“Le Liban est un creuset de cultures et de civilisations”,
a dit le chef de l’Etat dans son discours.
Le président Hraoui découvre la plaque
indiquant la date de réouverture de palais de l’UNESCO.
Le prince Talal Ben Abdel-Aziz, président du
Fonds arabe de soutien aux Nations-Unies et à l’UNESCO, à
la tribune.
M. Faouzi Hobeiche, ministre de la Culture et de l’Enseignement
supérieur, accueillant les présidents Nabih Berri et Rafic
Hariri.
Mme Mouna Hraoui est entourée de MM. Farès
Bouez, Federico Mayor, Faouzi Hobeiche et Mme Bouez.
|
Le 3 mars,
le président Elias Hraoui a procédé à la levée
du voile couvrant la plaque commémorative de la réinauguration
du palais de l’UNESCO - cérémonie assez brève du fait
qu’il a donné immédiatement après le coup d’envoi
de la conférence régionale sur l’enseignement supérieur.
Toute la République a fait acte de présence à l’ouverture
de ce colloque solennel organisé par l’UNESCO et dont l’objectif
est de promouvoir un enseignement académique de qualité au
profit de la société du prochain millénaire.
La manifestation a rassemblé autour du président de la
République: les présidents Nabih Berri et Rafic Hariri, les
ministres Faouzi Hobeiche, Jean Obeid, Farès Bouez, Chawki Fakhoury,
Fouad Sanioura, Omar Meskawi; les députés Salim Hoss, Nayla
Moawad, Nohad Souaïd... Présents aussi: le président
du Fonds du Golfe arabe pour les programmes de développement de
l’ONU, l’émir Talal Ben Abdel Aziz, M. Ross Mountain, représentant
du PNUD au Liban; les ambassadeurs de France, d’Arabie séoudite
et du Koweït, ainsi que les représentants de dix-huit pays
participants et ceux des différentes organisations régio-nales
comme l’UNRWA, l’ALESCO, l’ISESCO, etc...
Cet aréopage devait étudier jusqu’à jeudi 5 mars
les questions suivantes:
- Quel enseignement supérieur au XXIème siècle
pour le monde arabe?
- Le rôle futur de l’université dans l’évolution
sociale et son rôle par rapport aux exigences nouvelles du marché
du travail et de l’emploi?
- Ses responsabilités par rapport aux valeurs suivantes: la
liberté, la démocratie, la paix et la tolérance?
Une série d’interventions oratoires devaient suivre, dont celle
du président de la République.
HRAOUI: LE LIBAN, CREUSET DE CULTURES”
Il a rappelé que “le Liban creuset de cultures et de civilisations,
est co-auteur de la Déclaration des Droits de l’Homme, membre fondateur
de la Ligue arabe et l’un des vingt premiers signataires de la Charte des
Nations Unies”, mettant l’accent “sur la nécessité d’une
réforme radicale de l’ensei-gnement universitaire, dont les missions
et les responsabilités en cette ère de haute technologie,
devraient contribuer au développement des mérites et à
un essor socio-économique... Du fait de notre expérience
universitaire ancrée dans l’histoire contemporaine de cette région
du monde, le Liban se doit d’opérer une reconstitution profonde
de ses universités”. Et M. Hraoui de proposer la création
d’un marché arabe uni et d’un enseignement supérieur qui
contribuerait au développement de l’humanisme, autant d’objectifs
dont cette conférence se voudrait être une étape majeure!.
MAYOR: PAYS DE DIALOGUE
Se félicitant de la tenue de cette conférence à
Beyrouth, “c’est sous le signe de la noble tradition libanaise de dialogue
et de convivialité que je voudrais la placer. Je souhaite vivement
que cette tradition revigorée se manifeste par de nouveaux signes
évidents; que le vouloir vivre ensemble s’exprime ici de façon
symbolique; car il est clair que le monde du XXIème siècle,
s’il veut tenir - il ne pourra se dérober à l’acceptation
de la différence! L’éducation, a-t-il poursuivi, ne se limite
pas à l’enseignement des connaissances. Elle s’adresse à
la mémoire, mais aussi à l’intelligence et au cœur... L’éducation
n’est pas seulement le fait de l’école, du lycée, de l’université
- elle commence en famille...” M. Mayor a parlé, alors du concept
de l’éducation permanente, lequel bien que ne se traduisant pas
toujours dans la réalité des faits, correspond à un
besoin irrésistible... “Les progrès fulgurants des sciences
et des techniques avec les espoirs qu’ils font naître et les risques
qu’ils comportent ne constituent que quelques exemples des réalités
contemporaines requérant une autre approche de l’éducation:
son apprentissage se faisant tout au long de la vie”. M. Mayor a, alors
rappelé que 1998 est l’année du cinquantenaire de la Déclaration
universelle des droits de l’homme qui stipule: “Toute personne a droit
à l’éducation. L’enseignement élémentaire est
obligatoire. L’enseignement tech-nique et professionnel doit être
généralisé; l’accès aux études supérieures
devant être ouvert en pleine égalité à tous
et en fonction du mérite...” Revenant à la charge, en anglais
- il ne s’était exprimé jusqu’alors qu’en français
- il a insisté sur le fait “qu’il faut un équilibre entre
connaissance et sagesse et lutter contre l’exclusion et l’extrémisme...”
Il a affirmé en outre qu’une révolution dans l’éducation
est nécessaire: “Pour être efficace, l’enseignement supérieur
doit contribuer au développement à tous les niveaux, à
travers la formation des enseignants, de la recherche et de la promotion
de l’ensei-gnement la vie durant.”
INTERVENTIONS DE HADDAD ET DE MILI
Le président du comité de direction de la conférence
mondiale sur l’enseignement supérieur a porté à son
tour à l’actif de l’UNESCO: “Celui-ci a toujours défendu
le principe d’un enseignement supérieur indis-pensable à
tous pays ou régions désireux de construire l’avenir sur
des bases solides et durables à partir d’un système éducatif
de qualité et pertinent. D’où la tâche pour la conférence
mondiale - qui doit se dérouler à Paris en octobre - d’élaborer
une vision objective et globale de la situation sur les cinq continents.
Le directeur général de l’ALESCO, organisation arabe
pour l’éducation, la science et la culture, a posé la question
de savoir: “Quel enseignement voulons-nous pour le monde arabe du XXIème
siècle? Nous exprimons ainsi notre profonde certitude qu’un changement
global dans les systèmes éducatifs est indispensable à
tous les niveaux. La crise que ceux-ci traversent ne peut se dissocier
de celle que connaissent nos sociétés, a-t-il constaté;
aussi avons-nous défini des stratégies basées sur
l’ambition du monde arabo-musulman d’un développement global qui
assurerait l’avenir aux générations montantes.”
TALAL BEN ABDEL-AZIZ: “NOUVEAU PLAN DE TRAVAIL”
Le président du Fonds du Golfe arabe a exprimé le souci
arabe commun d’aborder le XXIème siècle avec un nouveau plan
de travail: “Le souci de l’incapacité des universités, a-t-il
souligné et des instituts supérieurs, à absorber le
monde croissant d’étudiants désireux de pour-suivre leur
éducation; la création de facultés privées
qui se limitent au service d’une certaine élite; les programmes
arriérés; la responsabilité des universités
qui réservent une place majeure à l’enseignement des spécia-lisations
dont le marché de l’emploi n’a que faire...” Le prince séoudien
a mis ensuite l’accent sur nombre de problèmes que les gouvernements
arabes auront à résoudre face à la croissance démographique;
à la réduction de dépenses publiques en raison de
déficits budgétaires; les coûts prohibitifs de l’installation
de nouvelles organisations éduca-tives supérieures.” Il a
ensuite annoncé la création en Arabie Séoudite d’une
université arabe qui “utiliserait l’évolution constante des
technologies de communication et d’information... Nous désirons
contribuer à sortir notre ensei-gnement supérieur du sombre
tunnel où il est bloqué, en invitant à la formation
d’un enseignement qui devancerait l’avenir...” Et de conclure sur une parole
des plus significatives: “Dieu ne changera pas les peuples tant qu’ils
ne changeront pas eux-mêmes!”
***
En guise de conclusion pratique, on peut considérer que, malgré
les difficultés d’un présent inquiétant, la présence
de M. Federico Mayor au Liban est un réconfort et, en même
temps, une obligation pour nous tous d’une réflexion sur l’avenir!
n
|