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![]() Ayant passé sa dernière jour-née dominicale au Chouf, qu’il a qualifiée de “touristique” - ainsi, d’ailleurs, que son hôte, le minis-tre des Déplacés - l’ambassadeur des Etats-Unis n’a pu s’empêcher d’évoquer certaines questions d’ordre politique, inhérentes à la conjoncture locale et régionale. Officiellement, le diplomate américain s’est rendu dans la région choufiote où se trouve une réserve de cèdres. Il s’est réjoui de voir ces arbres vivants et, surtout, de la façon dont ils sont préservés (comparés à ceux de Bécharré). “Car, dit-il, il est important de sauvegarder l’envi-ronnement pour l’avenir du pays et des générations montantes”... Le ministre-hôte n’a pas pu s’empêcher, quant à lui, de décocher quelques fléchettes en direction de ses collègues - “loin du bruit des carrières de certains ministres et de la reconstruction sauvage de Beyrouth.” Cependant, l’ambassadeur US n’a pu éluder les questions des reporters qui l’interrogeaient à propos de l’échange de prison-niers et des restes des martyrs entre le Liban et Israël, opération qu’il a jugée “positive”. “J’espère, a-t-il ajouté, que cette démarche sera suivie d’autres initiatives similaires profitables aux deux parties”. Et M. Richard Jones d’enchaî-ner: “Je souhaite que les échan-ges entre le Liban et l’Etat hébreu ne se limitent pas aux cadavres et aux prisonniers, mais s’étendent, aussi, aux échanges de marchan-dises et aux relations amicales, dans leur intérêt réciproque. C’est notre objectif à longue échéance et j’espère qu’il se réalisera un jour”... Ce jour est-il proche ou éloigné? M. Jones n’a fixé aucun délai, ni cité aucune date, même approximative... Ainsi, l’ambassadeur a été pris au piège et n’a pu occulter son “idée de derrière la tête”... Pourtant, le Liban officiel - et le “Hezbollah” par la voix de son secrétaire général - ont nié tout caractère politique ou de toute nature, autre qu’humanitaire, à l’échange intervenu entre le Liban et Israël, par le canal du CICR. Dans ce même ordre, il y a lieu de faire état de la proposition de Benjamin Netanyahu relative à la tenue d’une “nouvelle conféren-ce multinationale, en Espagne, à l’instar de celle de Madrid.” M. José Maria Aznar, Premier ministre espagnol, s’est dit favo-rable à une nouvelle conférence de paix au Proche-Orient, en po-sant comme condition que “Madrid II poursuive le processus entamé en 1991... et n’élimine pas ce qui a été déjà réalisé avant et après Oslo”. Reste à savoir si Washington y souscrira, la capitale fédérale considérant cette région du globe comme une “chasse gardée”, preuve en est qu’elle ne voit pas d’un bon œil toute initiative de la part de l’Union européenne à laquelle elle refuse de donner son aval. En ce qui concerne la nouvelle proposition de “Bibi” - une de plus - elle vise, sans nul doute, à noyer le poisson et à gagner du temps, parce que le Premier ministre israélien veut instaurer la paix à ses propres conditions, c’est-à-dire en prenant tout sans rien donner en retour: ni la terre, ni les droits spoliés des Palestiniens et des Arabes. D’ailleurs, le président Hosni Moubarak l’accuse de chercher, une fois de plus, à torpiller le processus amorcé à Madrid et à Oslo. |