La discussion est un art!
Qui a été mal exploité par les étudiants
au cours d’un face-à-face télévisé organisé
par la MTV entre Rafic Hariri et une soixantaine d’étudiants représentant
toutes les universités et tous les partis politiques, sinon toutes
les tendances politiques.
Si les questions sont bien posées et bien étudiées,
les réponses qui abondent souvent dans le sens des interrogateurs
les laissent sans voix et pantelants.
Ex: A l’étudiant qui demandait à Rafic Hariri un blanc-seing
ou un certificat d’innocence concernant M. Aoun, Hariri à la volée,
a répondu: “Au Liban, tout citoyen est considéré innocent
avant d’être reconnu coupable... Comment voulez-vous que je décerne
à M. Michel Aoun ou à n’importe qui un certificat d’innocence...
C’est absurde. M. Michel Aoun a été invité à
rentrer. Il en a le droit comme tout citoyen, personne ne l’en empêche”!
La balle est dans son camp!
Un second étudiant qui contrôlait mal son émotion,
a fait une longue déclaration sur la question de Geagea et le procès
“politique” qu’on lui intente. Ici aussi, le jeune étudiant n’a
pas su formuler sa question. Il s’est mis à affirmer ce que tout
le monde connaît: “Que c’est un procès politique” et que tout
le monde le sait...”
Savoir une chose et la prouver est une autre.
Les arguments des étudiants, en général, étaient
faibles. Ils ne s’attendaient pas, évidemment, aux réponses
de Hariri qui s’est montré très diplomate, très calme,
très maître de sa personne.
Seules les questions posées par une jeune fille membre du Parti
joumblattiste l’a légèrement sorti de son indifférence:
les questions concernaient les libertés, le droit de manifester,
le droit aux associations universitaires de se mêler de politique,
etc... Ce sont les seuls points qui ont eu l’air de le réveiller...
Le reste a été intéressant du fait que les jeunes
ont montré beaucoup de courage, beaucoup de clairvoyance et d’audace.
Malheureusement, ils n’étaient pas prêts à croiser
le fer avec un politicien chevronné, qui a su garder son sang-froid
malgré vents et tempêtes.
A déconseiller, le préambule fait par un partisan du
général Aoun qui commençait ainsi:
“Je sais que vous n’allez pas être satisfait de ce que je vais
dire... Je suis sûre que mes affirmations seront contestées”,
etc...
Mais bien sûr...
Elémentaire, cher étudiant, Rafic Hariri est venu pour
cela et faire cette introduction était d’une naïveté
qui a fait rire toute la salle.
A refaire, mais avec des étudiants sachant discuter et ne pas
s’en tenir à des déclarations écrites, bien préparées
à l’avance, mais ne sachant pas rétorquer du tic au tac.
A refaire! Et pour le choix des étudiants pourquoi ne pas privilégier
le tirage au sort?
***
FONDATION MARGOT BABIKIAN
Capital: 100.000 US $
C’est l’émir Raïf Abillama, ancien chef d’orchestre du
Conservatoire national, musicien et ami du député Khatchig
Babikian qui l’a annoncé: la naissance de la “Fondation Margot Babikian”
par son époux.
“C’est à titre d’informations au sujet d’une des multiples activités
de Khatchig Babikian, que j’ai voulu vous informer de la création
de cette Fondation pour la musique, unique en son genre au Moyen-Orient”,
a déclaré l’émir Abillama.
“Depuis longtemps, sans doute l’idée germait dans l’esprit du
député Khatchig Babikian.
“Babikian avait organisé des concours de piano “Margot Babikian”.
Vendredi 13 février a eu lieu la distribution des prix aux lauréates.
A cette occasion, le député de Beyrouth a annoncé
la création d’une “Fondation Margot Babikian” au capital de 100.000$
US, dont les produits nets de la gérance seront consacrés
à récompenser des musiciens libanais ou d’autres nationalités
qui prendraient part à ce concours et à accorder des bourses
d’études à de jeunes musiciens talentueux.
L’émir Raïf Abillama a continué sa déclaration,
en encourageant les membres de la société libanaise qui en
ont les moyens, de créer des bourses universitaires pour venir en
aide à bien des étudiants méritants, mais dont le
coût exorbitant des universités, les empêche de poursuivre
leurs études.
L’émir Abillama a conclu par ses mots: “Exemple à suivre”.
Il est certain que le nombre de bourses pour Libanais est de loin inférieur
à la demande.
La réponse des autorités est: “faites vos études
à l’Université libanaise qui est quasi gratuite, sauf pour
quelques centaines de milliers de L.L. pour l’inscription”.
Mais il faut pouvoir accéder à l’Université libanaise!
Le nombre de places disponibles est dix fois au moins inférieur
à la demande.
Et si l’on considère le nombre de pistons et de facteurs qui
jouent pour l’entrée à l’UL, on se rend compte qu’un simple
étudiant méritant a de très faibles chances d’y pénétrer.
***
FAUSSES DIVERSIONS A DES VRAIS PROBLÈMES
Le mariage civil?
Tout le monde en parle.
Mais sauf ceux qui ont à y perdre et les autres à y gagner,
la plupart des Libanais s’en f... éperdument; ils ont d’autres problèmes
plus urgents à résoudre.
S’il s’agit de vivre en concubinage, ils le font sans états
d’âme, sans drames de conscience...
Leurs problèmes sont beaucoup plus terre à terre et quotidiens.
C’est tous les jours qu‘ils doivent débrouiller l’argent pour
les factures d’électricité qui sont en train de pleuvoir
à un rythme effarant... L’eau qui a augmenté... Les téléphones,
les taxes municipales et toutes sortes de taxes...
On renvoie le plaignant au diable, en lui répétant: payez;
puis, rouspétez.
Une Libanaise ayant vécu longtemps à l’étranger
disait l’autre jour: si cela se passait en France ou en Italie ou en Allemagne,
on aurait mis le feu à l’administration.
Mais, en fait, ce ne sont pas les administrations qui sont en cause,
mais bien les hommes politiques qui ont plafonné les impôts
directs à 10% et compensent le manque à gagner avec des taxes
indirectes. En fait, moins que 5% de la population vit, l’autre survit,
disparaît, ou émigre, surtout les jeunes.
Un moyen comme un autre de limiter la démographie, dans un pays
où la natalité n’est pas déjà si grande. Mais
on la remplace par des “voisins”!
***
LE SEXE EST À L’HONNEUR
Sur la plupart des chaînes libanaises, deux sujets de discussion:
le sexe et l’argent...
Comme je vois rarement ces émissions, j’écoute
mon entourage.
1- Il y a eu trois heures d’affilée d’entretien d’un jeune homme
devenu jeune fille. Il semble que Coccinelle en son temps n’a pas autant
attiré des minutes de TV. A remarquer que les questions posées
par la journaliste étaient d’un mauvais goût flagrant et très
mal formulées. On dit tout ce qui passe par la tête... ou
ailleurs...
2- L’émission du “Dr”... qui, à force de vouloir être
prude et de bon goût, était quasi inintelligible, les participants
cherchant à s’exprimer en périphrases, à trouver des
euphémismes pour ne pas choquer. Très bien pour l’intention,
mais quand on veut parler de prostitution et des plaisirs de la chair,
il est très difficile à de non professionnels de trouver
les mots adéquats!
Donc beaucoup de temps perdu pour rien.
Quant aux sujets sur l’argent: il s’agit de convaincre le téléspectateur
que l’argent régit le monde. Nous le savions parfaitement et n’avions
pas du tout besoin de cette émission pour le savoir.
***
POURQUOI LE GROUPE “AL-HABTOUR” ET LE PRINCE AL-WALID
BEN TALAL GÈLENT LEURS PROJETS AU LIBAN?
Malgré toutes les informations diplomatiques données,
le groupe et le prince ont gelé leurs investissements et leurs projets
au Liban, parce qu’ils en ont marre des commissions, des intermédiaires,
de tout le mic-mac soulevé par leurs projets.
De l’argent ils en ont. Des projets ils en ont.
Des commissions? C’est normal...!
Mais au Liban, actuellement, il existe une telle mafia, un tel désordre
dans les formalités à accomplir, que ces fins limiers de
la Finance estiment qu’il vaut mieux s’éloigner de ce panier à
crabes, de cette fosse aux serpents, qu’est devenu “le fait d’investir”
au Liban et, surtout, au centre-ville.
Il est à craindre que cette méfiance fasse boule de neige.
Mais qu’importe aux dirigeants, les fortunes sont déjà faites.
L’argent est déjà loin!
Et après eux le déluge!
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