DÉPOTOIRS ITINÉRANTS...  

par EDOUARD BASSIL  
 
Les dépotoirs d’ordures sont devenus pareils à l’histoire du pichet à huile. En effet, ils sont au centre des débats politiques, des conversations dans les salons où on cause et au niveau de la rue. 
Il ne se passe pas de jour où on n’entend parler d’un nouveau dépotoir ou du transfert d’un ancien, sous la pression de la population, vers un endroit où sa présence susciterait moins de mouvements protestataires. 
Peine perdue, car étant donné l’exiguité de notre territoire na-tional, un dépotoir, partout où il se trouve, provoque l’ire des citoyens, tant les odeurs nauséabondes qu’il dégage sont gênantes, autant qu’elles sont nocives pour la santé. 
On se demande pourquoi les ser-vices étatiques donnent le feu vert à l’installation de telles décharges à proximité des zones résiden-tielles, tout en étant conscients du grand préjudice que leur présence cause à la population! 
Cette semaine, les habitants de deux cazas - le Kesrouan et Saïda - ont protesté contre l’intention des responsables d’installer des dépotoirs dans leur voisinage. 
Ainsi, les Kesrouanais se sont plaints auprès des ministères qua-lifiés - ceux de l’Environnement, de l’Intérieur et des Ressources hy-drauliques et électriques - pour avoir autorisé le transfert d’un dépotoir à Wata el-Jaouz, au même emplacement que les concas-seurs, au risque de polluer les eaux souterraines dans la région... Ainsi, au lieu du bruit infernal que produisaient ces machines, les habitants humeraient l’air vicié, mêlé aux émanations putrides... 
Saïda a, également, élevé la voix et ses habitants sont parvenus à fermer le dépotoir proche de la ville. La fédération des munici-palités a intimé l’ordre à chaque conseil municipal “de s’occuper, provisoirement, de ses ordures à dater du 1er mai. Et ce, en attendant de trouver une solution définitive à ce problème.” 
L’important, à présent, est que ce provisoire ne soit pas appelé à durer... 

Home
Home