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Après
Gemmayzé, Saifi et Sodeco, le camp chrétien souhaite que
Walid Joumblatt étende ses concertations aux instances spirituelles.
Et ce, en prenant le chemin de Bkerké. S.Em. le cardinal Sfeir assure,
quant à lui, que les portes du siège patriarcal sont ouvertes
à tous les visiteurs, en précisant: “Ma rencontre avec le
ministre des Déplacés devrait avoir lieu dans des circonstances
favorables”... Nos photos: le leader du PSP conférant avec les responsables
des Kataëb et du Bloc national.
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Après les visites effectuées, la semaine dernière,
par M. Walid Joumblatt, ministre des Déplacés, leader du
parti socialiste progressiste, aux partis dits chrétiens, les milieux
politiques ont souhaité que cette ouverture s’étende aux
instances spirituelles...
...Et ne se limite pas à des intérêts conjoncturels
et aux seules élections municipales dans la région du Chouf.
D’aucuns se réjouissent du rapprochement du leader druze du
camp chrétien, le considèrent comme un premier pas sur la
voie de l’entente nationale et un prélude au règlement du
problème des personnes déplacées, bien que le retard
mis jusqu’ici à le solutionner soit motivé, principalement,
par le manque de fonds et, aussi, par une mauvaise volonté de la
part des gouvernants. De fait, aucune piastre n’a été prévue
à ce dossier, pourtant qualifié de prioritaire, dans le budget
de 1998. Le ministre des Déplacés n’a-t-il pas déclaré
qu’il s’agit surtout d’une question d’argent?
Pour n’avoir pas obtenu les crédits nécessaires à
cette fin, M. Joumblatt a rompu le “pacte sacré” qui le liait au
Premier ministre et s’est ouvert sur ses détracteurs...
Clore ce dossier, il n’est plus besoin de le répéter,
peut contribuer à la consolidation de l’entente nationale et, surtout,
rétablir la concorde, tout en raffermissant la vie en commun dans
la Montagne.
Le chef du gouvernement ne veut-il donc pas de cette entente? S’il
le voulait, il aurait affecté des crédits aux déplacés
dans la loi de finances 98, ne serait-ce que dans la même proportion
qu’il l’a fait pour des projets moins impérieux et importants.
Pour en revenir à la tournée de M. Joumblatt dans la
zone-Est de Beyrouth, où il n’avait pas remis les pieds depuis longtemps,
peut-on s’attendre à ce que le chef du PSP reprenne le chemin de
Bkerké, comme le souhaitent les Libanais bien pensants, soucieux
de la stabilité de leur pays et de son avenir?
Que pense d’une telle visite le cardinal Sfeir? L’éminent prélat
ne cesse de le répéter: “La porte du siège patriarcal
est ouverte à tout visiteur... En ce qui concerne ma rencontre avec
M. Joumblatt, rien ne l’empêche à condition qu’elle ait lieu
dans des circonstances favorables”.
En quoi consistent ces circonstances? Il faudrait, à notre modeste
avis, que le ministre des Déplacés se rende à Bkerké
avec le même esprit qui l’a animé quand il a visité
les sièges du PNL, des Kataëb et du Bloc national à
Sodeco, Saïfi et Gemmayzé.
Autrement dit, avec la ferme détermination de tourner la page
du passé, d’en ouvrir une nouvelle qui soit aussi blanche que la
neige de Sannine et de préparer le terrain à une stratégie
globale basée sur des constantes nationales, en harmonie avec les
aspirations au changement et à la fin du féodalisme politique”,
pour reprendre les propres termes de M. Nabil Boustany, député
choufiote et allié du “maître de Moukhtara”. |