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RETRAIT DU SUD: WASHINGTON JUGE "SERIEUSE" L"OFFRE D'ISRAEL
Après quelque hésitation, Washington a pris position envers la proposition israélienne relative au retrait conditionnel de “Tsahal” du Liban-Sud. De fait, le secrétaire d’Etat US, Mme Madeleine Albright (notre photo) a qualifié de “sérieuse” cette proposition et invité le Liban à examiner les moyens de la concrétiser sur le terrain. M. Kofi Annan, secrétaire général de l’ONU, estime que “l’offre de l’Etat hébreu mérite d’être prise en considération”... Ce qui va à l’encontre de la position libano-syrienne, telle que l’a réaffirmée mardi le sommet de Lattaquieh.  

Certains analystes qualifient de “coup de théâtre” et de “volte-face spectaculaire” des Etats-Unis, le fait pour Mme Made-leine Albright d’avoir apporté sa caution à la proposition israélien-ne relative au retrait conditionnel de “Tsahal” du Liban-Sud.
Or, dès le début et après quel-que hésitation, doublée de pru-dence, le chef de la diplomatie américaine avait jugé “utile” pour le Liban d’examiner avec l’Etat hébreu les moyens de concrétiser sa proposition sur le terrain”.
Puis, dans un message adressé à son homologue libanais, au moment où il se trouvait à Paris, Mme Albright a insinué: “Yitzhak Mordahaï, ministre israélien de la Défense, est sincère dans son souhait de parvenir à un retrait du Liban-Sud”, avant d’ajouter: “La propo-sition israélienne mérite d’être examinée, sérieusement, d’autant qu’elle n’est pas en contradiction avec le processus de paix”.
Fait à signaler: M. Kofi Annan, secrétaire général des Nations Unies, s’est prononcé dans le même sens, en se disant disposé à offrir ses bons offices (aux Libanais et aux Israéliens) si ceux-ci lui demandaient d’inter-venir à l’effet de rendre possible l’évacuation de “Tsahal” des portions de notre territoire que ses effectifs occupent, illégale-ment, depuis tant d’années.
Le chef du palais Bustros de-vait s’entretenir de l’offre de Tel-Aviv au cours de sa rencontre, mardi, avec le chef du Quai d’Or-say, dans la capitale française.
Rappelons que l’Union euro-péenne, par la voix de la France, propose une formule de moyen terme pour l’application de la résolution du Conseil de Sécu-rité, celle-ci exigeant le retrait immédiat et inconditionnel des troupes israéliennes du Sud, jusqu’à nos frontières interna-tionalement reconnues.
Le hic de l’affaire, redisons-le une fois de plus, réside dans le manque de confiance manifesté par la partie arabe - spécialement libano-syrienne - à l’égard du gouvernement de Tel-Aviv.
Les responsables israéliens sont soupçonnés de manœuvrer aux fins de dissocier les volets syrien et libanais des négocia-tions et, partant, d’imposer à no-tre pays un accord pareil à celui du 17 mai, que les hautes autori-tés nationales refusèrent de pro-mulguer, en dépit de sa ratifica-tion à une écrasante majorité par l’Assemblée.
De leur côté, les responsables de l’Etat hébreu estiment que “la clé de la solution au Liban-Sud est aux mains des Syriens et non des Libanais”, ainsi que l’a déclaré leur chef d’état-major dans une base de l’Armée du Liban-Sud (ALS).
Pendant ce temps, la situation sur le terrain connaît un regain de tension dans la région fronta-lière, l’aviation ennemie multi-pliant les raids contre les posi-tions du “Hezbollah” à Iklim At-Teffah, sans qu’aucune attaque ait été signalée contre la zone occupée.
Une douzaine de missiles air-sol sont tombés sur Sojod, village déserté, dont les habitations ont été entièrement détruites par les bombardements quasi-quotidiens.
La politique suivie par Israël vise, sans nul doute, à faire pression sur le Liban pour le contraindre à souscrire à sa proposition, relative à un retrait conditionnel. Le sommet libano-syrien de Lattaquieh a réaffirmé le refus de Beyrouth et de Damas des conditions israéliennes, celles-ci visant à vider la 425 de son contenu et à compromettre le processus de paix.
Aussi, a-t-il demandé aux Etats-Unis “d’assumer leur responsa-bilité en tant que “parrain” de ce processus, conformément aux principes définis en 1991 à la con-férence de Madrid et, notamment, celui de “la terre contre la paix”. Les USA s’exécuteront-ils? 


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