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![]() Trois jours après avoir torpillé le sommet tripartite de la Maison-Blanche, Netanyahu est arrivé dans la capitale fédérale, où il a conféré avec Mme Madeleine Albright, sur les moyens à mettre en œuvre pour relancer le processus de paix au P.O. bloqué depuis plus d’un an. Et ce, après que le secrétaire d’Etat US eut rencontré les repré-sentants de la juiverie améri-caine, dans une tentative de les convaincre d’assouplir la posi-tion du Premier ministre isra-élien, en leur tenant ce langage: “Prenez une décision rapide avant l’effondrement total de l’opération de paix”. Ceci a provoqué une vive réac-tion de la part de Newt Gingrich, président de la Chambre des représentants, qui a accusé le chef du département d’Etat “d’être un agent à la solde des Palestiniens”. Pourtant, tout en tenant à la proposition US relative au retrait de Cisjordanie, la considérant comme “l’unique voie pouvant déboucher sur le règlement de la crise”, Mme Albright a précisé que cette proposition était proche du plan israélien... Mais elle a bien précisé que “l’Amérique n’exercera pas de pressions sur l’Etat hébreu pour l’amener à y souscrire.” En fait, le retrait de la zone soumise au régime d’autonomie, constitue la pierre d’achoppe-ment des pourparlers israélo-US: les Etats Unis insistent pour une évacuation de “Tsahal” de Cisjordanie dans une proporion de 13 pour cent, alors que Tel-Aviv s’en tient à 9 pour cent, tout au plus. “La sécurité d’Israël ne fera pas l’objet d’un compromis”, ne cesse de répéter Netanyahu. Mais il laisse entendre qu’il serait prêt à retirer ses troupes en deux étapes, sans expliciter toutefois les détails de son plan... La partie palestinienne réagit en durcissant sa position: “Pas de sécurité dans la région, si une paix juste et globale n’y est pas instaurée”, affirme Yasser Arafat. A Koweit, ultime étape d’une tournée qui l’a conduit dans plusieurs pays arabes et islamiques, cheikh Ahmed Yassine, chef de “Hamas”, proclame: “Nous ne renoncerons pas à la lutte armée contre Israël avant la libération totale.” Sur le terrain, la situation se détériore dangereusement, la tendance étant de nouveau à l’escalade, pendant que le groupe de contrôle de la trêve poursuit ses conciliabules à Nakoura, sans parvenir à faire respecter les clauses de l’arrangement d’avril. En effet, quelques heures après son inspection de la zone frontalière, (suite à de nouveaux tirs de katiouchas sur la Galilée), Mordehai, ministre israélien de la Défense, lâchait son aviation sur les positions palestiniennes dans la Békaa (celles de Fath-Intifada d’Abou Moussa et du FPLP d’Ahmed Jibril), les raids ennemis ayant fait six tués et vingt blessés, dont sept griève-ment atteints. “Notre mission principale consiste à garantir la sécurité des kibboutzim”, a dit Mordehai. Le processus de paix se trouve donc dans l’impasse, tous les ef-forts déployés pour le débloquer s’étant avérés infructueux. La partie arabe table, à présent, sur l’Union européenne dont elle attend un rôle plus musclé, à l’issue d’une réunion que les sept pays industrialisés tiendront prochainement à Birmingham (Grande-Bretagne). A Paris, après le tête-à-tête Chirac Annan - qui ont exprimé leur inquiétude du gel de l’opé-ration de paix - le parti socialiste français, tout en critiquant “la position négative du gouvernement Netanyahu qui menace cette opération”, s’est prononcé mardi “en faveur d’une solution juste du conflit israélo-arabe garantissant les droits de toutes les parties”. |