Un
émissaire américain, David Newton (notre photo) a bouclé
un périle arabe par une escale à Beyrouth où il a
conféré avec les responsables, le chef de la diplomatie en
tête. Objet de sa tournée: justifier la politique des USA
en Irak. Quant au processus de paix au P.O., il semble être, en ce
moment, le dernier souci de la capitale fédérale, laquelle
feint d’ignorer qu’Israël, aussi, fait fi des résolutions de
la légalité internationale et dispose d’un arsenal d’armes
de destruction massive..
Un émissaire américain, Da-vid Newton, a bouclé
lundi à Beyrouth une tournée qui l’a conduit dans plusieurs
capitales arabes: Sanaa, Damas, Amman, Le Caire et dans les Etats membres
du Conseil de coopération du Golfe.
Objet de ce périple? Expliquer la politique des Etats-Unis envers
l’Irak.
On était en droit d’entendre M. Newton évoquer le conflit
israélo-arabe et la manière dont Washington compte réactiver
le processus de paix, dans l’impasse depuis plus d’un an.
Il n’en fut rien. A l’issue d’un entretien avec le chef du palais Bustros,
il a mis l’accent sur “la nécessité impérieuse pour
Saddam Hussein d’appliquer les résolutions des Nations-Unies, faute
de quoi les sanctions et le blocus imposés à son pays n’ont
aucune chance d’être levés” (sic).
Et qu’en est-il des résolutions: 425, 242 et 338 relatives au
Liban-Sud, au Golan et à d’autres territoires arabes occupés?
M. Newton les a passées sous silence. Interrogé sur le point
de savoir pourquoi les Etats-Unis ne se montrent pas autant fermes à
l’égard d’autres pays de la région - Israël notamment
- qui détien-nent des armes de destruction massive (même nucléaires)
et font fi des résolutions de la léga-lité internationale,
il a répondu: “La rigidité de Washington à l’égard
de l’Irak, s’explique par le fait que ce pays a utilisé ses armes
de destruction massive contre son propre peuple” (sic).
Il feint d’ignorer que le blocus et les sanctions internationales causent
plus de victimes, surtout parmi les enfants irakiens, que tous les engins
de la mort! Le jour même où l’émissaire US se trouvait
chez nous, quarante-trois nouveaux enfants étaient inhumés
à Bagdad au terme d’un office funèbre collectif.
Le chef de la diplomatie liba-naise a été bien inspiré
en disant à son interlocuteur américain que “la rigidité
de l’Administration US était injustifiée, tant que des sanctions
n’étaient pas infligées aux pays qui ne respectent pas les
résolutions du Conseil de Sécurité, la 425 votée
il y a vingt ans, étant restée lettre morte.
Nous serions curieux de con-naître la réponse de M. Newton.
Mais, sans doute, elle a dû être très peu convaincante
pour que personne ne l’ait mentionnée...
Ainsi, les peuples du Proche-Orient doivent déchanter: ils espéraient
en une relance, par Washington, du processus de paix, suite à la
cuisante déconfiture des USA en Irak. Ne serait-ce que pour redorer
leur blason et, surtout, récupérer la confiance du monde
arabe sérieusement compromise. D’autant que leur crédibilité
en ont reçu un bon coup, en persistant dans leur politique de deux
poids et deux mesures...
D’ores et déjà, Netanyahu avait dissipé tous les
espoirs. En effet, devant une délégation des principales
organisations juives américaines, le Premier ministre israélien
a écarté toute interven-tion de Washington dans ce processus.
“Seul l’Etat hébreu, dit-il, fixera sa sécurité et
son destin”.
Cette prise de position paraît destinée à la consommation
inté-rieure, car moins de vingt-quatre heures plus tard, négociateurs
palestiniens et israéliens se re-trouvaient à la résidence
de l’am-bassadeur des Etats-Unis à Tel-Aviv, pour discuter de la
mise en service d’une zone industrielle à la lisière de la
bande de Gaza et d’Israël et des arrangements de sécurité
qui la concernent...
Quoi qu’il en soit, le ministre israélien de la Défense,
se trouve depuis hier en “mission secrète” à Paris qui n’est
pas sans rapport, semble-t-il, avec le processus de paix... |