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![]() La venue au Liban de M. Andrew Robinson, coordonnateur canadien pour le processus de paix, a donné lieu à des commentaires peu à l’honneur du gouvernement d’Ottawa, soupçonné depuis peu par certains milieux locaux et arabes, de favoriser l’implantation des Palestiniens en terre libanaise... M. Robinson a bien affirmé, après d’autres visiteurs portant sa natio-nalité, que son pays se préoccupait, uniquement, d’améliorer les condi-tions de vie des réfugiés, sans plus. Qu’il n’est nullement dans l’inten-tion d’Ottawa d’œuvrer dans un but non avoué et, surtout, de s’im-miscer dans nos affaires intérieures. Le responsable canadien dont le pays préside le groupe de travail sur les réfugiés, a infirmé les rumeurs selon lesquelles “quelque chose se préparerait en coulisses pour l’implantation des Palestiniens au Liban”, avant d’ajouter: “Le Canada est incapable de nuire aux intérêts de ce pays dans le contexte du dossier des réfugiés”. Il a précisé, également, que le gouvernement de Beyrouth encourageait les efforts déployés par la communauté internationale, à l’effet d’améliorer la situation économique des Palestiniens vivant dans les camps. Et de poursuivre: “Notre groupe encourage les négociations bilatérales et c’est au cours de ces négociations que le dossier des réfugiés doit être traité par les parties concernées, la communauté internationale n’ayant pas de réponses toutes prêtes.” M. Robinson pense qu’une solution globale peut et doit être trouvée dans le cadre de ces négociations entre le Liban et la Syrie, d’une part et Israël, d’autre part. Nous avons apprécié, par ailleurs, ses affirmations destinées à rassurer les Libanais par rapport à l’implantation, notamment la déclaration suivante: “Le Canada et le Liban sont des pays amis. Le Canada où vit une importante colonie libanaise, comprend parfaitement vos appréhensions et est incapable de vous causer du tort.” Fait à signaler: le fait pour l’émissaire canadien d’avoir multiplié ses visites aux camps palestiniens dans les différentes régions libanaises, a ravivé les craintes suscitées par une éventuelle installation définitive des réfugiés palestiniens, d’autant que plusieurs milliers d’entre eux ont acquis, il n’y a pas longtemps, la nationalité libanaise... Cela dit, nous revenons à ce que nous ne cessons de ressasser ici depuis des mois, à savoir que le Liban doit être présent aux réunions du groupe international à qui est confié le soin d’examiner les problèmes se rapportant aux réfugiés. En y prenant part, son représentant a la possibilité d’exposer le problème sous tous ses aspects et, surtout, de s’opposer à des décisions qui pourraient être prises, susceptibles de favoriser l’implantation. Malheureusement, les responsables libanais (et syriens) refusent de participer à des négociations bilatérales, tant que les multilatérales n’auront pas débouché sur des résultats concrets. |