SE FELICITANT DE LA PROCHAINE VENUE DU PRESIDENT ASSAD
SALIM HOSS: "SI ELLE A LIEU, LA VISITE COURONNERA LE ROLE POSITIF DE LA SYRIE AU LIBAN"

Connu pour sa pondération, sa longueur de vue et son opposition constructive, le président Salim Hoss est l’un des rares hommes politiques au Liban à incarner le véritable homme d’Etat.
Il se signale par son esprit réaliste et ses vastes connaissances, surtout au plan de la finance et de l’économie, comme par ses prises de position franches, maintenues à l’abri de toute démagogie.
Notre première question a porté sur le problème sécuritaire dans son ensemble, suite aux roquettes qui ont explosé non loin de l’ambassade US à Aoukar et à l’attentat à la voiture piégée de Dora.
 

LA SÉCURITÉ VISÉE
“Il ne fait pas de doute, dit M. Hoss, que la sécurité au Liban est visée par ces incidents que nous réprouvons tous.”
Invité à évaluer les résultats des élections municipales et des moukhtars, le député de Beyrouth émet ces réflexions: “L’important est que le scrutin municipal s’est déroulé dans un climat paisible et cela constitue en lui-même un exploit. Est-il besoin de rappeler que j’étais parmi les premiers à réclamer l’organisation de telles élections dans mes multiples interventions à la Chambre des députés?”

- Qu’auriez-vous à dire des municipales telles qu’elles se sont déroulées dans la capitale?
“Le Rassemblement parlementaire national dont je me réclame, a proposé que le scrutin à Beyrouth ait lieu sur la base du quartier; c’est-à-dire la petite circonscription. Il est regrettable que notre proposition n’ait pas été retenue.
“Celle-ci assure une représentation parfaite de la ville dont chacun des douze quartiers, serait représenté par deux membres au conseil municipal. De cette manière, on préserve la représentation nationale, autant qu’une répartition équilibrée des sièges au sein de la municipalité.
“En ce qui concerne la façon dont les municipales ont été supervisées, il aurait été préférable pour le Pouvoir de rester neutre et à égale distance de toutes les listes en lice.
“Puis, la liste consensuelle de Beyrouth a groupé des forces politiques connues, rendant le résultat du scrutin tributaire de la volonté et même d’une décision de toutes ces forces réunies.”

- Comment jugez-vous le résultat du scrutin?
“Il aurait été différent sans la participation au sein d’une même liste des Arméniens, du “Hezbollah”, de la “Jamaa islamiya”, des Kataëb et des “Forces libanaises”.
“Il y a lieu de relever le faible taux de participation au vote. La proportion dans la capitale n’a pas excédé 30 pour cent, alors qu’elle a atteint 60,65 et même 70 pour cent dans d’autres circonscriptions.”

- A quoi attribuez-vous le faible taux de participation au vote?
“Il y a plusieurs raisons à cela, la plus importante étant la “liste des forces coalisées” et la campagne médiatique menée en sa faveur.
“Les citoyens ont eu la nette impression que la bataille était perdue à l’avance pour les forces non représentées au sein de cette liste.”
Le président Hoss rend hommage, ici, à l’Armée et aux FSI “pour avoir assuré l’ordre et la sécurité durant l’opération électorale.”

WASHINGTON SOUTIENT ISRAËL CONTRE LES ARABES
- Venons-en, à présent, à la crise du Proche-Orient et, spécialement, au projet du “Grand Jérusalem” élargissant les limites administratives de la Ville sainte. Qu’en pensez-vous?
“La question de Jérusalem est fondamentale par rapport aux Palestiniens et aux Arabes. Le fait pour l’accord d’Oslo de n’avoir pas mentionné cette ville dans le texte final, a fourni à Israël un prétexte pour torpiller le processus de paix; ce à quoi s’emploie en ce moment le gouvernement de Netanyahu.”
Le président Hoss enchaîne: “Il faut dire que la position américaine a enhardi l’Etat hébreu et l’incite à persévérer dans sa politique belliciste.
“Tout le monde se souvient de la décision du Congrès US relatif au transfert du siège de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem.
“Puis, il est de notoriété publique que l’Administration américaine s’abstient d’exercer la moindre pression sur Israël pour l’amener à assouplir sa position. Tel de réduire sa subvention annuelle de l’ordre de 3 milliards de dollars, sans perdre de vue l’appui sans limite que Washington apporte à l’Etat, aux Nations Unies et en dehors de l’organisation internationale.”

- L’horizon paraît actuellement bouché par rapport au processus de paix...
“A mon avis, les données de la crise n’ont pas changé et la politique suivie par Netanyahu ne peut déboucher sur la paix... Il n’y a donc pas de paix dans un avenir prévisible, à moins d’un changement au niveau de la classe politique en Israël.”

- Il serait question d’une visite que le président Hafez Assad effectuerait au Liban avant le mois d’octobre...
“Le Liban tout entier sera heureux d’accueillir le président Assad, dont la visite couronnera le rôle positif dont s’acquitte la Syrie au Liban, surtout au niveau de la crise libanaise et l’appui apporté au Liban dans l’édification de l’Etat, face à l’agression permanente de l’ennemi israélien.”

(Propos recueillis par JOSEPH MELKANE)

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