Les municipales
constituent un sujet de diversion, éclipsant tant de problèmes
auxquels les Libanais sont confrontés. A tel point, qu’ils se désintéressent
même du Liban-Sud où on signale, cette semaine, une nouvelle
escalade dangereuse. Le président israélien a pressé
Netanyahu de s’entendre avec les Palestiniens sur la proportion des retraits
en Cisjordanie, “le blocage du processus de paix risquant de provoquer
une explosion”. Mais à Pékin où il effectuait une
visite officielle, “Bibi” a usé du même langage dur, refusant
d’assouplir sa position...
Nous
avons écrit, il y a deux semaines, que le scrutin muni-cipal constitue
un sujet de diver-sion détournant l’esprit des ci-toyens de tant
de problèmes qui les préoccupent, ce qui repose le Pouvoir
de tant de tracas. Quelle belle aubaine et quel avantage inespéré
pour les gouvernants!
Ces derniers se la passeront douce jusqu’à l’échéance
prési-dentielle, car d’ici là ils se conten-teront d’expédier
les affaires courantes...
Les municipales sont donc à tel point accaparantes, que la peuple,
transformé en collège électoral, ne pense plus qu’aux
urnes, prêtant volontiers l’oreille aux savoureux commérages
re-latifs aux élections des conseillers municipaux et des moukhtars.
Il en est même arrivé à se désintéresser
de ce qui se passe dans la région frontalière, voire même
à ignorer, délibérément, le Liban-Sud, théâtre
d’une nouvel-le escalade dangereuse, l’artille-rie ennemie s’acharnant
contre Machghara et les positions de la résistance à Iklim
el-Kharroub.
On ne déplore pas, heureuse-ment, de victimes, mais il y a eu
des blessés et onze habitations ont été endommagées,
dans la pre-mière localité par les tirs d’obus.
Naturellement, le comité de surveillance de la trêve devait
se réunir mardi à Nakoura, à l’effet d’examiner cinq
plaintes du Liban et d’Israël. Comme d’habi-tude, les plaignants ont
été renvoyés dos à dos et invités “à
faire montre de retenue”...
La controverse autour de la 425 a été éclipsée
(par la bataille électorale) et on ne prend plus la peine de se
renseigner, jusqu’à la fin du scrutin sur les efforts déployés
à tous les niveaux pour relancer le processus de paix.
En fait, Netanyahu s’est rendu en visite officielle à
Pékin où il a été reçu avec tout le
falbala offi-ciel: fanfare, garde d’honneur et tapis rouge... Les Chinois
ont mis tout le paquet (et on se demande pourquoi!), sans doute parce
qu’ils ont opté pour la “politique des intérêts”, emboîtant
ainsi le pas aux autres grandes puissan-ces...
A Tel-Aviv, le président israélien, Ezer Weisman, pressait
“Bibi” de conclure un accord avec les Palestiniens sur les retraits en
Cisjorfanie, “le blocage du processus de paix, risquant de provoquer une
explosion”.
Fait curieux; M. Weizman a prodigué ce conseil au Premier ministre,
après s’être entretenu avec le leader de la majorité
ré-publicaine et celui de la minorité démocrate au
Congrès US, les-quels avaient fleuri, au préalable
la tombe de Yitzhak Rabin.
“Il n’est pas logique, a dit Weizman, de torpiller l’opération
de paix à cause d’un différend portant sur la proportion
(9 ou 13 pour cent) des retraits de Cisjordanie”.
A Pékin, Netanyahu rejetait, une fois de plus, la proposition
américaine relative à ces retraits et réaffirmait:
“Jérusalem restera la capitale éternelle de l’Etat hébreu”.
Cependant, Mordehai faisait entendre un autre son de cloche: “Notre
pays, a dit le ministre israélien de la Défense, devrait
bien se résoudre, un jour ou l’autre. à un important retrait
de la Cisjordanie occupée”.
Pendant ce temps et au lende-main de la visite du président
Hosni Moubarak, Paris s’em-ploie à concrétiser sa proposition
relative à la tenue d’une confé-rence internationale sur
le Proche-Orient, un émissaire du Quai d’Orsay s’étant rendu
mar-di à Damas pour expliciter l’idée au chef de l’Etat syrien,
à l’appro-che de la visite qu’il se propose d’effectuer en France. |