L’action
entreprise à tous les niveaux, en vue de déblayer le terrain
des embûches qui entravent le processus de paix au Proche-Orient,
continue à se buter à l’intransigeance d’Israël. La
conférence quadripartite proposée par M. Tony Blair, Premier
ministre britannique, constitue la tentative de la dernière chance
et M. Martin Indyck, sous-secrétaire d’Etat US pour les affaires
du P.-O. y fonde beaucoup d’espoir... en dépit du scepticisme affiché
par les observateurs.
En raison
de l’intransigeance de Netanyahu, un vent de scepticisme souffle sur la
conférence quadri-partite (américano-anglo-palestino-israélienne)
avant qu’elle se tienne le 4 mai à Londres.
De fait, le Premier ministre israélien a quitté Le Caire
mardi, au terme de son entrevue avec le président Hosni Moubarak,
sans faire aucune déclaration. Mais à son retour en Israël
et après avoir rendu compte de la teneur de ses entre-tiens avec
le Raïs au Cabinet mi-nistériel restreint, il a réitéré
son attachement à sa position relative à l’application conditionnelle
de la résolution 425, en réaffirmant: pas de retrait du Liban-Sud
sans arran-gements de sécurité.
En ce qui concerne le volet palestino-israélien des négociations,
son porte-parole a fait assumer à Yasser Arafat la responsabilité
du gel des pourparlers bipartites et du blocage du retrait de “Tsahal”
de Cisjordanie.
Pourtant, le président Moubarak a conseillé à
“Bibi” de souscrire à la proposition américaine quant au
retrait (dans une proportion de 13%) des zones placées sous le ré-gime
d’autonomie. Leur entretien de deux heures, entrecoupé d’un déjeuner
de travail s’est avéré infructueux.
Un fait est maintenant clair: Netanyahu ne veut pas d’une paix juste
et globale au Proche-Orient, sur la base des principes définis à
la conférence de Madrid, dont celui de la terre contre la paix.
Selon Radio-Israël, M. Moubarak qui avait conféré
la veille avec le président Hafez Assad, n’a rapporté de
la capitale syrienne que la disposition de Damas de reprendre les pourparlers
avec Tel-Aviv au point où ils avaient abouti il y plus de douze
mois.
Tout indique, pour le moment, que la conférence du 4 mai a peu
de chance de déblayer le terrain des embûches qui entravent
le dialogue israélo-arabe. Ce à quoi travaille, ces jours-ci,
M. Miguel Moratinos: l’émissaire européen était attendu
hier jeudi à Beyrouth, venant des bords du Barada, après
une escale à Tel-Aviv et précisé avant d’entre-prendre
sa nouvelle tournée proche-orientale, qu’il n’était por-teur
d’aucune proposition suscep-tible de sortir le processus de paix de l’impasse.
Faisant entendre un son de cloche différent, Martin Indyck,
sous-secrétaire d’Etat US pour les affaires du P.-O. juge le moment
propice à la relance des négocia-tions. Aussi, fonde-t-il
de l’espoir sur la conférence de la City, partant du fait que le
déblocage du volet palestino-israélien, peut aider à
relancer les volets syro-israélien et israélo-libanais.
Naturellement, il faut que Neta-nyahu assouplisse sa position et cesse
de tergiverser à propos du retrait de Cisjordanie et du Liban-Sud.
Il faut espérer que Mme Albright parviendra à l’amener
à évacuer les zones occupées en Cisjordanie dans une
proportion de 13 pour cent.
En ce qui a trait à la 425, M. Kurt Waldheim, ancien secrétaire
géné-ral de l’ONU, soutient que l’Etat hébreu est
tenu d’appliquer cette résolution, votée au temps où
il assumait encore ses charges au palais des Verre, “parce que, affirme-t-il,
elle est suffisamment claire et se passe de toute interprétation.”
En débarquant mardi à Beyrouth, le président fidgien,
a abondé dans le sens de M. Waldheim...
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