Minimisant l’importance des relations diplomatiques entre les pays arabes:
“Je n’estime pas qu’elles soient une nécessité. Les Libanais
et nous, sommes unis par de longues années d’Histoire. Nous avons
beaucoup de choses en commun. Aussi, n’entretenons-nous pas de relations
diplomatiques...”
Le président Assad a, d’autre part, indiqué que son pays
ne voulait pas intensifier son armement “alors que nous tentons de parvenir
à la paix dans la région”! Par ailleurs, pour trouver une
solution à l’impasse du processus de paix, il a relevé que
“de nombreuses parties œuvraient à cette fin, en soulignant toutefois
qu’il existait des divergences dans les points de vue et qu’il faudra longtemps
pour régler ces problèmes qui sont sérieux”.
En ce qui concerne le Liban-Sud, les Israéliens se devaient
de “le quitter comme ils étaient venus” et le président d’ajouter:
“La France partage absolument ce point de vue”. Mais il a exprimé
une certaine inquiétude à propos du rapprochement israélo-turc
avec cette réflexion: “Nous ne pouvons pas dire que les intentions
soient bonnes!”
LES RETOMBÉES DE LA VISITE
“La Syrie joue un rôle stratégique dans la région.
Sans elle, la paix ne pourra pas se faire. Il est donc indispensable d’entretenir
un dialogue permanent avec elle - d’où la visite d’Etat du président
syrien. Celle-ci aura permis de confirmer et de consolider le rôle
de la diplomatie française au Proche-Orient”, selon les propres
termes du ministre français des Affaires étrangères.
Le ministre syrien de l’Information, pour sa part, a estimé
essentiel d’unifier les efforts arabes, européens et américains
pour relancer le processus de paix tout en se félicitant de la position
française sur ce plan. Il a qualifié textuellement de “réussite
totale, selon tous les critères politiques et diplomatiques, la
visite du président Assad. “Nous apprécions, a-t-il relevé,
la position commune et harmonieuse du président Jacques Chirac et
de son Premier ministre Lionel Jospin sur le problème essentiel
du retrait d’Israël des territoires syrien et libanais occupés”.
Le Figaro pour sa part, reproduit une déclaration du président
du Conseil libanais, M. Rafic Hariri: “Je suis convaincu, qu’après
la visite du président Assad à Paris, la France jouera un
rôle plus actif dans le processus de paix du Proche-Orient. La France,
a-t-il poursuivi, vient d’y faire une nouvelle rentrée, la 1ère
s’est effectuée par la porte libanaise; celle-ci par la porte syrienne
qui compte davantage, puisque la Syrie détient la clé de
la paix au Proche-Orient.”
Le Premier ministre libanais, qui recevait Le Figaro dans sa luxueuse
résidence, a ajouté: “Connaissant la France et la Syrie comme
je les connais, je suis convaincu que le président Assad vient de
faire un pas très important en direction du monde occidental et,
en particulier, de l’Europe. Ce qui a été réalisé
sur le terrain politique servira de base à la coopération
dans les autres domaines économiques et culturels notamment. Il
est allé à Paris avec la volonté claire et nette de
créer un partenariat stratégique avec la France.”
Au moment de l’interview, M. Hariri a dit ignorer si les Français
avaient incité le président Assad à ne pas œuvrer
à la prolongation du mandat du président Elias Hraoui. “Je
ne suis pas au courant, mais tout le monde sait que l’élection présidentielle
doit se tenir en octobre”.