, ainsi
que les Verts à revenir à la charge, ralliant les suffrages
de divers parlementaires, pour demander la fermeture des bases américaines
en Italie. Le débat national s’envenime dans tout le pays. Les quatre
militaires mis au secret ont refusé de comparaître devant
la justice italienne, arguant du fait qu’ils ne sont justiciables que devant
les autorités américaines. L’avion étant réquisitionné,
la boîte noire n’a toutefois pas été remise aux enquêteurs
italiens.
La polémique entre les militaires américains et les autorités
italiennes se poursuit, les premiers tentant de calmer le courroux des
seconds, insensibles aux promesses d’indemnisation des victimes et aux
explications peu convainquantes.
En attendant, l’Italie a fait savoir qu’elle n’autorisera pas les Etats-Unis
à utiliser les bases de l’Otan installées sur son territoire,
en vue d’une opération militaire contre l’Irak.