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PRESIDENTIELLE: LABATAILLE VIRTUELLEMENT OUVERTE...
 
La bataille de la présidence est virtuellement ouverte, en dépit du conseil des “décideurs” de ne pas en ouvrir, prématurément, le dossier. Le chef du Législatif (notre photo) en a donné le coup d’envoi dimanche dernier, en annonçant que l’Assemblée aura à élire un nouveau chef d’Etat pour une double raison: le principal intéressé ne veut pas entendre parler de la prorogation de son mandat et la Chambre n’est pas en mesure d’amender l’article 49 de la Constitution en session extraordinaire. 
Bien que les “décideurs” insistaient jusqu’ici sur la nécessité de ne pas ouvrir, prématurément, le dossier relatif à l’échéance présidentielle, la bataille pour la magistrature suprême est, virtuellement, ouverte. 
D’ailleurs, le chef du gouvernement qui avait pris l’initiative, il y a trois ans, de proposer la reconduction du mandat présidentiel, a changé cette fois le fusil d’épaule, en exprimant un avis défavorable à la prorogation... Son attitude à l’égard du locataire du palais de Baabda n’a pas changé; au contraire, sa position hostile au projet relatif au mariage civil facultatif - soutenu par le chef de l’Etat - n’a pas arrangé les choses... 
Maintenant. le président de la Chambre donne le coup d’envoi de la bataille. En réalité, le chef du législatif a été pris à son propre jeu. Ayant été interrogé, la semaine dernière, suite au renouvellement du contrat du gouverneur de la Banque du Liban, sur le point de savoir s’il y aurait une nouvelle reconduction du mandat présidentiel, il a répondu à brûle-pourpoint: “Pourquoi pas?” ce qui a porté aux anges les “reconductionnistes”... 
Mais ces derniers ont dû déchanter quelques jours plus tard. Le président Berri devant les réactions provoquées par sa réponse, s’est empressé de proclamer que “la prorogation était hors de propos”. 
Et il a précisé la double raison empêchant une telle éventualité: d’abord, le principal intéressé ne veut pas en entendre parler; ensuite, l’Assemblée ne peut pas, en session extraordinaire, procéder à la révision de l’article 40 de la Constitution, afin de permettre la reconduction... 
Dans le même temps, les visiteurs de Damas insinuent que la capitale syrienne n’est pas favorable à la prorogation et recherche un présidentiable fort, agréé par le camp chrétien, à l’effet d’amener ce camp dans la giron du système en place, pour pouvoir sceller l’entente nationale! Il n’est jamais tard pour bien faire... 
Le futur locataire de Baabda devra être acquis à l’idée “de ne pas compromettre les relations privilégiées entre Beyrouth et Damas, sans effaroucher la fraction musulmane du peuple libanais”. 
Le fait, pour le président Hairri d’avoir annoncé, à Paris, la prochaine visite du prési-dent Hafez Assad au Liban, corrobore ces faits et prouve que le chef du gouvernement est dans le “secret des dieux”. 
Puis, il a assuré avant tout le monde que, cette fois, il n’y aurait pas de reconduction du mandat présidentiel. Il l’a réaffirmé à l’issue d’une récente entrevue avec M. Abdel-Halim Khaddam, vice-président syrien en charge du dossier libanais. 
D’aucuns prêtent même aux responsables baassistes l’in-tention d’opérer un rééqui-librage des forces sur la scène libanaise, en cessant de marginaliser des éléments chrétiens hautement repré-sentatifs. 
Acceptera-t-on à Damas, comme l’assurent certains milieux, de faire des con-cessions au plan gouver-nemental, en pactisant avec des parties libanaises connues pour leur hostilité à la présence militaire syrienne sur notre torritoire? 
Ces mêmes milieux répondent à cette question par l’affirmative, en laissant entendre qu’à la suite de la visite réussie du président Assad à Paris, son homologue français pourrait obtenir de lui une pareille concession. 

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