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P.-O.: LE VOTE A L'ONU PRELUDE 
A LA RECONNAISSANCE DE L'ETAT PALESTINIEN
 
Malgré l’opposition des USA, d’Israël et de deux autres mini-Etats, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté à une grande majorité le projet de résolution relevant le statut de la Palestine aux Nations Unies au rang de “super-observateur”. Ceci confère à la délégation palestinienne les mêmes droits qu’un Etat membre, excepté le droit de vote et celui de présenter des candidats. Il s’agit, pense-t-on, d’un prélude à la reconnaissance de l’Etat palestinien que le président Arafat semble devoir proclamer en mai 1999.
Comme on peut le lire ailleurs dans cette livraison (voir l’inter-view de M. Yasser Arafat), le pré-sident de l’Autorité palestinienne n’a pas désespéré de voir aboutir les efforts déployés par le président Clinton et Mme Albright, en vue de relancer les négociations de paix bloquées depuis près d’un an et demi.
Ces derniers jours, les milieux officiels US faisaient état “d’indi-ces encourageants permettant d’espérer en une prochaine éclaircie”.
Le chef de la diplomatie amé-ricaine confiait même à CNN que “les Etats-Unis étaient sur le point d’aplanir les obstacles en-travant l’opération de paix”, sans fournir, toutefois, aucun détail.
De son côté, le ministre israélien de la Défense, Morde-hai, insinuait que la décision relative au retrait de Cisjordanie pourrait être prise dans les jours à venir”. Mais il n’a pas précisé dans quelle proportion...
Alors que Netanyahu se confinait dans un mutisme imperturbable, Ariel Sharon, ministre des infrastructures, mettait en garde contre “un retrait au-delà de 10 pour cent, car cela constituerait une menace pour la sécurité de l’Etat hébreu”.
Dans le même temps, Pales-tiniens et Israéliens parvenaient à un projet d’accord déterminant les conditions conformément auxquelles les premiers pour-raient se déplacer dans la zone placée sous le régime d’autono-mie et entre cette dernière et le territoire israélien.
A New York, l’Assemblée générale de l’ONU adoptait, en dépit de l’opposition des Etats-Unis et le refus d’Israël, un projet de résolution relevant le statut de la Palestine aux Nations Unies au rang de “super-observateur”. Ceci lui confère, pratiquement, les mêmes droits qu’un Etat membre, excepté le droit de vote et celui de présenter des candi-dats aux organismes spécialisés de l’ONU. En revanche, la Pales-tine peut désormais participer aux travaux et aux conférences de l’organisation internationale.
Autre avantage: elle pourra se porter coauteur de projets de résolutions et de décisions touchant la Palestine et le Proche-Orient. Après avoir siégé aux côtés des autres observateurs - ceux de la Croix Rouge interna-tionale et l’Organisation pour les migrations - les Palestiniens prendront place dans les travées où la Suisse et le Saint-Siège sont admis.
C’est un grand acquis au plan moral et juridique. Dorénavant; la délégation palestinienne aura la possibilité de porter plainte contre l’Etat hébreu pour ses agressions et ses violations quasi-quotidiennes de la loi internatio-nale et, surtout, de réclamer son respect des résolutions relatives au conflit proche-oriental. Et, partant, d’exiger l’application à son encontre de sanctions, en vertu de la procédure habituelle.
Aussitôt, la presse israélienne se faisait l’écho de rumeurs selon lesquelles la France reconnaîtrait l’Etat palestinien dès sa procla-mation à la fin la phase définitive - soit en mai 1999 - ce que le Quai d’Orsay s’est empressé de démentir... 

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