LA HONTE EST DANS L'OFFENSE, NON DANS L'EXCUSE... |
![]() Pendant que les médiateurs s’activaient entre le palais de Baabda et les sièges des Ordres de la Presse et des journalistes, pour tenter de parvenr, à propos de l’incident ayant opposé, samedi dernier à Bteghrine, le chef de l’Etat au rédacteur en chef d’Ach-Chirah, à une solution de compromis de nature à sauvegarder la dignité de la Présidence et du Quatrième Pouvoir (en la personne offensée d’un confrère), des pêcheurs en eau trouble, comme les a qualifiés le bureau médiatique du chef du gouvernement, sont entrés sur la ligne pour essayer de brouiller les présidents de la République et du Conseil. En effet, certains ont attribué au président Hraoui des réflexions désobligeantes à l’égard du Premier ministre, soupçonné d’être à l’origine de l’incident et, aussi, d’avoir incité M. Hassan Sabra contre la magistrature suprême, dans le cadre de la campagne que son journal a menée contre Baabda, à cause du projet relatif au mariage civil facultatif. M. Hariri s’est rendu au palais présidentiel et a conféré avec le ministre de l’Intérieur - au domicile duquel s’est produit l’incident - pour en traiter les séquelles et dissiper le malaise ayant plané sur le climat politique et médiatique. M. Hariri a réaffirmé son souci “de préserver le prestige de la Présidence et de la maintenir en tant qu’instance de recours pour tous les Libanais, parce qu’elle constitue l’une des composantes nationales.” Cependant, les milieux proches de Baabda se sont empressés de démentir les propos attribués à M. Hraoui qui a été au centre de concertations auxquelles ont participé plusieurs membres du Cabinet. Toujours est-il que l’incident n’a pas été clos, les deux parties concernées restant sur leur position. Il semble que le communiqué diffusé lundi par les Ordres de la Presse et des journalistes, au terme d’une réunion conjointe, n’a pas été du goût du président de la Rémublique qui n’a pas jugé convenables certains termes utilisés dans le texte. De plus, certains confrères ont proposé le boycottage du palais présidentiel, une grève de protestation et même le recours à la justice, “la solution devant intervenir dans le cadre de la loi, de la démocratie et du respect mutuel”. Aussitôt après la publication du communiqué de la Presse, la coterie présidentielle a dénoncé les “offenses” commises contre cette instance. Les deux Ordres ont estimé que “l’incident dépasse la personne d’un confrère (Hassan Sabra) pour atteindre la Presse tout entière et constitue un dangereux précédent dans les relations entre cette dernière et les responsables”. Le communiqué comportait, également, ce passage: “Nous avons décidé de répliquer à cet incident avec nos armes, c’est-à-dire par le verbe. Nous refusons que la riposte au verbe se fasse par une gifle, même présidentielle... La Presse, pilier de la démocratie, ne peut faire fi de sa dignité, ni sacrifier sa liberté.” La honte est dans l’offense, non dans l’excuse... |