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L’opposition Kataëb réintègrera-t-elle la Maison centrale?
 
A la suite de sa réélection pour un cinquième mandat, M. Georges Saadé (notre photo) a de nouveau tendu la main à ses détracteurs et décidé de maintenir les portes de la Maison centrale de Saifi ouvertes à tous les membres du parti. Mais l’opposition phalangiste a réagi, négativement: elle a contesté la légitimité du scrutin et proclamé son intention de présenter une demande en invalidation auprès des instances judiciaires qualifiées. 

En boycottant les élections des Kataëb, dimanche dernier, pour le renouvellement de la direction du parti, “l’opposi-tion” phalangiste s’est exclue, sciemment, de l’instance diri-geante de cette formation qui fut, à un moment donné, l’une des plus actives parmi les par-tis politiques depuis l’avène-ment de l’indépendance.
Les “opposants” ont résolu de boycotter le scrutin pour un double motif: “Primo, la con-vocation du collège électoral à une “date prématurée et inadéquate”. Secundo, pour la raison que le système adopté pour le choix du chef du parti et des membres du bureau politique, favorise l’élection du leader sortant (et réélu à une écrasante majorité) et les candidats qui lui sont acquis...
En ce qui concerne la date du scrutin, il devait avoir lieu, initialement, fin avril - début mai. Or, comme l’ont expliqué les milieux phalangistes, plu-sieurs fêtes doivent se succéder au cours de ces deux mois: le dimanche des Rameaux, la Semaine sainte et Pâques (pour les communautés catholique et grecque-orthodoxe), en plus des 1er et 6 mai, fêtes du Travail et des martyrs.
Il n’était donc pas recom-mandé d’organiser les élections du parti durant cette période. Aussi, a-t-il été jugé préférable de rapprocher leur date, en la fixant au 29 mars.
Quant au système électoral, il avait été discuté et adopté par le congrès annuel. En l’absence, sans doute, des “opposants”, mais leurs camarades qui l’ont voté constituaient, alors, une masse non négligeable et forment encore aujourd’hui, la majorité des phalangistes.
Nous évoquons ce fait, non pour critiquer “l’opposition Kataëb” qui a son point de vue défendable, mais pour lui demander de ne pas persister dans son attitude négative et de mener la lutte au sein du parti, selon les règles démocratiques.
L’un des “opposants” resté en lice contre le président sortant, en l’occurrence le Dr Paul Gemayel, prône à présent une action dans ce sens, son slogan étant: “Pas d’opposition en dehors du cadre des Kataëb.”
M. Georges Saadé qui a été réélu pour un cinquième mandat successif a, d’ores et déjà, tendu la main à tous ses compagnons de lutte. “Nous maintenons ouvertes les portes de la Maison centrale à tous nos camarades, a-t-il déclaré dès la reconduction de son mandat, car cette maison leur appartient.”
Il faut souhaiter que “l’oppo-sition Kataëb” change de tacti-que et de stratégie. En optant pour l’esprit de discipline, élément de base de ce parti et en renonçant aux campagnes de calomnie et de discrédit contre les responsables actuels, les adversaires de M. Saadé, redonneraient aux Kataëb leur halo de prestige comme du vivant de leur fondateur, contribueraient à les replacer sur les rails et à en refaire l’un des pôles vitaux de la vie politique libanaise. Il y va de l’intérêt de la patrie et de son avenir.


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