LA PAIX MORIBONDE... 

par EDOUARD BASSIL  
 
Yasser Arafat disait, l’autre jour, que la paix au Proche-Orient était moribonde. Et ce, par la faute de Benjamin Netanyahu qui entretient un climat d’hostilité et de tension permanentes, avec sa manie de pratiquer avec sadisme le jeu de la douche écossaire, en alternant les positions dure et conciliante au gré de son humeur...
Ni la médiation du roi Hussein qui a dépêché cette semaine son frère, le prince héritier Hassan à Tel-Aviv après Ramallah; ni les démarches entreprises par le chef du Quai d’Orsay auprès de Ryad - après la visite de Mordehai à Paris - et par l’Union européenne auprès de Washington; encore moins la lettre adressée à Netanyahu par mille cinq cents officiers, l’adjurant de relancer les négociations - pareille à celle que mille militaires avaient envoyée en 1978 à Menahem Begin, pour le presser de restituer le Sinaï à l’Egypte... tout cela ne dissipera pas le doute des esprits, ni n’extirpera la haine des cœurs.
Netanyahu est tenu de changer de tactique, pour convaincre ses interlocuteurs arabes (et européens) de la sincérité de ses intentions. Sinon, d’autres drames pareils à celui ayant causé la mort de trois Palestiniens et blessé six autres, mardi dernier, dans la région de Hébron, se répèteront à l’infini.
Ce nouveau drame s’est pro-duit, non parce que le chauffeur de la camionnette transportant des ouvriers a refusé d’obtem-pérer à l’ordre d’un soldat à un barrage militaire, mais à cause de l’atmosphère envenimée et vindicative que le Premier mi-nistre israélien excelle à entre-tenir et à exacerber en Palestine.
A quoi bon, alors, prendre contact avec Abou-Ammar pour déplorer le triple meurtre et lui présenter ses condoléances? En le faisant, il agit à la façon de celui qui tue une personne et marche derrière son cercueil...
 

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