Le président Hraoui et M. Boutros Ghali
saluant l’assistance, après que le secrétaire général
de la francophonie eut été décoré du Grand
Cordon de l’Ordre du Cèdre.
Le chef de l’Etat prononçant son discours.
Boutros Ghali: “Le Liban est l’un des piliers du
monde francophone.”
M. Assaad Diab, recteur de l’Université
libanaise.
Le président Hraoui passant en revue la
garde d’honneur à son arrivée au palais de l’Unesco.
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La XIIème
assemblée générale de l’AUPELF-UREF s’est ouverte
au Palais des Congrès à l’Unesco, lundi 27 avril, sous le
patronage du président Elias Hraoui, en présence de M. Boutros
Ghali, ancien secrétaire général de l’ONU, secrétaire
général de la francophonie; de Mme Thi Binh Nguyen, vice-présidente
de la République socialiste du Vietnam, présidente en exercice
de la francophonie.
On notait la présence de quelque cinq cents participants étrangers:
présidents, doyens d’université et directeurs de centres
de recherche, représentant plus de quatre cents établissements
d’enseignement supérieur et de recherche dans le monde.
TROIS GRANDES MANIFESTATIONS
La XIIème assemblée générale de l’Aupelf-Uref,
marquée par trois grandes manifestations, à savoir: l’élection
d’un nouveau conseil d’administration, la tenue d’un colloque sur le thème:
“Mondialisation et francophonie” et un forum de l’innovation scientifique
francophone, aura été l’occasion pour le Liban de réaffirmer
avec force son identité nationale et politique, ainsi que sa vocation
culturelle millénaire. Ce fut un témoignage de la part de
la communauté francophone internationale du recouvrement de sa stabilité,
de sa sécurité et de sa souveraineté, en tant qu’Etat
arabe pionnier d’une arabité éclairée et de la mixité
des courants culturels tendant à la consolidation du mouvement francophone.
Un tremplin politique, avant tout, au plan national avec l’appel du
président de la République au secrétaire général
de la francophonie, lui demandant “de se tenir à côté
de lui pour lui exprimer sa pleine reconnaissance et la gratitude qu’éprouve
le peuple libanais envers les positions courageuses adoptées par
l’ancien secrétaire général des Nations Unies concernant
le Liban-Sud et la revendication de la stricte mise en application de la
résolution 425 du Conseil de Sécurité. Et ce, suite
au bombardement meurtrier israélien de Cana, le 18 avril 1996.”
Le chef de l’Etat devait décorer le secrétaire général
de la francophonie du Grand Cordon de l’Ordre du Cèdre, en rappelant
ses positions héroïques en faveur du Liban.
GRAND MOMENT DE LA FRANCOPHONIE
Le mot d’ouverture a été prononcé par M. Assaad
Diab, recteur de l’Université libanaise. Celui-ci évoque
la mission dévolue à l’U.L. dans le domaine académique.
Après avoir souligné que le grand projet de l’AUPELF
était à portée de la main, M. Gervais dit que “la
charte de la francophonie, adoptée lors du sommet francophone de
Hanoï, impose une adaptation et une évolution constante”, qualifiant
l’assemblée générale de Beyrouth de “grand moment
de la francophonie.”
Intervenant, ensuite, à la tribune, M. Boutros Ghali rend hommage
à la singularité du pays hôte, “qui est, à la
fois, l’un des centres arabes prépondérants et un pilier
de la francophonie.”
Il annonce avoir signé au Caire un protocole de coopération
entre la Ligue arabe et le Secrétariat général de
la Francophonie, l’adoption au sommet de Hanoï de la charte francophone
ayant marqué un tournant décisif dans l’histoire de la francophonie.
M. Ghali insiste, alors, sur la relance de la coopération économique
multilatérale, indiquant que la mondialisation est de nature à
créer un espace de solidarité basé sur le respect
des différences.
PLURALISME CULTUREL ET VOCATION DU LIBAN
Dans son discours, le président de la République, observe
que la tenue, à Beyrouth, du sommet francophone de l’an 2001
était un gage supplémentaire de la part de la communauté
internationale pour l’indépendance, l’unité et l’intégrité
du Liban.
Insistant tout particulièrement sur le pluralisme culturel et
la vocation du Liban, terre d’accueil et de paix, le chef de l’Etat revendique
la mise en application intégrale de la résolution 425 et
remercié tous ceux qui l’ont appuyée, en tête desquels
le secrétaire général de la francophonie.
JOURNÉES RICHES EN COMMUNICATIONS
La première journée s’est ouverte sur un discours du président
de la Chambre, M. Nabih Berri et M. Michel Gervais, président de
l’AUPELF-UREF - lesquels ont été suivis par deux conférences
d’un notoire intérêt: la première de M. Georges Ross,
de l’université de Harvard sur “Les nations du point de vue international
et mondial” au crépuscule de notre millé-naire; la seconde
du père Salim Abou, recteur de l’USJ sur “Les identités en
question”.
Dans la même journée du mercredi 29 courant, se tenaient
deux tables rondes. La première rassemblait MM. François
Crémeaud (Suisse), Camille Chalmers (Université de Haïti),
Dominique Wolton (CNRS-France), Mehdi Lahlou (INSEA-Maroc) et Riccardo
Petrella, professeur à l’université de Louvain - table ronde
présidée par M. Komlavi Fofoli Seddoh, chef de la section
Education à l’Unesco et de nationalité togo-laise.
Alors que la seconde, présidée par M. René Simard,
recteur de l’université de Montréal et qui avait pour thème:
“Promouvoir nos valeurs et nouer des alliances” donnait la parole à
plusieurs orateurs, dont M. Samir Amin (directeur du Forum de Tiers-monde)
qui a traité les atouts de la franco-phonie; M. Bernard Cassen (di-recteur
du “Monde diploma-tique”) avec “Surmonter les inerties”, Antonio Coïmbra
Martins (Centre culturel Gublenkian-Portugal) qui a soulevé la question
de “l’insertion des nations dans la globalisation”, MM. Marwan Hamadé,
ancien ministre et Michel Guillou, directeur de l’AUPELF devaient boucler
cette première journée.
Le jeudi 30 avril devait être aussi riche en communications que
la veille avec la troisième table ronde, présidée
par Bernard Saint-Girons, vice-président de la CPU-France qui a
donné le coup d’envoi avec ce thème inépuisable “L’Université
reconfigurée”, avec les interven-tions de M. Eric Yunod de l’université
de Lausanne, sous le titre de “Nouvelle géographie universitaire,
nouveaux parte-naires”; de M. Michel Combarrous de l’université
de Bordeaux avec “Quelle formation, quels diplômes?”; de MM. Dominique
Lecourt et Eugène Mangalaza, respectivement professeur à
l’université de Paris VII et recteur de l’université de Madagascar
qui ont développé le thème “Pour une nouvelle diffusion
du savoir”; de M. Bachir Souleimane Diagne du Sénégal qui
a commenté comment “Garder, conquérir et reconquérir
l’excellence” et finalement, en conclusion, l’intervention de Lise Bissonnette,
directrice du quotidien canadien “Le Savoir” qui a parlé de “La
responsabilité civique des enseignants et des chercheurs”.
L’ordre du jour de ce colloque s’est achevé par deux ultimes
interventions, celle du président de la mission pour la célébration
de l’an 2000-France, M. Jean-Jacques Aillagon et M. Arthur Bodson recteur
de l’Université de Liège, qui ont entretenu en guise de clôture
leur auditoire, le premier par un sujet autour du “Forum de l’an 2000”
et le second, “Rapport général de synthèse”.
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