Le Destin Écologique de Jezzine, Village Abandonné à lui-même

Quand on évoque Jezzine, on pense à une “enclave” marginalisée du Liban, un exutoire aux réglememts de comptes politiques, une zone-tampon abandonnée à elle-même et dont l’avenir semble être définitivement lié à une solution politique régionale.
Tous les autres problèmes, principalement ceux relatifs à la qualité de vie, sont ignorés, voire  occultés. Ce qui ouvre la voie à tous les abus, aux actes de vandalisme contre l’environnement, et à la destruction massive des richesses naturelles et écologiques de cette belle région de la montagne libanaise.
Fils de Jezzine, le Dr Camille Farid Serhal, lance un S.O.S pour sauver l’environnement et la qualité de vie dans sa ville natale, en attendant le réglement de la situation politique. Sous le titre: “Où vas-tu Jezzine?”, il ouvre l’épineux dossier du destin écologique de ce centre rayonnant de culture et de villégiature qui aujourd’hui est en train de perdre sa belle parure forestière, ravagée inexorablement par les gigantesques excavations des carrières.

 

 
Là aussi, la cupidité des 
hommes a réduit la forêt à néant.
 
 
L’exploitation sauvage des carrières  
(sans souci de refaire le paysage),  
laisse des falaises à pic. 
 
 
Une excavation au cœur des pins réduit  
la forêt à un simple filet d’arbres. 
 
 
 
La pollution des sources par les ordures. 
 
 
Jezzine, une cité abandonnée  
à elle-même. 
 
quand on évoque Jezzine, on pense à une “enclave” marginalisée du Liban, un exutoire aux réglememts de comptes politiques, une zone-tampon abandonnée à elle-même et dont l’avenir semble être définitivement lié à une solution politique régionale.
Tous les autres problèmes, principalement ceux relatifs à la qualité de vie, sont ignorés, voire  occultés. Ce qui ouvre la voie à tous les abus, aux actes de vandalisme contre l’environnement, et à la destruction massive des richesses naturelles et écologiques de cette belle région de la montagne libanaise.
Fils de Jezzine, le Dr Camille Farid Serhal, lance un S.O.S pour sauver l’environnement et la qualité de vie dans sa ville natale, en attendant le réglement de la situation politique. Sous le titre: “Où vas-tu Jezzine?”, il ouvre l’épineux dossier du destin écologique de ce centre rayonnant de culture et de villégiature qui aujourd’hui est en train de perdre sa belle parure forestière, ravagée inexorablement par les gigantesques excavations des carrières.

Jezzine, village couvert de forêts de pins parasol, irrigué de sources naturelles et réputé pour ses magnifiques cascades, était une localité verdoyante du Liban-Sud. Se situant à environ mille mètres d’altitude, c’est un relais-carrefour naturel et sa population était évaluée à plus de trente-cinq mille habitants.

UN PETIT PARADIS OÙ IL FAISAIT BON VIVRE...
Jezzine était un lieu de villégiature recherché par les touristes arabes pour son climat doux-tempéré et pour sa situation géographique privilégiée; d’ailleurs plusieurs hôtels portent toujours le nom de sites et villes arabes tels: Hôtel Al-Ahram, Hôtel Masr...
Les gens de Jezzine vivaient:
De l’Agriculture de la pomme, de la poire, de la pèche ainsi que des figues et du raisin.
De l’Artisanat de la coutellerie, principalement. Un travail manuel délicat transmis de père en fils, réalisé à l’aide de  cornes de bœuf, et exporté dans les différents pays du monde.
Du Tourisme, les trois mois d’été. Vu son emplacement géographique et stratégique, Jezzine attirait les touristes en provenance soit de la Syrie via la Békaa, soit de l’Egypte par l’axe Palestine - Liban, soit par la route côtière reliant Beyrouth à Saïda et Jezzine.

UNE VÉRITABLE CATASTROPHE ÉCOLOGIQUE
En marge de l’épineux conflit régional, de grands problèmes se posent, aussi, depuis quelques années:
Le Massacre des forêts: De beaux arbres centenaires sont rasés, la terre est  vidée, de jour en jour, pour remplir quotidiennement plus de quarante camions qui déversent leur contenu dans des cimenteries. L’anarchie règne sans aucun contrôle des autorités responsables de l’urbanisme et de l’Environnement. Paradoxalement, à l’époque où le passage de Bisri reliant la région de Jezzine à Saïda était interdit au public, seuls les camions transportant la terre pouvaient traverser ce passage.
La fermeture des carrières urbaines de Beyrouth orchestrée par une forte pression de la presse libanaise et des divers organismes s’occupant de l’environnement, a favorisé l’installation d’un grand nombre de carrières dans la région de Jezzine. Le résultat était prévisible: la pollution et la destruction de plusieurs collines et forêts.
Tout cela fonctionnant sans aucun contrôle de l’Etat et développant une vraie catastrophe écologique.
L’exode massif de la population en quête de sécurité et de travail  a réduit le nombre d’habitants résidant à moins de quatre mille âmes, selon les dernières estimations.
La superficie de terrains cultivés jadis a nettement diminué aujourd’hui car l’agriculture s’est  ressentie doublement du manque de main d’œuvre et de la cherté des produits agricoles, d’une part; et de la difficulté à écouler les récoltes, d’autre part.
La vente massive des terrains effectuée ces derniers temps par des intermédiaires risque de faire perdre au village son identité originelle.
Face à cette situation déplorable, si dans l’immédiat nous n’arrivons pas à régler le problème de Jezzine sur le plan politique, il serait urgent de réunir tous les moyens nécessaires, tous les efforts possibles pour trouver une solution qui permettrait d’éviter l’exode de la population, de préserver la beauté du site, sa valeur historique et touristique, et surtout de sauver son identité.

Dr CAMILLE FARID SERHAL


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