Chronique


Par JOSE M. LABAKI  

 
MÉDITATIONS PASCALES
LE CHRIST RESSUSCITÉ OU LES SURPRISES DE LA GRÂCE
Que voyons-nous, en effet, à longueur de temps? Des hommes au bouchage hermétique du néant et de l’incrédulité, des discours creux sur fond de corruption, un grand marché confus de mensonges. Mais, il y a aussi et toujours, Dieu, celui d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, non pas celui des philosophes et des savants. Dieu prouvé par la force de la foi.
Chrétiens de tous bords, toutes tendances confon-dues, ils sont des centaines de millions peuplant la planète, qui commémorent aujourd’hui la passion, la mort et la résurrection du Christ rédempteur, dont ils affirment qu’il est Dieu et Homme.
Cet homme-Dieu, cet homme incomparable selon Ernest Renan, pour les non-croyants a, pourtant, bouleversé l’histoire de l’humanité.
Par-delà la personnalité du Christ, “Et vous qui dites-vous que je suis”, par-delà ce que la foi permet aux croyants d’assurer, il y a le message universel, révolutionnaire qu’il apporte, dont on trouve l’essentiel dans le Sermon de la montagne. Vous avez appris qu’il a été dit: “Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi”. Et le Christ de rétorquer: “Et moi je vous dis, aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent.”
L’Apôtre Paul, le converti, l’intellectuel, le plus averti peut-être entre tous, codifie la foi chrétienne qui nous réconforte et nous rassure. “Quand vous avez la plénitude de la foi, une foi à transporter les montagnes; si vous n’avez pas la charité, vous n’êtes rien.”
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Même si pour les croyants la foi ne peut être séparée de l’enseignement du Christ, celui-ci à un tel caractère universel qu’il ne peut appartenir aux seuls chrétiens. Il est la lumière du monde à travers un message simple dont la transparence et la crédibilité sont irréfutables. En affirmant la loi divine: “aimez-vous les uns les autres”, ce Galiléen bouscule les traditions bibliques pour instaurer la primauté de l’Amour sur la Justice. Il aime les hommes jusqu’au sacrifice sur la croix, la voix qui résonne au fond de notre conscience souvent troublée et dans notre profond sommeil, c’est la sienne.
Pourtant, son message libérateur a été trop souvent contesté et réduit à une sorte de morale rigide et contraignante, incompatible avec les lois humaines, contraire à ce qui faisait sa force surnaturelle agissante. C’est pourquoi, aujourd’hui, plus que jamais, les hommes croyants ou non, s’approprient son message pour montrer comment en une fin de siècle impitoyable à tous égards, il y a une voix venue de très loin qui nous dit: “Si vous avez l’Amour et la Foi, tout est possible”.
Puissions-nous en cette Semaine Sainte, sentir et méditer sur la vraie repentance, sur l’espérance en des lendemains plus rassurants, sur la volonté de fraternité et d’ouverture sur l’universel. L’espérance est, certes, à ce prix. Elle sera si nous le voulons au rendez-vous du siècle à venir et aux suivants. Que la paix règne, enfin, en nous après tant de répits. C’est le vœu que nous formons en ces jours immémorables, où le Christ ressuscité nous permet d’affronter directement tous les défis et affirmer plus clairement que jamais notre identité. Le Dieu vivant, respectueux de notre liberté jusqu’à permettre de douter de lui ou de le refuser. Le Dieu affrontant tous les périls, ressuscitant son mouvement, répétant partout ses enseignements, ses paroles d’amour et de libération qui, peut-être, ne seraient pas beaucoup entendues, mais qui transformeraient quand même l’histoire du monde.

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L’histoire athée ne peut dire si le Christ est vivant ou si, au contraire, il est mort à jamais le 7 ou le 14 avril de l’an 30 de notre ère. Ce qu’elle peut dire pourtant, c’est qu’il s’est passé quelque chose ce jour-là, un événement qui, perturbant les témoins, avec sa passion, sa mort et sa résurrection, a perturbé le monde.
A tout ce qui a été dit et écrit sur la vie de Jésus, une conclusion s’impose. Notre meilleure et presque unique référence pour le connaître: les Evangiles, simples et lumineux. N’en déplaise à certains exégètes, ils nous rapportent les paroles et les témoignages pour tous les temps, que le Christ doit son apparition à l’intervention directe de Dieu, qu’il est le don de Dieu et ouvre une nouvelle ère dans l’histoire de l’humanité.
Que savons-nous, en effet, de Jésus, si ce n’est par les Evangiles, par le Nouveau Testament? Autrement dit, que savons-nous des sources chrétiennes?
En d’autres termes, pouvons-nous et comment, mesurer ce qui sépare le Jésus de l’histoire de la figure de Jésus Christ dans la tradition chrétienne? Son corps crucifié, fut-il celui d’un Dieu, celui d’un homme, ou celui d’une fable hypothétique? Quelles que soient nos croyances et nos convictions, le Christ est vivant à jamais. La parole de Pascal, dit Paul Claudel, vibre tout entière avec une ampleur magnifique dans notre conscience et dans notre cœur: “Il est bon de rappeler, enfin, que le christianisme ne peut être en dehors de la foi.” Un an ou un million, un milliard d’années et un jour, c’est la même chose, aurait dit Jean Guitton, pour celui qui voit les choses du point de vue de Dieu. Tout s’efface devant le miracle de la résurrection, qui est celui de la vie. Car nous sommes déjà ce que nous serons demain et toujours.

 
 “Jamais la voie n’a été aussi dégagée et aussi attrayante. A l’orée du troisième millénaire, les Etats-Unis jouent un rôle éminent dans le développement de la planète et du prochain chapitre de l’histoire de l’Afrique. Son engagement s’avère impératif et favorise les intérêts de l’Amérique.” 

Sandy Berger 
(Conseiller présidentiel pour la Sécurité nationale) 
 

 

  

 


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