Pour ne pas prendre position envers certains “projets litigieux”

Hraoui prolonge sa convalescence Hariri voit en Berri sa planche de salut...


   Le présidant Elias Hraoui 

 
Le présidant Hussein Huseini 
 
 
Le président Salim Hoss 

 
Le président Omar Karamé 

En dépit de son rétablissement, “l’indisposition” du chef de l’Etat s’est perpétuée, politiquement, traduisant de la sorte sa prise de position, de principe, opposée au retrait de la Chambre du projet de loi relatif à l’échelle des salaires dans le secteur public, en vue d’examiner les modalités de son financement... 

Il estime qu’une politique d’austérité scrupuleusement appliquée, peut assurer les crédits nécessaires, à cette fin, ces derniers étant évalués par les spécialistes à près de 2000 milliards de livres par an et non 400 ou 500 milliards, ainsi que l’affirme le ministre d’Etat pour les affaires financières. 
Le président de la République qui se soucie de prévenir des perturbations au plan financier, a proposé des élections présidentielles anticipées, si cela peut contribuer à assainir les finances publiques. Aussi, arguant que son médecin lui a recommandé du repos, il a agi de sorte que le Conseil des ministres siège mardi au palais du gouvernement et non à Baabda, pour n’avoir pas à donner le feu vert au retrait du projet mentionné. 

RÉSULTATS DES CONCERTATIONS 
Entre-temps, les résultats des concertations effectuées par le président du Conseil au cours des dix derniers jours, commençaient à apparaître, sous forme de polémiques que le “bureau médiatique” du président Hariri a engagées avec ses détracteurs, le président Salim Hoss en tête. L’ancien Premier ministre devait rappeler à M. Hariri le “plan global de développement dont il est fait mention dans le document d’entente nationale, tout en dénonçant la conception que celui-ci se fait de l’opposition, “faite de complaisance” et du loyalisme, considéré comme “une soumission aveugle”... 
Fait à signaler: malgré le froid caractérisant ses rapports avec le chef du gouvernement, M. Walid Joumblatt, ministre des Déplacés, a participé aux consultations haririennes, à la tête d’un groupe de son bloc parlementaire - le “Front de la lutte nationale”. D’aucuns ont déduit que le “maître de Moukhtara”, parti le lendemain pour Téhéran, en visite officielle, s’était réconcilié avec M. Hariri. D’autres soutiennent, au contraire, qu’il n’en est rien, M. Joumblatt ayant tenu à diriger la délégation du FLN, pour bien exposer sa position envers les projets du gouvernement. 
D’autres, enfin, y détectent l’intervention des “décideurs” qui seraient intervenus en hâte aux fins de dissiper la tension et d’apaiser le climat politique à l’approche de l’échéance présidentielle. 
De plus, le fait pour le ministre des Déplacés d’avoir rendu visite à son collègue des Emigrés, Talal Arslan en sa résidence, le lendemain du jour où le Premier ministre avait rétabli dans ses fonctions le cheikh Akl druze Bahjat Ghaiss, traduit le souci de M. Joumblatt de maintenir les affaires intérieures de la communauté à l’abri de toute immixtion étrangère. 
Puis, au cours de son entrevue avec le leader du PSP, le président Hariri lui a demandé d’atténuer le ton de ses déclarations et de coopérer, “parce que nous nous trouvons tous les deux dans le même bateau, dont le naufrage causerait notre perte”... 

DES SOLUTIONS EN PERSPECTIVE? 
Cela dit, et en ce qui concerne les solutions envisagées à tant de problèmes auxquels le Sérail est confronté, un nœud semble devoir être tranché, celui concernant l’échelle des salaires, dont M. Fouad Sanioura, ministre d’Etat, a annoncé le retrait de la Chambre “pour supplément d’étude”. 
Cette décision a été prise suite à un accord intervenu entre les présidents Berri et Hariri, le projet en question devant être retransmis au parlement d’ici à cinq semaines, ses effets rétroactifs portant sur les deux dernières années devant être échelonnés jusqu’en 1999, le montant nécessaire à cet effet étant évalué à 1.500 milliard de livres. 
Cependant, le chef de l’Etat n’a pas caché son désappointement et a prétexté la persistance de la fatigue, suite à son indisposition, pour ne pas présider le dernier Conseil des ministres, afin de n’avoir pas à prendre position lorsque le projet relatif à l’échelle des salaires serait débattu... 
M. Hariri a, alors, eu recours au chef du Législatif, pour lui demander de l’aider à franchir sans encombre la séance parlementaire de mercredi dernier, au cours de laquelle les députés étaient censés redéfinir leur position en ce qui concerne l’échelle des salaires, leur point de vue n’étant pas nécessairement favorable à celui même des députés qualifiés de “loyalistes”... 

L’ÉCHÉANCE PRÉSIDENTIELLE 
282Quoi qu’il en soit d’aucuns pensent que l’échelle des salaires, étant donné son importance pour les fonctionnaires de l’Etat, s’inscrit déjà dans la bataille de la présidence, dans laquelle MM. Berri et Hariri cherchent à en être les deux “grands électeurs”. 
Ainsi, les chefs du Législatif et du gouvernement se péoccupent de gagner à leur rang autant de députés possibles, en prévision des présidentielles, le projet relatif à l’“échelle des salaires” étant un test parmi tant d’autres. Et les observateurs pensent que M. Hariri a entrepris ses récentes concertations dans ce but précis: rallier à sa cause le plus grand nombre possible de députés. 
Dans le cadre de ces concertations, le président du Conseil doit conférer aujourd’hui vendredi avec S. Em. le cardinal Nasrallah Sfeir, à Bkerké, en présence des prélats de la communauté maronite qui ne manqueront pas d’interroger le chef du gouvernement sur tant de questions auxquelles il n’a pas encore donné des réponses claires et convaincantes, notamment celle concernant les personnes déplacées. 

RELANCE DE LA POLÉMIQUE 
Cela dit, la polémique reprend de plus belle entre MM. Hariri et Hoss, le second faisant assumer de nouveau la responsabilité au “Cabinet des 30” quant à l’absence d’un plan global de développement et à sa négligence des problèmes intéressant les citoyens dans leur vie quotidienne. Et, aussi, d’avoir exécuté certains projets ne figurant pas dans l’ordre des priorités. 
De son côté, le président Omar Karamé a répliqué à M. Hariri en niant que “les manifestations du 6 mai, n’étaient pas la cause directe de la démission du Cabinet karamiste, mais plutôt le complot ourdi contre lui par certains pôles du Pouvoir, la Banque du Liban et certains établissements bancaires gravitant dans l’orbite du “héros du 6 mai”. 
Par ailleurs, le président Hussein Husseini qui avait été, également, pris à partie par la coterie haririenne, s’apprête à répondre au chef du gouvernement, chiffres et faits à l’appui, pour infirmer ses allégations et les arguments qu’il invoque pour justifier sa politique, qualifiée “d’inco-hérente”, ayant mené le pays au bord du gouffre... 


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