En
plus de celui des enseignants, d’autres problèmes exercent des pressions
sur le Pouvoir: ceux de l’échelle des salaires dans le secteur public
et de l’essence, dont le prix est surchargé d’une taxe supplémentaire.
Le Conseil de Cabinet a décidé de retirer le projet relatif
à “l’échelle”, pour supplément d’étude. Quant
à la surtaxe sur la benzine, la commission ministérielle
chargée d’en débattre, serait parvenue in extremis à
une formule de compromis. Mais au moment de mettre sous presse, on ignorait
si les sociétés distributrices et les pompistes étaient
disposés à y souscrire.
En plus du corps enseignant qui maintient sa pression sur le Pouvoir
- puisqu’il fait toujours peser une menace de grève ouverte d’ici
à la mi-mars si ses doléances n’étaient pas satisfaites
- les sociétés distributrices de carburants semblent devoir
durcir leur position et provoquer une pénurie d’essence, parce qu’elles
rejettent la taxe supplémentaire de 500 livres.
Autre groupe de citoyens dont le mécontentement ne devrait pas
tarder à se manifester au grand jour: les fonctionnaires qui ne
voient pas d’un bon œil le retrait de la Chambre du projet de loi relatif
à la nouvelle échelle des salaires...
Le gouvernement a décidé de le retirer du parlement “pour
supplément d’étude” ou, plus exactement, à l’effet
d’étudier les modalités de son financement.
Le Premier ministre a insisté sur le retrait dudit projet, en
dépit de l’avis défavorable émis par le chef de l’Etat.
En définitive, les deux présidents ont opté pour une
solution de moyen terme: le texte gouvernemental sera renvoyé à
l’Assemblée dans un délai de cinq semaines.
Selon certains recoupements, de nouvelles divergences opposeraient
les trois pôles du pouvoir (la troïka). Les points mentionnés
constituent le sommet de l’iceberg qui émerge alors qu’au fond,
l’échéance présidentielle se profile en filigrane.
Et ce. depuis que M. Hariri à son retour de Damas, insinuait que
“la reconduction du mandat présidentiel était du passé”...
Fait étrange: siégeant mardi au palais du gouvernement
- sous prétexte que le président Hraoui ne s’était
pas encore complètement rétabli de sa bronchite - le Conseil
des ministres n’a pas jugé impérieux de se pencher sur le
problème des carburants... Pourtant, le ministre du Pétrole
l’en avait saisi, sans proposer aucune solution, laissant au Cabinet le
soin de trancher le litige...
De ce fait, le pays risquait d’être privé d’essence.
Aux dernières nouvelles, on apprenait qu’une commission quadripartie,
formée des ministres des Finances, de la Santé, de l’Economie
et du Pétrole, chargée de proposer une solution, était
parvenue à une formule susceptible, à son avis, de régler
le problème et, partant, de prévenir une pénurie de
benzine.
On ne peut donc pas dire que rien n’échappe à la prévoyance
des gouvernants. |