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BEATIFICATION GRANDIOSE AU VATICAN DE NEEMTALLAH KASSAB EL-HARDINI

 
Le Saint-Père entouré du président et de Mme Hraoui. 

 
Mme Rafic Hariri saluant le Pape. 

 
Le président Hraoui et Mgr Jean-Louis Tauran durant la réception donnée en la résidence de l’ambassadeur du Liban. 

 
S.S. le Pape entouré du président et Mme Hraoui  
et de la délégation libanaise. 

 
Au premier plan: le président et Mme Hraoui, Mme Rafic Hariri qui a communié par respect à ses voisines, Mme et M. Michel Murr; au second plan, les ministres, le président de la délégation parlementaire et Mme Harb, ainsi que les délégations officielles. 

  
Les photos de ceux qui ont été béatifiés. 

 
La présence libanaise était nettement décelable. 

 
Le patriarche Sfeir faisant son entrée à la basilique Saint-Pierre pour célébrer la messe. Il est suivi des patriarches, des archevêques et des supérieurs des Ordres  
du Liban. 

 
L’ambassadeur du Liban au Vatican, M. Youssef Arsénios, le président Hraoui, le patriarche Sfeir, Mmes Mouna Hraoui et Nazek Hariri. 
 

NEEMTALLAH KASSAB EL-HARDINI
S.S. Jean-Paul II et le patriarche Sfeir durant la cérémonie 
de béatification.
 
De nos envoyés spéciaux : Rania El Hashem et Joseph Melkane.

S.S. Jean-Paul II: “Puisse le Liban devenir davantage une terre de paix, de fraternité et de sainteté” 
“… Seuls les saints savent réunir les gens…”, avait dit le patriarche maronite Nasrallah Sfeir durant le déjeuner offert par l’Ordre maronite libanais et cette réflexion seule pourra résumer tout ce qui s’est passé durant les cérémonies ayant marqué la béatification du Bienheureux père Neemtallah Kassab El-Hardini.  
 
Le président Hraoui présente un des cadeaux-souvenir du Liban au Saint-Père.
Le président Elias Hraoui saluant 
à son arrivée au palais Corinali le président italien, Oscar Luigi Scalfaro.
Cette réflexion du patriarche ne lui est pas venue par hasard, car tout le Liban officiel, spirituel et populaire était représenté au Vatican pour la cérémonie majestueuse. Parmi ceux qui étaient présents: le président de la République, M.  Elias Hraoui et son épouse Mouna, à la tête d’une grande délégation composée de ministres, de journalistes et de personnalités. Une délégation composée de parlementaires et de journalistes  pour représenter le président de la Chambre M. Nabih Berri, était présidée par le député Boutros Harb, accompagné de son épouse Marlène et de MM. les députés Michel Moussa, Sayed Akl, Chaker Abou-Sleiman et Samir Azar; le Premier ministre M. Rafic Hariri était représenté par son épouse Nazek. Egalement présents sur le plan officiel:  MM. Michel Murr et son épouse Sylvie, Michel Eddé, Chawki Fakhoury et Nicolas Fattouche. La Ligue maronite était représentée par son président, M. Pierre Hélou et une délégation; le parti Tadamon par son président M. Emile Rahmé qui était accompagné par son épouse et, la ligue syriaque, par M. Habib Ephrem. 
Le président Hraoui à la tête de la délégation présidentielle avait quitté Beyrouth le vendredi 8 mai, pour y revenir dimanche soir. Durant son séjour à Rome, il a eu des entretiens avec le président italien Oscar Luigi Scalfaro au palais Corinali durant lesquels de nombreux sujets bilatéraux ont été évoqués. Le président italien a exprimé tout son appui pour l’application de la résolution 425 sans aucune modification. 
 

La glace est rompue...
La rencontre du président Hraoui avec 
le Pape Jean-Paul II.
 

RENCONTRE AVEC S.S. JEAN-PAUL II 
Le lendemain, le président Hraoui et la délégation officielle qui l’accompagnait, ainsi que Mme Nazek Hariri ont été au Vatican pour une rencontre avec le pape Jean-Paul II, où le président a eu un  tête-à-tête avec le Souverain pontife.  Après cela, tous deux se sont retirés pour une demi-heure d’entretien durant laquelle le président Hraoui a souhaité que le Saint-Père n’assiste pas aux célébrations devant se dérouler en l’an 2000 à Bethléem où le Christ est né, tant que le gouvernement Netanyahu continue à ne pas respecter ses promesses et n’aide pas à instaurer une paix globale au Proche-Orient. M. Hraoui a déclaré, plus tard, que le Saint-Père lui avait assuré qu’il n’irait pas en Terre sainte si la situation ne changeait pas. Ceci devait être confirmé par le secrétaire d’Etat, le cardinal Angelo Sodano, avec lequel M. Hraoui a eu un entretien. 
Après cela, le président Hraoui a présenté de nombreux cadeaux au Souverain pontife, ainsi qu’un timbre les représentant côte à côte, ayant été émis un an après la visite historique du pape au pays des Cèdres, qui tient une place chère dans son coeur, comme il l’a lui-même toujours affirmé. 
Le pape a salué tous les membres de la délégation individuellement, auxquels il a distribué des chapelets et des souvenirs. 

RÉCONCILIATION HRAOUI-SFEIR 
L’atmosphère générale qui émanait de Sa Sainteté, l’amour et le pardon ont influé sur la réconciliation entre le président Hraoui et le patriarche Sfeir, malgré le fait qu’ils avaient à maintes reprises confirmé que leurs relations étaient normales, alors que toutes leurs attitudes montraient juste le contraire. 
L’ambassadeur libanais accrédité au Vatican, M. Youssef Arsénios, a donné une réception en sa résidence en l’honneur du président Hraoui, à laquelle ont été conviées de nombreuses personnalités diplomatiques, ainsi que les délégations officielles venues du Liban. L’événement ayant marqué la réception fut l’arrivée du patriarche Sfeir à la tête d’une délégation d’archevêques maronites. 
Le président Hraoui a tenu à ce que le patriarche se tienne à ses côtés pour recevoir les invités, avant d’avoir un entretien en tête-à-tête. A la fin, le président a tenu à accompagner personnellement le patriarche jusqu’à sa voiture, signe que le froid ayant caractérisé leurs relations s’est dissipé. 
Le dimanche 10 mai 1998 eut lieu l’événement tant attendu ayant marqué l’histoire du Liban, juste à la même date que l’année précédente, date de la visite du pape au Liban qui a ému le peuple libanais, toutes confessions confondues. Dans l’enceinte du Vatican, se sont croisés des Libanais de toutes les régions  appartenant à toutes les classes sociales, ainsi que des émigrés libanais des quatre coins du globe, malgré le fait que chacun avait une langue différente, mais une seule origine. 

LA BÉATIFICATION 
Les pèlerins se sont dirigés au lieu de la cérémonie depuis les premières heures du matin pour réserver leurs places et, à dix heures pile, heure  de Rome (onze heures à Beyrouth),  la cérémonie majestueuse de béatification du moine Hardini et des onze religieuses espagnoles a commencé. 
La reine Fabiola de Belgique, parente de la carmélite espagnole, Maria Maravillas de Jésus  Pidal y Chico de Guzman, était assise au premier rang de la délégation officielle de son pays; 20.000 pèlerins espagnols environ étaient présents. Des centaines de milliers de croyants de toutes les nationalités assistaient à la béatification. Les délégations officielles et populaires ont assisté avec joie à la cérémonie qui s’est déroulée sous un soleil de plomb. S.S. le pape Jean-Paul II a tenu à donner à la béatification  un aspect important, pour montrer au monde l’intérêt qu’il porte à   l’église maronite et au peuple libanais. La cérémonie et la messe étaient célébrées en latin, arabe, anglais et espagnol et, pour la première fois, des cantiques ont été chantés par la chorale de Kaslik. 

HARDINI, UN EXEMPLE  
DE VIE CHRÉTIENNE ET MONASTIQUE 
Dans son homélie, le pape s’est prononcé en ces termes: “En béatifiant le père Neemtallah Kassab El-Hardini, moine libanais maronite, je voudrais tout d’abord rendre grâce pour mon voyage au pays des Cèdres, il y a exactement un an. Aujourd’hui, c’est une nouvelle fête pour les Libanais du monde entier, car un  de leurs frères leur est proposé comme modèle de sainteté. Tout au long de sa vie monastique, le nouveau Bienheureux  a incarné volontiers la parole des disciples du Christ que nous avons entendue dans la lecture  des “Actes des Apôtres”: “Il nous faut passer par bien des épreuves pour entrer dans le royaume de Dieu”. 
“Cette même lecture nous montre, aussi,  les différents aspects de la mission: la prière, le jeûne et l’annonce de l’Evangile. Par son ascèse rigoureuse, par ses longues oraisons devant le Saint-Sacrement, par son souci de la recherche théologique   et par son attention miséricordieuse envers ses frères, le Bienheureux El-Hardini  est un exemple de vie chrétienne et de vie monastique, pour la communauté maronite et pour tous les disciples du Christ en notre temps. Comme je le rappelais dans l’Exhortation apostolique post-synodale “Une Espérance pour le Liban”, en évoquant saint Basile: “C’est une vie morale et une vie ascétique conformes à l’engagement pris qui poussent à la réconciliation entre les personnes.”(n.53) 
“Désormais, le nouveau Bienheureux est un signe d’espérance pour tous les Libanais, en particulier, pour les familles et pour les jeunes. Homme de prière, il appelle ses frères à avoir confiance en Dieu et à s’engager de toutes leurs forces à la suite du Christ, pour construire un avenir meilleur. Puisse la terre libanaise continuer à être une terre de témoins et de saints et devenir davantage une terre de paix et de fraternité!” 
Enfin, le pape a salué les délégations libanaises et a demandé que le Bienheureux ravive la foi, soutienne la vie chrétienne et affermisse le témoignage des Libanais disciples du Christ au seuil du troisième millénaire. 
Après la messe, un déjeuner a été offert au restaurant “Palazzo  Brancaccio” par le supérieur de l’Ordre des moines libanais maronites, l’abbé Jean Tabet. Les délégations officielles y étaient présentes. Le patriarche Sfeir dans un mot de circonstance, a affirmé que toutes les factions de la population libanaise étaient représentées (là, il faisait allusion à la présence de Mme Hariri et de la délégation parlementaire qui a représenté le président Berri) disant: “Les saints savent bien rassembler”. 
Le président Hraoui dans son allocution  a insisté auprès du  patriarche Sfeir pour que le synode asiatique stipule que Jérusalem ne soit pas juive et que les responsables œuvrent en vue de la libération de la Terre Sainte. 
Enfin, l’abbé Tabet a remercié les personnes présentes de tous leurs efforts. 
Après le déjeuner, le président Hraoui et sa délégation ont regagné Beyrouth. 

LA JOURNÉE DU LUNDI 
Le lundi était un rendez-vous extraordinaire où plus de 11.000 personnes se sont réunies dans la salle Paul VI devant Sa Sainteté pour scander de toutes leurs forces: “John Paul II, we love you” en brandissant les drapeaux libanais, ainsi que des drapeaux de leurs appartenances politiques; on pouvait lire sur une banderole imprimée “Libérez le Liban, libérez Geagea”. 
 Le patriarche Sfeir a remercié le Saint-Père de sa sollicitude à l’égard des Libanais, ainsi que d’avoir proclamé la béatification du père El-Hardini. 
Le Pape a rétorqué en disant: “Je salue tous les pélerins présents à Rome à l’occasion de la béatification du père El-Hardini, en particulier le patriarche maronite, les archevêques, les prêtres, les religieux et les religieuses, spécialement ceux de l’Ordre libanais maronite; j’adresse mes cordiales salutations aux nombreuses personnalités de la société civile qui ont tenu à participer à cette fête religieuse”. 
“Le Père Neemtallah El-Hardini est une figure exemplaire pour les Libanais et un maître de vie spirituelle. Tout d’abord, pour l’Eglise maronite et pour tous ceux qui sont engagés dans le sacerdoce ou la vie religieuse: il leur montre que le premier témoignage auprès   de leurs frères est celui d’une vie de prière intense, rayonnante et fructueuse, grâce à l’action de l’Esprit-Saint. Il est, aussi, un modèle pour les familles, qui ont la tâche  de transmettre la foi aux jeunes et de leur donner le goût de la prière. La famille du nouveau Bienheureux a été un foyer de vocations; ses parents ont su communiquer à leurs enfants le sens de Dieu, du don de soi, de l’amour pour le Christ et pour son Eglise. 
“J’invite donc l’ensemble des chrétiens du Liban à suivre les traces de celui qui est une figure éminente de ce peuple bien-aimé. Chers fils du Liban, sachez demeurer fidèles à votre engagement chrétien, pour être des témoins de l’amour, de la paix et de la miséricorde du Seigneur! Que la Mère de Dieu, pour laquelle  le Père El-Hardini avait une grande affection, intercède pour vous et vous accompagne dans votre recherche spirituelle et dans l’édification d’une société toujours plus fraternelle! Je vous accorde à tous ma Bénédiction apostolique”. 

LA MESSE 
Le long pèlerinage officiel des Libanais à Rome a été clôturé par une messe célébrée pour honorer le nouveau Bienheureux par le patriarche Sfeir, assisté des patriarches, archevêques et présidents des ordres généraux au Liban. La basilique St-Pierre brillait de mille feux, car la paix et la sérénité que reflète ce lieu ne peuvent que mettre tout le monde dans cette atmosphère sainte. 
Un autre fait à signaler, est la grande importance accordée au Liban et à son peuple par le pape Jean-Paul II qui a toujours été à côté des Libanais en toutes circonstances. Les Libanais et, spécialement, les maronites venus des quatre coins du globe, de Jérusalem jusqu’en Australie,  ont été éblouis par la majesté de l’événement et très heureux de pouvoir rencontrer le patriarche Sfeir. 
L’archevêque de la basilique a exprimé sa joie parce que la messe y était célébrée, tandis que la chorale de Kaslik exhalait le parfum du Liban dans cet endroit de culte et de piété. 
Le cardinal Achille Silvestrini a prononcé un mot de circonstance suivi du supérieur de l’Ordre libanais maronite, le père Youhanna Tabet qui a remercié toutes les personnes présentes. 
A la fin, le patriarche a béni les fidèles avec un reliquaire en argent en forme de cèdre contenant des restes  du Bienheureux El-Hardini,  avant de quitter la basilique avec les prêtres et archevêques. 
Les Libanais, les chrétiens et, spécialement les maronites, peuvent, à jamais être sûrs que personne ne fera jamais mal à leur patrie, protégée par le grand amour  que le Pape lui porte. 
Il ne nous reste qu’à répéter  la fameuse devise du Bienheureux El-Hardini: “Le sage est celui qui sauve son âme”; espérons que nous œuvrerons pour sauver nos âmes et notre pays. 

 
 

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