Nul ne peut prétendre dans le monde arabe et partout dans le
monde, empêcher cette révolution de franchir les frontières
de son pays.
En dépit de cela, la liberté de la Presse, d’opinion
et d’expression dans les Etats arabes, à l’ombre de la régression
qu’elle a enregistrée au cours des dernières années,
a été la grande obsession ayant dominé les travaux
de la commission des libertés ayant tenu ses assises, la semaine
dernière à Beyrouth, à l’invitation de son président,
M. Melhem Karam, également président de l’Ordre des journalistes
libanais et vice-président de la Fédération des journalistes
arabes.
Au cours de la séance inaugurale, les congressistes écoutent debout l’hymne national. |
MM. Sami Mnayès, Melhem Karam, Ibrahim Nafeh et Mohamed Baalbaki. |
LA “DÉCLARATION DE BEYROUTH”
L’inquiétude sur les libertés arabes et, en tout premier
lieu, la liberté de la Presse était évidente, non
seulement parmi les membres de la commission, mais également parmi
les penseurs, les représentants des médias, les hommes politiques
et les confrères arabes.
Ceux-ci ont suivi ses travaux durant trois jours, ces derniers ayant
comporté des réunions à huis clos au cours desquelles
des dialogues chauds ont été institués; une séance
oratoire s’étant caractérisée par le souci de préserver
les libertés; enfin, la proclamation des recomman-dations et des
décisions, consignées dans un dossier précieux appelé
“Déclaration de Beyrouth”.
Cette dernière a été considérée
par les congressistes, étant donné les prises de position,
les principes et les règles qu’elle définit, comme base de
toute action qu’entreprendra la commission des libertés en vue de
défendre les journalistes et leurs libertés partout dans
le monde arabe.
Au cours des dernières années, la commission des libertés
n’a pu accomplir tout ce qu’elle était tenue de faire, pour mettre
en échec toutes les tentatives visant à bâillonner
les libertés, à l’exception des communiqués qu’elle
a diffusés au Caire et à Beyrouth, appelant à la vigilance
face aux machinations ourdies contre les libertés médiatiques.
Il est apparu que sa caisse était vide, à l’instar de
la caisse de la FJA, sauf de sommes dérisoires ne permettant pas
une action efficace dans ce domaine.
MM. Ahmed Soueid, le président Salim Hoss, Bassem Sabeh, Robert Ghanem, Mgr el-Hachem, et Me Raymond Eid. |
Le président Rafic Hariri recevant les délégations arabes en sa résidence de Koraytem. |
DON DE 250.000 DOLLARS DE HARIRI
Dès qu’il en a été informé, le président
Rafic Hariri s’est adressé aux membres de la commission en ces termes:
“Comment pouvez-vous agir et être efficace si vous ne disposez pas
d’argent? Votre mission sublime et grave a besoin d’être soutenue
et quiconque en a les moyens est appelé à vous apporter son
appui.
“Les positivismes dont jouissent les sociétés et les
collectivités, a déclaré M. Melhem Karam, elles le
doivent à la liberté. Plus celle-ci est sauvegardée
et raffermie, plus l’homme devient capable de donner et de réaliser
plus de progrès.”
C’est ce qu’a également dit M. Bassem Sabeh, ministre libanais
de l’Information à M. Ibrahim Nafeh, président de la FJA,
en lui remettant le chèque de 250.000 dollars, représentant
le don offert par le président Hariri à la caisse de la commission
des libertés, laquelle espère recevoir plus de donations,
afin de pouvoir entamer une action destinée à sauvegarder
la liberté de la Presse et d’opinion dans le monde arabe.
Dans une séance de travail tenue à huis clos par ladite
commission, M. Nafeh a émis ces réflexions: “Dans certains
Etats arabes, des plumes s’exposent à la persécution à
travers des législations élaborées en vue de bâillonner
la liberté de la Presse.
“De même, des journalistes s’exposent au chantage, aux menaces
et à la limitation de leur capacité de s’exprimer. Alors
que l’arrestation préventive s’est atténuée dans la
plupart des pays du globe, cette peine reste en vigueur dans notre monde
arabe, ce qui constitue une atteinte inadmissible aux libertés journalistiques.”
Le président Berri entouré de MM. Mohamed Obeid, Mohamed Baalbaki, Ibrahim Nafeh et Melhem Karam.. |
Parmi les membres du corps diplomatique présents à la séance d’ouverture, les ambassadeurs du Soudan, de Tunisie, de Libye et du Koweit. On reconnait, aussi, M. Zouhair Osseiran, ancien président de l’Ordre de la Presse (portant des lunettes). |
INTERVENTIONS DE KARAM ET NAFEH
Au cours de la même réunion, M. Melhem Karam a appelé
à l’adoption de résolutions fermes que le bureau permanent
de la Fédération des journalistes arabes entérinera
au cours de la réunion qu’il doit tenir incessamment. Et ce, à
la lumière de deux affaires vécues, dernièrement,
par la Presse arabe: Primo, le fait pour le président de la République
libanaise d’avoir administré une gifle au journaliste Hassan Sabra,
rédacteur en chef de la revue “Ach-Chirah” et secrétaire
de l’Ordre de la Presse,
“Secundo, la condamnation à six mois de prison du journaliste
koweitien, Mohamed Jassem el-Sakr, rédacteur en chef du journal
“Al-Qabas”, suite à un procès qui lui a été
intenté pour la publication d’un article qualifié de diffamatoire...
“Quant aux recommandations qui seront prises, a dit encore M. Karam,
elles devront être à la dimension de notre amour pour la liberté
et des atteintes à notre dignité, afin que notre tolérance
ne se métamorphose pas en début d’esclavage que nous ne sommes
pas disposés à admettre ni à subir.”
Dans son intervention, M. Salaheddine Hafez, secrétaire général
de la FJA, a évoqué les questions chaudes auxquelles la Presse
est, actuellement, confrontée, telles l’affaire de la “gifle présidentielle”,
la peine de prison infligée à el-Sakr, l’assassinat des journalistes
en Algérie, le renforcement des sanctions dans les affaires d’imprimés
dans certains Etats arabes et le maintien de l’arrestation préventive.
Aussi, a-t-il appelé à une prise de position ferme, partant
de la réactivation de la commission des libertés, aux fins
de faire comprendre à quiconque ne veut pas comprendre, que nous
vivons à l’ère des renseignements et des libertés
dans toute l’acception de ces termes. Et que nul ne pourra plus, dorénavant,
freiner la vague des renseignements si hautes que soient ses frontières.
SABRA EXPOSE “L’INCIDENT DE BTEGHRINE”
Au moment où la commission était réunie, notre
confrère Hassan Sabra est arrivé et a exposé en détail
ce à quoi il s’est exposé au domicile du vice-président
du Conseil, ministre de l’Intérieur à Bteghrine et comment
le président Elias Hraoui l’a giflé en lui adressant des
propos déshonorants. Et ce, quand il s’est approché de lui,
après avoir présenté ses condoléances à
M. Michel Murr.
M. Sabra a dit qu’il ne voulait pas que cet incident fût un motif
d’atteinte à la première présidence. C’est pourquoi,
il a eu recours aux Ordres de la Presse et des journalistes pour défendre
la liberté de la Presse et faire face à quiconque tenterait
d’attenter à sa dignité.
Quant au recours à la Justice, il avait pour but de prévenir
des développements que personne ne tolèrerait par rapport
à cette affaire, d’autant que tous les Libanais tiennent à
maintenir la présidence de la République à l’abri
de toute atteinte.
Puis, M. Sami Mnayès, député koweitien et vice-président
de la FJA, a expliqué le cas de Mohamed Jassem el-Sakr, avant de
préconiser un nouveau procédé sur base duquel il faut
traiter les affaires en rapport avec les libertés, le précédent
procédé s’étant avéré inefficace. “Nous
avons besoin, dit-il, d’un plan d’action sérieux et courageux, tenant
lieu de rempart face à toute tentative d’intimider la pensée
et de l’apprivoiser dans le monde arabe”.
CRÉATION D’UNE CAISSE DE SOUTIEN AUX
LIBERTÉS
M. Mnayès a proposé la création d’une caisse de
soutien aux libertés, acceptant les donations affranchies de toute
condition, ces fonds devant être utilisés, en cas de besoin,
pour défendre la liberté partout dans le monde arabe. “Nous
ne pouvons réaliser des victoires et défendre la liberté
sans argent. Je rêve d’une caisse disposant de cinq millions de dollars,
visant à financer des plans et une action destinés à
mettre un terme aux atteintes aux libertés, ce qui se traduit par
leur consolidation. Ceci constituera une victoire pour l’homme arabe lui-même”.
M. Ibrahim Nafeh a donné l’accord de la FJA à la création
de la caisse et appelé à une action efficace de nature à
effacer trente années d’inaction et d’improductivité, en
raison des circonstances difficiles que traversait la fédération.
Ensuite, un débat a été institué autour
de la nécessité d’élaborer un “pacte d’honneur unifié”
pour la Presse arabe, reposant sur les principes prônés par
la Fédération des journalistes arabes, en tête desquels
la liberté et la responsabilité, les corporations affiliées
à la FJA devant s’engager vis-à-vis de ce pacte, ce qui consolidera
la position de la Presse et lui redonnera beaucoup de son éclat
qu’elle a perdu au cours des précédentes années de
régression.
QUESTION JUDICIEUSE
A ce propos, M. Joseph Kossayfi, trésorier de l’Ordre des journalistes
libanais, a posé une question judicieuse: “Tous les gouvernements
arabes ont ratifié les chartes des Nations Unies, lesquelles consacrent
les libertés et engagent les Etats membres à les respecter.
Pourquoi certains gouvernements ignorent-ils leur signature en portant
atteinte à la liberté”.
De son côté, M. Tarif Hakmé, représentant
du Dr Saber Falhout, président des journalistes syriens, a rappelé
aux personnes présentes que “les sujets objet des débats,
avaient été évoqués plusieurs années
plus tôt dans les résolutions des Nations Unies”.
Après avoir donné lecture de certaines d’entre elles,
il enchaîne: “Nos résolutions doivent être différentes,
valables pour une action que nous entreprendrons et qui donneront des résultats
palpables, sans être placées dans les dossiers et versées
dans les archives.”
DEMANDE D’AMNISTIE
“Ce que nous devons réaliser en tout premier lieu, reprend M.
Melhem Karam, c’est de demander l’amnistie au profit des journalistes ayant
fait l’objet de jugement les condamnant à des peines de prison;
puis, de soutenir la Presse libanaise dans l’affaire Sabra, car la gifle
qui lui a été administrée, nous touche tous.
“Ensuite, nous devons entreprendre une action professionnelle, en vue
de défendre nos confrères algériens qui s’exposent
à la liquidation corporelle.”
Ces délibérations ayant eu lieu au cours de réunions
de travail à huis clos se sont reflétées dans les
mots prononcés à la séance inaugurale du congrès,
jeudi dernier, à laquelle ont assisté en plus des membres
de la FJA, les représentants des ministres arabes de l’Information,
les ambassadeurs, les députés et de nombreuses personnalités,
entre autres: MM. Ahmed Soueid et Bassem Sabeh, représentant respectivement,
les présidents Nabih Berri et Rafic Hariri.
Après l’hymne national, plusieurs responsables de la FJA - présentés
par notre confrère Arafat Héjazi, - ont pris la parole.
Ainsi, M. Melhem Karam a souhaité la bienvenue aux confrères
et aux personnalités présents, avant de dire: “En parlant
de la liberté, il nous importe de souligner que toutes les tentatives
visant à la bâillonner, se retournent contre leurs auteurs
pour les dénoncer deux fois: une fois parce qu’ils sont des éléments
stipendiés et une seconde fois, parce qu’ils sont stupides.
LA LIBERTÉ NE PEUT ÊTRE RÉPRIMÉE...
“La liberté ne peut être réprimée par un
détenteur de pouvoir. L’Histoire témoigne de ce que quiconque
s’est attaqué à la liberté, en a été
la victime; il en a été le combustible dans la fournaise
de l’Histoire et de la colère du peuple.
“Puis, parlons en toute franchise: Parce qu’elle est un pouvoir, la
Presse n’est pas aimée de l’Autorité. Il s’agit d’une “inimitié
de métier” ayant l’âge de l’Histoire. La Presse n’est pas,
uniquement, une nouvelle, un article ou une orientation; elle est également
une vision, une épreuve et un sacrifice. C’est, en plus, une transparence
conduisant vers l’esprit d’ouverture.”
Et de poursuivre: “Ce festival de la liberté et du verbe dans
le monde arabe, nous ne l’avons pas voulu en tant que fête et réjouissance,
mais en tant que rassemblement appelé à relever les défis.
Les ennemis de la liberté que préparent-ils et de quoi menacent-ils?
Par le feu et le fer? Qu’ils prennent conscience du fait que ceux qui ont
fait fondre le fer, les journalistes libres et honnêtes sont parvenus
à surmonter toutes les épreuves et à vaincre leurs
tortionnaires qu’ils ont fini par vaincre en définitive.”
M. Karam ajoute: “Nous participons à une rencontre groupant
la plus grande concentration de personnes représentant l’opinion
publique et le verbe dans le monde arabe: elles en assurent la défense
et sont les dépositaires de leur dignité.
“Pas d’autorité dans le monde arabe qu’aux Arabes... Quiconque
aime les Arabes et la liberté de la Presse arabe, nous le chérissons.
Et quiconque hait les Arabes et la liberté du verbe s’attire à
lui-même la haine et la rancune.
“Notre conception de la liberté part de ce qu’il n’existe pas
sur terre des gens qui font peur, mais des gens qui ont peur et certainement,
nous ne sommes pas de la seconde catégorie.
“Ce congrès atteindra son objectif; il mettra le doigt sur la
plaie. Il ne fait pas de doute que nos frères dans le monde arabe
et partout ailleurs, suivent notre défense de la liberté
et du droit et se plaisent à nous entendre condamner à haute
voix le criminel sans aucune complaisance.”
SABEH: “LA PRESSE LIBANAISE A RECOUVRÉ
SA VITALITÉ”
M. Bassem Sabeh évoque ce à quoi s’est exposée
la Presse libanaise au cours des vingt dernières années et
le prix très cher qu’elle a payé durant les douloureux événements
dont le Liban a été le théâtre, bien de ses
membres ayant subi le martyre et versé leur sang en faveur de la
profession journalistique et des libertés.
“La Presse libanaise, assure-t-il, a recouvré en moins de cinq
ans, sa vitalité professionnelle et démocratique. Aussi,
a-t-elle pu se tenir sur le même pied d’égalité avec
la Presse mondiale, tout en suivant l’évolution technique et professionnelle
réalisée par la Presse écrite en divers points du
globe.”
“Ce congrès, dit encore le ministre de l’Information, est une
occasion d’affirmer le rôle de la Presse dans le soutien aux causes
arabes.”
M. Ibrahim Nafeh, président de la FJA, soutient que “le plus
grave défi auquel sont confrontées les libertés publiques
dans le monde arabe, réside dans ce à quoi s’expose le peuple
palestinien vivant sous l’occupation israélienne, ainsi que le peuple
libanais au Liban-Sud.
“La sauvegarde des libertés publiques et journalistiques, ajoute
M. Nafeh, est considérée comme l’une des bases fondamentales
de la vie dans les sociétés modernes. Elle représente,
aussi, le pilier de base de l’action médiatique. On ne peut imaginer
voir le journaliste réussir dans l’accomplissement de son rôle
et de son devoir dans la société, s’il ne jouit pas d’une
marge de liberté d’expression et sans l’appréciation du rôle
dont il s’acquitte au plan informationnel.”
Il termine en appelant à la poursuite de la lutte, en vue de
la récupération de la totalité des droits et des libertés
arabes.”
BAALBAKI: “LE LIBAN SYMBOLE DE LA LIBERTÉ
ET DE LA DÉMOCRATIE”
Quant à M. Mohamed Baalbaki, président de l’Ordre de
la Presse libanaise, il observe que “la libération est une tendance
de l’homme: au Liban, la liberté n’ayant pas été un
hasard de l’Histoire, mais le fruit d’une lutte et de grands sacrifices.”
Puis, il s’adresse aux congressistes pour dire que leur présence
à Beyrouth, consacre cette ville au vu et au su de l’opinion internationale,
en tant non seulement que capitale de la Presse arabe, mais que capitale
de la liberté avant toute chose... Il me plaît de constater
que la marge dont jouit la liberté de la Presse au Liban n’avait
pas atteint un tel degré dans le passé, ni dans l’Histoire
de la Presse arabe dans son ensemble.
“Durant des siècles, ajoute M. Baalbaki, le Liban a été
le symbole de la liberté et de la démocratie, de la liberté
de la Presse et du droit d’expression et d’opinion d’une manière
spéciale. Nous souhaitons que le Liban, le peuple et la patrie,
demeure un phare pour les autres.
“Je voudrais remercier mon confrère et ami, le président
Melhem Karam et le comité de l’Ordre des journalistes, de la manière
impeccable dont ils ont organisé cette importante réunion.”
M. Baalbaki fait état, ensuite, des difficultés auxquelles
se trouve en butte la Presse dans le Machrek et le Maghreb arabe, même
dans les pays ayant une tradition libérale et démocratique.
Pourtant, la liberté est une nécessité à toute
évolution démocratique.
“Il nous faut donc tirer les leçons d’un tel état de
choses et j’imagine que, parmi les plus grandes obligations de la FJA et
des syndicats de journalistes membres de cette fédération,
est celle qui les incite à tirer les leçons et les conséquences
de cette situation, en vue de soutenir la liberté d’opinion et d’expression,
au milieu de tant de législations restrictives, les entraves imposées
et les tendances répressives de certaines autorités régnantes.”
CLÔTURE DU CONGRÈS
Le congrès a clôturé ses travaux vendredi 17 juillet
et diffusé ses recommandations à la dimension des sujets
et des questions ayant fait l’objet des débats institués
durant les réunions de travail de la commission des libertés.
La plus importante appelle à une action efficace contre les
ennemis de la liberté; surtout contre ceux qui veulent empêcher
les journalistes d’exercer leur profession en toute liberté, qu’il
s’agisse des représentants du Pouvoir ou de ceux qui exercent le
terrorisme spirituel.
La commission des libertés invite dans une autre recommandation
à trois initiatives urgentes:
1 - Garantir la liberté de la Presse dans un climat démocratique
sain assurant les bases de la liberté et de la responsabilité.
2 - Reconsidérer les législations et les règlements
concernant la Presse dans le monde arabe, de façon à atténuer
la rigueur des sentences contre les journalistes et, aussi, d’abroger les
dispositions permettant de les emprisonner à cause de la publication
d’articles traduisant leur opinion.
3 - Proclamer une amnistie pour le procès en instance devant
les juridictions qualifiées et pour les jugements rendus, tout en
entreprenant des démarches à l’effet de libérer les
confrères détenus dans les geôles israéliennes.
Tout en proclamant son appui au confrère koweitien, Mohamed
Jassem el-Sakr, la commission des libertés a exprimé son
respect à la Justice de la principauté et à ses sentences.
Cependant, elle estime que les législations en vertu desquelles
sont rendus les jugements, dépassent la logique et l’acceptable
en ce qui concerne la manière de traiter la liberté d’opinion
et d’expression.
En ce qui a trait à la liquidation corporelle à laquelle
s’exposent les journalistes algériens, la commission a réaffirmé
son appui à la Presse et aux confrères d’Algérie jusqu’à
ce que la crise sanglante trouve son heureux épilogue.
De même, la commission a résolu de soutenir les confrères
arabes expatriés et d’agir en vue d’améliorer leur situation
matérielle, afin qu’ils puissent contribuer à défendre
et à sauvegarder les libertés médiatiques.
La commission a décidé, d’autre part, de créer
une caisse de soutien aux libertés et d’élargir la représentation
au sein de la commission permanente des libertés, en y joignant
des personnalités en vue du monde arabe.
Enfin, la commission a adressé ses vifs remerciements à
M. Melhem Karam, vice-président de la FJA, pour l’organisation parfaite
ayant assuré le succès du congrès, prouvant de la
sorte que le Liban demeure l’oasis parfaite de la liberté.”