LA CONFERENCE DE PRESSE DU PRESIDENT ASSAD

Dans son entretien avec les journalistes, avant son départ de Paris, le président syrien a annoncé qu’avant la fin de cette année, il effectuerait une visite au Liban. “Cette visite n’est nullement motivée par des considérations officielles. S’il est vrai que la plupart des visites entre nous se déroulent en Syrie, cela n’est sans doute dû qu’aux circonstances”.

Le chef de l’Etat syrien donnant une conférence de presse 
à l’hôtel Marigny où il logeait au cours de sa visite à Paris.

Minimisant l’importance des relations diplomatiques entre les pays arabes: “Je n’estime pas qu’elles soient une nécessité. Les Libanais et nous, sommes unis par de longues années d’Histoire. Nous avons beaucoup de choses en commun. Aussi, n’entretenons-nous pas de relations diplomatiques...”
Le président Assad a, d’autre part, indiqué que son pays ne voulait pas intensifier son armement “alors que nous tentons de parvenir à la paix dans la région”! Par ailleurs, pour trouver une solution à l’impasse du processus de paix, il a relevé que “de nombreuses parties œuvraient à cette fin, en soulignant toutefois qu’il existait des divergences dans les points de vue et qu’il faudra longtemps pour régler ces problèmes qui sont sérieux”.
En ce qui concerne le Liban-Sud, les Israéliens se devaient de “le quitter comme ils étaient venus” et le président d’ajouter: “La France partage absolument ce point de vue”. Mais il a exprimé une certaine inquiétude à propos du rapprochement israélo-turc avec cette réflexion: “Nous ne pouvons pas dire que les intentions soient bonnes!”


Le Premier Syrien saluant la foule qui l’acclame à son arrivée à l’Hôtel de ville.

LES RETOMBÉES DE LA VISITE
“La Syrie joue un rôle stratégique dans la région. Sans elle, la paix ne pourra pas se faire. Il est donc indispensable d’entretenir un dialogue permanent avec elle - d’où la visite d’Etat du président syrien. Celle-ci aura permis de confirmer et de consolider le rôle de la diplomatie française au Proche-Orient”, selon les propres termes du ministre français des Affaires étrangères.
Le ministre syrien de l’Information, pour sa part, a estimé essentiel d’unifier les efforts arabes, européens et américains pour relancer le processus de paix tout en se félicitant de la position française sur ce plan. Il a qualifié textuellement de “réussite totale, selon tous les critères politiques et diplomatiques, la visite du président Assad. “Nous apprécions, a-t-il relevé, la position commune et harmonieuse du président Jacques Chirac et de son Premier ministre Lionel Jospin sur le problème essentiel du retrait d’Israël des territoires syrien et libanais occupés”.
Le Figaro pour sa part, reproduit une déclaration du président du Conseil libanais, M. Rafic Hariri: “Je suis convaincu, qu’après la visite du président Assad à Paris, la France jouera un rôle plus actif dans le processus de paix du Proche-Orient. La France, a-t-il poursuivi, vient d’y faire une nouvelle rentrée, la 1ère s’est effectuée par la porte libanaise; celle-ci par la porte syrienne  qui compte davantage, puisque la Syrie détient la clé de la paix au Proche-Orient.”
Le Premier ministre libanais, qui recevait Le Figaro dans sa luxueuse résidence, a ajouté: “Connaissant la France et la Syrie comme je les connais, je suis convaincu que le président Assad vient de faire un pas très important en direction du monde occidental et, en particulier, de l’Europe. Ce qui a été réalisé sur le terrain politique servira de base à la coopération dans les autres domaines économiques et culturels notamment. Il est allé à Paris avec la volonté claire et nette de créer un partenariat stratégique avec la France.”
Au moment de l’interview, M. Hariri a dit ignorer si les Français avaient incité le président Assad à ne pas œuvrer à la prolongation du mandat du président Elias Hraoui. “Je ne suis pas au courant, mais tout le monde sait que l’élection présidentielle doit se tenir en octobre”.


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