Evénements de la semaine
 
Causes de la croissance en France et du marasme économique au Liban...
 
Un sondage d’opinion effectué en France révèle, chiffres à l’appui, les causes de la reprise dans ce pays après plusieurs années de guigne. Si une enquête similaire était entreprise auprès d’un échantillon représentatif de la population libanaise, elle mettrait en relief les causes de notre crise socio-économique. D’ailleurs, celles-ci sont consignées dans le long mémorandum que la hiérarchie maronite a remis au chef du gouvernement, quand il a conféré avec le cardinal Sfeir et les prélats de la communauté (notre photo).

D’après un sondage d’opinion effectué auprès d’un échantillon représentatif de la population française âgé de 18 ans et plus - échantillonnage par la méthode des quotas: sexe, âge, profession, région et catégorie de commune, la reprise de la croissance en France est due au contexte économico-social dans les proportions suivantes: 59 pour cent, dans l’ensemble et 61 pour cent (à égalité) “à cause de la politique suivie par le parti socialiste (Cabinet Jospin) et, avant lui, par le Cabinet RPR (gouvernement Juppé).
S’il était procédé à un pareil sondage chez nous, il devrait avoir pour objectif de déterminer les causes de l’arrêt, sinon de la baisse de la croissance et du marasme économique au Liban.
La réponse de l’échantillon représentatif de notre population serait connue à l’avance, l’économiste et l’homme de la rue ayant détecté depuis longtemps l’origine de notre croissance rachitique...
D’ailleurs, ce phénomène si peu rassurant est consigné dans le long mémorandum que la hiérarchie maronite a remis, vendredi dernier, au Premier ministre, au terme d’un échange de vues qualifié de franc, ayant porté sur tous les problèmes de l’heure.
Est-il besoin de préciser que “la vie économique est concentrée aux mains d’une minorité, ce qui a eu pour conséquence d’enrichir davantage les riches et d’appauvrir les démunis?”
Puis, les investissements se sont restreints, en général, aux bons du Trésor et à la spéculation immobilière improductive, non créatice d’emplois et échappant à tout impôt.
Ensuite, la politique fiscale se caractérise par l’insistance à instituer des impôts indirects frappant les revenus modestes, lesquels constituent 66% de notre peuple. Ceci a favorisé les nantis et accentué la disparité sociale, tout en élargissant le fossé entre les classes de notre société. “Cette politique, observe le mémorandum des prélats maronites, n’a protégé ni la production nationale, ni la main-d’œuvre locale pour des raisons d’intérêts personnels... Cette politique suivie par le gouvernement est erronée, puisqu’elle a mené le pays vers une crise dangereuse”.
Les prélats déplorent la non-séparation des pouvoirs et déduisent de leur analyse que le problème politique est à la base de tous les problèmes auxquels le pays est confronté... Aussi, faut-il avant tout réaliser l’entente nationale, par l’application du document d’entente (l’accord de Taëf), dans son esprit et sa lettre... Cela suppose la mise sur pied d’un Cabinet d’union.
Or, une telle équipe gouvernementale est “irréalisable pour le moment”, un changement ministériel étant exclu avant les présidentielles prévues pour novembre...
“... Le futur président, soutient M. Hariri, doit être une personnalité respectée, aux orientations arabes, acceptée par les maronites et amie de Damas”... Où trouver cet “oiseau rare” et comment cette équation, aussi complexe que la quadrature du cercle, pourrait être résolue!


Home
Home