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FAUTE DE CONSENSUS, LES ELECTIONS SERAIENT-ELLES AJOURNEES A BEYROUTH?
A l’instar des autres villes et villages du Mont-Liban où des “listes consensuelles” n’ont pu être constituées, il semble aussi qu’à Beyrouth maints obstacles entravent la mise sur pied d’une telle liste, inhérents à des facteurs partisans, claniques ou confessionnels. A l’issue d’un entretien avec le Premier ministre, M. Fouad Boutros (notre photo) a été chargé d’effectuer des contacts, à l’effet de déblayer le terrain de ces obstacles et a promis de révéler les résultats de sa mission dans le plus bref délai... 

Tous les efforts déployés en vue de constituer une liste consensuelle à Beyrouth n’ont donné jusqu’ici aucun résultat, ce qui porte certains milieux à réclamer l’ajournement des élections municipales dans la capitale, en attendant l’élaboration d’une loi répartissant la cité en quartiers ou circonscriptions restreintes, unique moyen d’assurer une représentation confessionnelle et populaire authentique.
Si la loi n’est pas révisée, estiment ces mêmes milieux, le scrutin municipal provoquera une catastrophe à Beyrouth où l’équilibre communautaire est menacé. En effet, une con-troverse est instituée sur le nombre des conseillers mu-nicipaux, de manière à ce que ceux-ci soient à égalité, ce à quoi s’opposent des factions qui prétendent constituer une ma-jorité numérique.
D’autre part, le consensus ne peut être réalisé par la contrainte, ainsi que le soutient M. Tammam Salam, député de Beyrouth, qui définit sa position à ce sujet en ces termes: “Je suis allié au citoyen dans l’intérêt de ma ville; autrement dit, avec les parties existant sur la scène, parmi lesquelles se trouve aujourd’hui le président Rafic Hariri. Devrais-je lui tourner le dos?”
Des instances chrétiennes, dont la Ligue maronite, interviennent dans le débat institué autour de la “répar-tition proportionnelle” des conseillers municipaux dans la capitale, en rappelant qu’en 1952, on comptait parmi ces derniers trois maronites. Aussi, réclament-ils, à présent, un nombre paritaire, en proportion avec les effectifs du conseil municipal.
L’attention du chef du gouvernement a été attirée sur les anomalies de la loi électorale sur base de laquelle sont élus les édiles. Aussi, les responsables sont-ils amenés à exercer des pressions, aux fins de préserver l’équilibre confessionnel et à préconiser la mise sur pied de listes consensuelles (ou de coalition), ce qui prive l’électeur de la liberté du choix et porte atteinte aux principes démocra-tiques.
Nous serions curieux de connaître la réaction du Premier ministre et souhaiterions être fixés sur son intention relative à l’amendement de la loi électorale.
M. Hariri pourrait invoquer le manque de temps et nous lui retorquerions que quiconque a attendu plus de trente-cinq ans le scrutin municipal, peut en-core patienter quelques se-maines, surtout si l’opération prévient les perturbations que la loi actuelle risquerait de susciter, ce qui irait à l’encontre de l’intérêt supérieur de la capitale et de la nation.
Tout compte fait, l’adoption de la petite circonscription serait indiquée dans une cité où la représentation communau-taire pose un problème inex-tricable, aussi difficile à ré-soudre que la quadrature du cercle...
Pourquoi ne pas suivre l’exemple de Paris qui est divisée en plusieurs arrondis-sements, ces derniers tenant lieu de circonscriptions électo-rales et administratives? 


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