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UNE DECISION INOPPORTUNE: LA SURTAXE DE 2%SUR LES IMPORTATIONS
La surtaxe de 2 pour cent décidée par le gouvernement pour financer la nouvelle échelle des salaires dans le secteur public, soulève un tollé général dans les milieux tant parlementaires, que syndicaux, économiques et populaires. Car, une telle imposition aura pour conséquence, selon les experts, de provoquer une hausse des prix, alors que le citoyen à revenu limité ploie sous le poids devenu insupportable des charges fiscales. Même le ministre de l’Industrie (notre photo) insinue qu’il pourrait résigner ses fonctions officielles, si les matières premières destinées au secteur industriel n’étaient pas exemptées de la surtaxe...

N’en déplaise au ministre d’Etat pour les affaires financières, les prix hausseront dans une proportion excédant de loin 3 pour cent, dès l’application de la décision gouver-nementale imposant une surtaxe de 2 pour cent sur les importations.
De fait, les craintes d’une flambée des prix ont resurgi, les organismes économiques étant les premiers à s’élever contre la décision du gou-vernement, autant que les respon-sables des secteurs productifs.
Ces derniers s’étaient opposés, précédemment, à la taxe de un pour cent sur le chiffre d’affaires; il est normal qu’ils dénoncent la surtaxe de 2 pour cent qui, à leur avis, aura pour conséquence d’accentuer le marasme dont souffre le marché local.
Car la nouvelle hausse des prix aura pour conséquence de réduire les achats de produits de consom-mation courante, en raison de l’in-capacité des citoyens de condition modeste et à revenu limité de se les procurer.
“Les surtaxes douanières, a observé le président Salim Hoss, touchent toutes les classes sociales. Aussi, les pauvres vont-ils s’appauvrir davantage et les nantis s’enrichir encore plus”.
L’ancien chef du gouvernement qu’on ne peut taxer de démagogie, qualifie “d’inopportune”, la nouvel-le surtaxe, d’autant qu’elle affecte les matières premières importées destinées à l’industrie locale.
Puis, le Liban qui doit adhérer à l’accord de partenariat euro-méditerranéen et à l’organisation internationale du commerce, sera tenu d’éliminer, graduellement, ses barrières douanières et de se conformer aux critères de libération du commerce international.
La flambée des prix des biens de consommation aggravera la crise socio-économique et, partant, po-sera d’autres problèmes en plus de ceux auxquels le pays est confronté.
Cela dit, le gouvernement a été bien inspiré en décidant de n’enga-ger aucune nouvelle dépense, avant de lui assurer des recettes corres-pondantes. Le principe est valable et se défend. Mais instituer des surtaxes à l’effet de financer la nou-velle échelle des salaires dans le secteur public, laquelle nécessitera le débours de 400 milliards de livres par an, n’est pas une politique saine.
D’ailleurs, le ministre d’Etat re-connaît la nécessité de trouver d’autres sources de financement “qui ne seraient pas, forcément, des taxes et des impôts indirects”.
Et d’enchaîner: “Nous avons be-soin de parvenir à un changement de mentalité, comme de nous adap-ter aux données et aux réalités nou-velles.” (sic).
Puis, il compte - et le peut-on? - sur le service pour la protection du consommateur pour freiner toute hausse effrénée des prix! Or, ce service s’est montré incapable de lutter, efficacement, contre la fringale du gain rapide des accapareurs et des mercantis.
De plus, on ne peut tabler sur la concurrence entre les commerçants pour stabiliser les prix; le pauvre citoyen paiera donc les pots cassés...
Enfin, les centrales syndicales - les deux CGTL, tant celle reconnues par l’Etat que “l’indépendante”, s’opposent à toute nouvelle imposition avant l’assainissement de la situation sociale. Aussi, menacent-elles de recourir aux moyens négatifs pour mettre en échec la “politique officielle de paupérisation”. 


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